L'importance de la bande dessinée en tant qu'Art majeur est reconnu de fait en France avec plusieurs expositions consacrées déjà à ce medium. C'est une fois le Centre Pompidou, puis la Conciergerie, puis la BNF et le Musée d'Art et d'Histoire du Judaisme avec sa rétrospective que je n'ai pas vu d'ailleurs, honte à moi... Or d'après ce que l'on peut lire dans Chronic'Art, la reconnaissance de la bande dessinée israélienne n'est pas aussi importante en Israël ce qui nous vaut la parution par exemple chez Actes Sud d'Exit Wounds de Rutu Modan.
Une belle histoire sur la vie qui passe en Israël; déconnectée des polémiques religieuses et des intérêts partisans, il n'est pratiquement pas question du conflit bien qu'il reste présent tout au long du récit, en effet, un homme a disparu et suite à un attentant un corps calciné n'est pas reconnaissable. Est-ce lui ? Sa compagne d'alors retrouve son fils et parte pour une sorte deroad comic trip afin d'essayer de retrouver ce père.
Il y a un sens inné de la composition, des couleurs d'un pastel et d'une subtilité douce et une gestion des arrières plan assez exceptionnel dans cettescénarisation qui en fait une très belle oeuvre. Une histoire de gens dans un pays en guerre mais où cette guerre semble être intégré à leur quotidien, elle fait partie d'eux en quelque sorte; la vie s'arrête et repart au gré des évènements et la vie continue envers et contre tout.
Une très belle histoire sur la quête d'identité à découvrir avec le plus grand plaisir.
Lire en complément la chronique de jessi BI sur du9 et une interview de Rutu Modan sur Klare Lijn International