Van Dongen au Musée d'art moderne de la ville de Paris (8/10) / by herwannperrin

 
 
Quelle splendeur, quel plaisir que de pouvoir admirer le travail de Kees Van Dongen de façon plus complète que les quelques tableaux, déjà très appréciés du Musée de l'Annonciade à Saint Tropez où il est toujours bon d'aller errer lors des grandes chaleurs et avant de prendre une glace chez Sénéquier...
 
Une exposition que ma foi je ne saurai que vous recommander vous qui ne connaissez pas où qui pas bien, voire évidemment ceux qui apprécie à sa juste valeur les talents du peintre fauve et anarchiste.
 
Van Dongen, un artiste hollandais qui a délibérément pris le parti, très tôt, de ne pas peindre les paysages, une façon de voir la vie autrement, de se démarquer des canons établis, le portrait et quels portraits, les couleurs aussi et la ville dans laquelle il traque la pauvreté, le dénuement, il est à Rotterdam et loin de son village.
 

 

 

Les peintures du début du 20ème siècle nous permettent de le voir se préoccuper de la rue, de la vie dans les rues et des cafés, des femmes de joies, la couleur est déjà là et les toiles sont des miroirs photographiques, des dessins colorés et vivant.
On s'arrêtera quelques instants que les toiles de Montmartre et du sacré coeur où la lumière envahit littéralement l'espace créant par là même des effets surnaturels, ou presque, la beauté tout simplement.

Vous apprécierez à sa juste mesure A la galette où l'on aperçoit cette dame aux chapeau colorée de mille tons et déjà ces yeux qui suivront ces femmes, ces contours renforcés et ce vert qui le suivra. On retrouve les peintures caractéristiques avec Fernande Olivier ou encore le terrible portrait de Daniel-Henry Kahnweiler qui donne froid dans le dos lorsque dans le même temps, l'on reste subjugué par la toile de Modjesko, chanteur soprano qui est tout simplement sublime tout comme d'ailleurs le portrait de la dame au chapeau rose où la mélancolie est au rendez-vous ou encore la femme Au doigt sur la joue. On est déjà en 1910...

 

 

Quelques scènes di'ntérieurs, un peu ?baroque? dans l'esprit ou du moins je me comprends et quelques toiles de commodes aux reflets de femmes

Je suis moins attiré par les femmes peintes lors de ses séjours au Maroc je me laisserai porté par La Vasque fleurie ou u encore Femmes à la balustrade qui pour ce dernier évoque un autre univers où les couleurs sont plus tamisés, la lumière moins fortes...

 

Ensuite, ce sont les années cocktail avec le portrait de Neptune, impressionnant dans toute sa splendeur végétale et à la suite les différents portraits de femmes, si belles, si hautaines pour certaines ou bourgeoises entourées de ce halo vert qui les rend si mystérieuse pour certaines telle Anna de Noailles Renée Maha ou encore Maria Ricotti et (années 20) sa rose fanée; on passe à la nuit avec le superbe tableau de l'écuyère en date de 1920

Vous l'aurez aisément compris, cette exposition est d'une beauté transcendante et vous passerez en compagnie de Kees Van Dongen , un de ces moments qui vous laissera un souvenir persistant

C'est au Musée d'art moderne de la ville de Paris et c'est encore en place jusqu'au 17 juillet, hatez-vous, il n'y a pas trop de monde ce qui permet une navigation des plus agréable ce qui n'est pas un luxe....