Des autres regards photographiques : Dolores Marat, Gilles Sabrié, Laetitia Tura, Jubisa Danilovic et Bertrand Desprez / by herwannperrin


Invitation aux voyages et aux découvertes d'univers aussi différents et variés avec ces photographes sur lesquels je suis tombé par hasard, le hasard faisant souvent bien les choses; il est de ces mments qui s'inscrivent et s'incrustent même dans le temps, découvrir des moments, des visions, des réalités insoupçonnées jusqu'alors permet d'aller toujours de l'avant et de se projeter ...

Sur les 5 photographes choisis, 4 sont en carte blanche, il s'agit de Dolores Marat et ses Illusions, Gilles Sabrié avec 175 meters, Laetitia Tura et Linewatch et Jubisa Danilovic sur le désert russe et en guest Bertrand Desprez avec sa série Gap.


Pour Dolores Marat, c'est l'immersion dans un univers fantasmagorique, aux frontières du réel, un arbre qui marche une poupée qui parle, une mamie qui rit en reine de la nuit, un enfant inquiétant, des photographies qui vous interpellent et où la magie fais mouche, univers parfois inquiétant qui pourrait se lier d'une certaine manière avec celui de Diane Arbus, je vous en dirai plus lorsque j'aurai avalé sa biographie par patrick Roegiers...

En tou cas une photographe à découvrir rapidement, je me demande si je ne vais pas acheter son bouquin d'ailleurs, les textes sont de Marie Darrieussecq dont j'ai entendu quelques mauvaises critiques mais dont je n'ai rien lu; il faut parfois, voire très souvent se faire une idée par soi-même et se laisser aller et puis les photos ici déjà se suffisent à elles-même...

Retrouvez les photographies de Dolores Marat

Retour sur le barrage des trois Gorges en Chine qui devait initialement être terminé en 2009 mais qui, étonnamment est officiellement terminé depuis le 20 mai 2006 (les 26 turbines seront opérationnelles en 2008). Mais Gilles sabrie vient ici nous présenter 175: "175 M, c’est la limite supérieure du réservoir du Barrage des Trois Gorges" mais au delà c'est également "plus de 2 millions de personnes déplacées pour laisser la place à cet immense réservoir qui devrait noyer la vallée du Yangtze en 2009". Visibilité et autre point de vue sur un géant qui s'est plus qu'éveillé et dont les ambitions tant démographiques, qu'énergétiques et économiques marqueront plus que probablement un tournant dans les années à venir. Aussi, avoir un regard neuf qui voit un peu différemment et plutôt sous l'angle de s mal lotis ne peut pas faire de mal, une vision panoramique  d'un avenir qui s'annonce déjà bien avancé...

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Pour le sphotographies de Bertrand Desprez, il faut s'imaginer un monde palpable, distanciable, évanescent et là on peut se plonger dans les virevoltes de ces images qui interrogent sur notre place ici bas. Au coeur de la région, de Gap et de ses environs, c'est un peu du temps qui s'écoule jusqu'à nous et qui passe qu'il nous fait partager, les saisons se succèdent avec leur senteur, leurs odeurs et même leurs personnageshétéroclites et intriguant parfois, un monde se crée, un autre fais de dessins ou de feutres émergent aussi, face cachée ou moment de main levée tout simplement, c'est à travers ces petits instants pris et décrochés que  la poésie devient réelle et devant ces paysages offerts on peut s'effacer et se perdre dans les tricotages de nuages comme dirait Fred Vargas d'un certain être d'un autre monde...

A voir, voir, voir et à revoir également et indubitablement....

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Exploratrice de frontières et plus particulièrement de la ligne qui sépare Mexique et Etats-Unis, Linewatch débute par cette citation de Amaranta Caballero Prado, "L’homme cicatrice" – Collectif La Linea, Tijuana, 2004 : "Où termine ou commence : l’Amérique Latine. Les racines. Dans les frontières on connaît aussi la migration. Elle s’enregistre ou se cache. S’enterre. Où termine ou commence le tracé imaginaire. Le tracé politique. Le tracé social : le Territoire. La Guerre".

Voilà, vous pouvez vous aventurez dans l'espace ouvert par Laetitia Tura dans cet entre-champs dans lequel la vie s'arrache énergiquement, lutte de la survie d'un peuple qui vient et d'un autre qui l'interdit de venir en quelque sorte. On avait déjà pu aborder cette notion de frontière avec Trois enterrements, le film de Tommy Lee Jones; on y revient avec cette photographe pour s'interroger sur ces déracinés, sur les raisons qui poussent les personnes à traverser illégalement les zones frontières, sur la notion de flux migratoires ; elle focalise d'ailleurs son attention sur ces zones de croisements...

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En 2050, la Russie aura perdue plus du tiers de sa population et le pays, voire le continent le plus vaste ne comptera plus que 100 millions d'habitans, quelque peu ridicule par rapport à une Chine qui déjà atteint bien plus d'un milliard de personnes. Etrange de voir ces villes dépeuplés, presque abandonné dans les steppes, livrées à elles-mêmes, fiction-réalité d'aujourd'hui précurseur d'un avenir froid et gris ou la neige sera là un peu aprtout, voilant de son regard les quelques vivants restants .... La chaleur d'un poêle, d'un hamman, ou seule une femme attend, d'un dauphin perdu ou d'un chien errant, un ours gagnant sa vie seul au monde ou encore perdu dans les brumes les hauts fourneaux qui se dressent encore vaillant mais pour combien de temps encore....

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