La belle personne de chritophe Honoré / by herwannperrin

Me voilà calfeutrer dans mon fauteuil en attendant que commence doucement la belle personne sous le patronage de Arte, à Beaubourg, c'était la moindre des choses que je pouvais faire après la belle critique de la playlist society...

Eh bien je dois dire que mon sentiment est assez partagé sur ce très beau film qui pourrait passer comme mièvre aux yeux de certain(e)s mais qui a pour moi une très belle vie. Une histoires de vies qui s'ancrent finalement dans un réel très bien vu, on ne peut plus juste, l'âge de ces jeunes lycéens, qui pour certains ne le sont presque déjà plus, la fragilité des coeurs et des corps, la recherche de ce que l'on est réellement, de ce que l'on sera, cette soif de vie qui peut être à la fois incommensurable et réduite à peau de chagrin en un instant. Les rapports avec les adultes, surtout ici avec Le professeur. 

Des acteurs et actrices d'une justesse on ne peut plus touchante, vibrante. Louis Garrel, alias professeur Nemours et le choisir en professeur d'italien n'aurait pu mieux tomber tandis que le groupe des amis qui voit arriver Junie, la cousine de Matthias offre un résumé rapide d'une bande de copains copines sympathique et attachante. Et puis c'est surtout l'Amour avec un grand A mais aussi, et déjà avec un petit a qui est là, au coeur de la tragédie. Junie est en proie aux doutes, elle a trouvé en Otto un compagnon qui peut sembler complètement décalé mais qui lui ressemble par sa pureté, son refus apparent et réel de compromis, il y en a peu mais ils existent ces personnes, ces êtres d'une sensibilité à fleur de peau qui refusent toute compromission. Elle est belle, naturelle, farouche aussi et sait où l'Amour peut la mener, à la passion mais également à la perte de l'être aimé, à cette illusion qu'elle pressent et surtout qu'elle voit oeuvrer tout autour d'elle, le mensonge, la trahison, la peur des sentiments et de l'autre, des Autres. Elle ne pourrait supporter cette perte, cette mascarade même si elle Aime. Choix difficile que de s'affranchir de ces barrières et de voir la vie selon ce prisme.

Une période de fragilité que nous montre avec discernement et sensibilité Christophe Honoré qui nous emmènes dans un Paris qui pourrait être dans presque n'importe quel arrondissement, le lycée est vétuste, impersonnel, le bar du quartier un de ceux dans lesquels on a pu également trouver refuge et puis voilà, rien ne transparaît d'autre ou presque. Et Christophe Honoré d'arriver à intégrer les chansons de Beaupain de manière subtile et bien choisie avec Otto par exemple (que je n'aime pas d'ailleurs...). Assurément en tout cas un très beau film librement inspiré de la Princesse de Clèves  Madame La Fayette (1678)

Voilà voilà, allez vous faire une idée in situ 

7,5/10