AREQUIPA
L'organisation des Incas : A la lecture du livre d'Alfred Métraux "Les Incas" on apprend que: "le mythe du grand Etat socialiste des Incas procède d'une conception assez sommaire des institutions. Le régime de la propriété notamment, ainsi que les obligations des sujets envers l'empereur, ont été interprétés selon une terminologie et des notions européennes ne convenant que très imparfaitement à une civilisation qui, malgré sa complexité et son raffinement, était encore, à bien des égards, archaïques". En effet, pendant longtemps il était communément accepté que "les souverains de l'ancien Pérou, désireux de faire régner la justice et la prospérité dans leur royaume, sitôt une province conquise, la divisaient en trois parties, dont la première était pour le Soleil, la seconde pour le roi et la troisième pour ceux du pays. Les champs du Dieu Soleil étaient cultivés pour les besoins du culte et leurs produits servaient à entretenir un nombreux clergé. Le domaine de l'Inca, exploité au profit du gouvernement, aurait ainsi été utilisé à la façon d'une caisse de secours lorsqu'une calamité frappait quelque province. Enfin, le dernier tiers des terres arables, divisé annuellement en lots égaux, aurait été réparti entre les familles de chaque communauté à proportion de leurs membres. La propriété privée de chacun se serait réduite à la possession d'une hutte, d'un enclos, de quelques animaux domestiques et de biens meubles, tels que vêtements et outils". La réalité de l'organisation de l'Empire et des rapports de forces étaient en fait bien différent et on peut aisément parler de despotisme combinant un respect de l'ordre social et politique des populations assujetties.
Arequipa la ville blanche, la perspective de grimper sur le toit du monde et de le descendre en roue libre, votre sang ne fait qu’un tour. C’est vrai que le Chachani culmine à plus de 6000m d'altitude. Le downhill, activité consistant à descendre des montagnes en VTT s’avère une première qui nous permet d’affronter la montagne d’égal à égal en quelque sorte, posés à plus de 4800 mètres, l’air est rare et la vue à vous couper le souffle , les efforts deviennent intéressants. Quelques condors égarés virevoltent dans le ciel azur, des virounas sauvages et même un renard accompagne la descente vertigineuse, le tout enrobé dans une lumière d'une beauté irréelle avec cette pureté caractéristique des hauts sommets.
L’arrivée à la rivière qui méandre en contrebas permet d’avoir une vision d’ensemble que vous ne regretterez pas.
Arequipa regorge de petites caches secrètes à découvrir au hasard des pas et des balades. La quiétude est au rendez-vous du Monstaerio de Santa Catalina, véritable petit monde intérieur, presque une petite ville à lui tout seul, 20.000 m² de dédale de ruelles, d'habitations, le tout richement et proprement (un peu trop) restauré. Sur les côtés de la Plaza de armas, un petit coin d’orient s’offre à vous, un monde de pierres taillées aux coupoles joliment dessinées qui pointent vers le ciel et en appellent à la beauté des lieux.
Surplombez la Plaza de armas dans le dédale des terrasses et appréciez la vie tout simplement, des moments rares à déguster tendrement.
Puis, partez à la découverte des environs sauvages de la ville et de ses villages avec comme destination Yumina. Rien d’exceptionnel que le quotidien de la plupart des péruviens dans ce village fantôme en haut des collines si ce n’est la variété des couleurs et des paysages traversés et des rencontres effectuées.
La communication et les incas: Notre ami Alfred Métraux nous indique qu'au temps des incas, l'efficacité de l'administration inca était grandement liée à leur service des postes. Eh oui... déjà à l'époque : "les villages situés le long des routes devaient fournir des Chasqui, messagers, choisis pour leur agilité et leur endurance. Ils étaient installés dans des cabanes placées à de courtes distances de façon à ce que le trajet entre elles pût être couvert au pas de course. Pour ne pas perdre une minute, le chasqui annonçait son arrivée en sonnant de la conque afin que le coureur du prochain relais, alerté, puisse venir à sa rencontre, recevoir le message et partir. Les nouvelles circulaient ainsi la plus grande rapidité. Il ne fallait pas plus de cinq jours à l'Inca, dans sa résidence de Cuzco, pour obtenir des nouvelles de Quito, à mille deux cent cinquante milles. C'était par ce moyen que l'empereur était informé des révoltes qui éclataient sur son territoire ou des attaques qui menaçaient ses frontières les plus lointaines"
Entre Arequipa et Puno, ce qui restera gravé, ce sont le défilement des paysages sans cesse renouvelés. Les variations désertiques se succèdent à un rythme effréné, beauté de ces moments, de cette aridité de cette absence de végétation et des couleurs qui se dessinent, qui s'estompent avec la journée qui avance.