Les autoportraits de Sophie Carlier / by herwannperrin

Voilà une artiste photographe qui est bien sympathique, elle nous emmènes dans son monde avec une série d'autoportraits d'elle-même dans des situations en tout genre qui sont souvent assez réussies je dois dire.

La photographe indique sur sa série regarde moi dans les yeux en attendant l'amour : ?Souvent j'ai regardé le plafond de mon studio, projetant sur cet espace vierge des images, des phrases, des désirs? En 2001, débutant un journal photo inspiré de celui de Frank Horvat, je me suis mise à faire beaucoup d'autoportraits. J'ai continué les années suivantes, me rendant compte au bout d'un moment que je rabâchais toujours la même image. Une question de distance peut être. J'ai alors pris de la hauteur pour voir à quoi ressemblait ma vie vue du plafond. Le lit est devenu la page blanche, le théâtre des désirs, une estrade horizontale pour chuchoter des petits poèmes, haïkus visuels. C'est comme ça que j'ai renversé les perspectives, le point de vue pour construire ce qui s'apparente à des icônes de l'amour et de son absence??

Aussi, laissez-vous tenter par ces quelques tirages vu d'en haut

Dans le même genre, il y a également la traversée des miroirs où elle indique ?Pendant des années j'ai écrit régulièrement mon journal en faisant irrégulièrement des photos. Puis un jour j'ai fait un autoportrait dans le miroir au-dessus du lavabo d'une chambre d'hôtel. Premier autoportrait, j'avais 21 ans, le mauvais âge. Il était flou et mal cadré mais il m'avait fascinée. Moi qui ai toujours eu une aversion pour les miroirs, il me semble qu'après cet autoportrait, je me suis sentie moins inexistante. Je ne sais ce qu'est devenu cette photo mais depuis 4-5 ans que je multiplie les autoportraits j'ai quasiment arrêté d'écrire mon journal. Est ce que la photo me suffit ? Les autoportraits racontent d'une autre manière que le journal les mêmes histoires tristes d'amours ratées et de solitude amère. Il me semble que ces " tentatives d'autoportraits " ne parlent que de ça, de l'impossibilité de rencontrer l'autre. Ce sont de bizarres messages codés, des bouteilles à la mer, des tentatives de captation visuelle ou de traversée des miroirs??

Deux séries qui se recoupent sans forcément se ressembler à découvrir à la Libreria jusqu'au 29 avril prochain

La Libreria
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