Marc Trivier à la Maison Européenne de la photographie / by herwannperrin

Une exposition qui ne m'a pas franchement pas parlée même si je dois reconnaître la très belle série de portraits de gens connus et inconnus et la très dure série sur les abattoirs qui est disséminé dans les pièces (dommage pour l'unité) car elle est très forte visuellement.

L'artiste indique sur son travail : « Que pourrait annoncer ou énoncer l'auteur que n'importe qui, spectateur ou lecteur, ne pourrait délirer ou déduire, avec autant sinon plus de pertinence ? Que saurais-je de plus à propos de mon propre travail que ce qu'un regard extérieur, curieux intéressé, critique, indiscret ou amusé, ne pourrait en penser et en dire?
Une seule chose : à moi seul revient de connaître les intentions qui ont donné l'impulsion au travail lui-même, si tant est que j'en aie eu conscience ou partiellement conscience, si tant est que je m'en souvienne, si tant est que j'aie voulu dire quelque chose. Comme beaucoup, j'ai parlé et j'ai même écrit pour faire flotter des mots et donc du sens autour de ce qui m'occupait.
(?)
C'est donc dans la mesure ou mes intentions ne pouvaient qu'être absorbées ou niées par le matériau, par le travail dans le travail, effacées dans l'effectuation, que je sais moi, auteur, et que moi seul sais, si tant est que je ne sois pas baigné de contentement, le peu qu'il subsiste de ce qu'ont pu être mes attentes.
Je suis le seul à savoir ce que sont devenus ces rêves éveillés qui ont fait l'urgence de s'engager dans le travail, le seul à pouvoir mesurer comment ils se sont brisés, comment ils ne pouvaient que se briser parce que ce n'est qu'en tant que brisés qu'ils devenaient résistants.
Autrement dit, je ne pourrais si je devais parler de mon travail que m'exprimer à partir et à propos de l'expérience dedépossession qu'est le travail lui-même »

L'exposition est en place jusqu'au 3 avril prochain

Maison Européenne de la photographie
5 Rue de Fourcy - 75004 Paris
Tel : 01 44 78 75 00