Gilbet Garcin à la galerie les Filles du calvaire / by herwannperrin


 

Cela fait déjà un petit moment que j'avais remarqué ce photographe surréaliste et j'avais d'ailleurs acheté un de ses ouvrages chez Filigranes.

 

Aussi c'est en connaissance de cause que je me rendais en cette galerie, lieu assez étonnant en soi, avec un puit de lumière en son sein, les galeristes étaient en train de terminer de déjeuner, c'est vrai que l'heure s'y prêtait. Dans ce contexte, les photographies de Gilbert Garcin s'inscrivent comme dans un petit journal où l'on tombe rapidement sous le choc de lui, de son effigie, de sa représentation répercuté sur près de 80 photographies.

 

Un monde surréaliste s'ouvre à vous et c'est Gilbert Garcin lui-même qui vous en donne les clés, les subtilités et vous pouvez voir en lui une sorte de démiurge qui tente d'expliquer l'univers, le sien mais également le notre. Ce qu'il faut regarder c'est l'association de la photographie et de son titre, ceux-ci sont tout simplement en parfaite adéquation à ce à quoi vous pouviez vous attendre.

 

Il devient presque naturel de rentrer dans ce monde de mises en abîme, ce monde en noir et blanc qui évoque tant de choses qu'il est un peu vain de faire un inventaire à la Prévert, il est plus naturel de venir admirer ces compositions, collages et photographies présentées tellement on peut s'absorber en elles et projeter celles-ci dans le monde réel.

 

Peut être est-ce un peu abstrait tout cela alors sincèrement, venez à la galerie Les Filles du Calvaire pour voir le travail mené depuis des années par Gilbert Garcin qui inspirera en vous, c'est certain, des quêtes d'absolu.


Pour le coté technique, il est intéressant de lire ce qu'en dit Les Filles du Calvaire : "Parallèlement, Monsieur Garcin doubla son pragmatisme d'une méthode rigoureuse qu'il établit dès l'origine en travailleur obsessionnel et comme tout artiste sérieux. La sienne est simple et effectivement économique : après quelques réflexions humanistes, ou à partir de quelques recherches sur des thématiques universelles, qu'il pourrait éventuellement désirer incarner, il se donne pour tâche de réaliser quotidiennement des croquis de situations au potentiel emblématique ainsi que des photos de lui-même en correspondance. Il se sert par la suite de sa figurine découpée et parfois de celle de sa femme en la (les) plaçant dans une maquette construite avec des matériaux basiques (colle, cordelette, ciseaux, encre, papier, photos, etc.) à l'échelle d'une table. Enfin, il réalise un minireportage photographique éclairé par deux vagues spots de jardin dans le minuscule cabanon de son grand-père à La Ciotat. Cette démarche accomplie, et au terme d'une sélection drastique, il se décide pour une seule image, et encore pas toujours, car l'échec est souvent au rendez-vous, comme le précise Gilbert Garcin en créateur philosophe. Chaque année ont émergé ainsi entre dix et quinze photographies, selon le succès du cheminement artistique, et après dix années s'est constitué un corpus impressionnant de plus de trois cents photographies."



« En soixante-dix ans on a amassé dix mille souvenirs, on a une sorte de grenier dans la tête. Des choses empilées qui finissent par ressurgir », explique le photographe Gilbert Garcin [...]
Débris rescapés du mécano de son fils, bouts de ficelles et petits cailloux, armé de colle, de ciseaux et de son appareil photo, il bricole de minuscules maquettes, pour lesquelles il bidouille des éclairages « pour faire plus vrai », et photographie ainsi, jour après jour, les différents actes de son petit théâtre intérieur. Jouant avec ses autoportraits et clonant sans complexe sa silhouette de « monsieur-tout-le-monde », il se met ensuite en scène dans les situations les plus surréalistes.
[...]

Extrait du texte "Le petit théâtre de monsieur Garcin",
Armelle Canitrot, in Pour Voir n°4, septembre 2000


 

Il n'y a qu'à voir certaines de ces ?uvres pour s'en convaincre si besoin est?

 

Il faut également consulter le blog de ce jeune home de 80 ans et son site internet qui regorge d'oeuvres 


 

A vous de jouer jusqu'au 24 novembre prochain?

 

Galerie Les filles du calvaire

17, rue des Filles-du-calvaire 75003 Paris
Tél. : +33 (0)1 42 74 47 05