Blick Bassy au café de la danse / by herwannperrin

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voila un concert et un artiste à découvrir en toute urgenceLe concert dans l'intime salle du café de la danse était superbe, le sublime de la mise en scène et des trois artistes aux commandes donne à voir, à écouter et apprécier à la fois les rythmes, la musique et la vie qui se dégage de ces belles ballades en bassa (une des 260 langues du Cameroun)Inspire par le si célèbre Skip James, Blick Bassy poursuite son chemin musical avec le très chouette label No format et l'album Ako, en hommage aux anciens est en adéquation avec son approche musical: un album n'est pas pour lui uniquement un recueil de titres mais s'inscrit dans une démarche. La sienne est celle de la rencontre de plusieurs mondes et cultures avec ses apports et ses différences, la prise de conscience des enjeux associé à notre époque  Les musicien es qui l'accompagne au violoncelle et au trombones renforcent cette dimension et apporte leur touche propre à ce bel album et concert.Je vous laisse découvrir quelques extraits pris sur le vif lors du concert et je vous invite à écouté Ako son dernier album, laissez vous happer par aké par exempleLa démarche de Blick Bassy "C'est une vieille photographie en noir et blanc, sur laquelle le temps a effectué son beau travail de patine. On y voit, posant guitare à la main devant un mur de briques, un jeune musicien élégant - chemise blanche, noeud papillon, chapeau. Fixant l'objectif, son regard pénétrant semble habité par un mélange de fierté et de mélancolie. Il ignore que sa vie et sa carrière, mises à mal par la Grande Dépression, autant jalonnées d'épreuves que de magnifiques élans d'inspiration, s'achèveront en 1969 dans la pauvreté la plus nue. Et il ne se doute pas qu'on se souviendra de lui comme l'une des plus grandes légendes du Delta blues. Son nom est Skip James. Ce cliché d'une grande intensité, Blick Bassy l'a collé sur le mur de son salon - comme on peut afficher chez soi le visage des aïeux qu'on a aimés et qui continuent de nous accompagner. Un soir glacial de l'hiver 2012, alors que le chauffage de sa maison a la mauvaise idée de tomber en panne, c'est lui qui, d'une certaine façon, va le réchauffer. Lové sous une couette sur son canapé, le musicien, pinçant les cordes de sa guitare pour conjurer le froid, croise le regard d'airain de Skip James. Bientôt, des mélodies prennent forme sous ses doigts. Fluides et légères, les notes s'élèvent en volutes entêtantes, quittent bien vite l'ancrage terrien du blues pour prendre les atours d'une musique sans âge ni ancrage, comme en suspension dans l'air et le temps.Cette dimension intime trouve également son origine dans les résonances que la voix de Skip James a créées dans l'esprit et l'âme de Blick Bassy. Car pour lui, ce chant qui semble remonter du fond des âges exhale un fort parfum d'enfance : il le ramène aux origines de son propre parcours - et notamment à ces quatre années passées dans un village du Cameroun, où son père l'avait envoyé pour lui inculquer les valeurs et les vertus de la tradition. « La manière de chanter de Skip James m'a rappelé celle d'un vieux musicien ambulant, Mout Iloun, qui, quand j'étais gamin, faisait le tour des villages au Cameroun. Dans ces endroits-là, son passage était bien souvent le seul événement de l'année. C'est pour cela que les thèmes du disque tournent majoritairement autour de l'enfance, de la transmission, de l'importance de connaître son histoire et la culture dont on est issu. »