L'attentat de Yves Boisset en VOD chez MK2 / by herwannperrin



Avec L'attentat d'Yves Boisset, c'est le retour vers les vieux films engagés.

Cela date quand même de 1972, c'est-à-dire que je n'étais pas grand chose à l'époque... et voilà que déjà il y avait réuni en un seul et même film Jean-Louis Trintignant , Michel Piccoli , Philippe Noiret , Jean Seberg , Michel Bouquet et Bruno Cremer. Rien que ça eh oui, on est déjà impressionné pas la palette des acteurs ayant participé à cette aventure.

Un film post 68 sur l'engagement, la révolte, la société policière, la traitrise sur fond de colonialisme à la Française, de vastes complots et autres imbroglio diplomatique. La pègre qui collabore avec la police des polices alors que la police sent qu'il se trame quelque chose. Un homme esseulé qui s'est renié cherche à revenir sur ses pas, essaye mais connais l'issue inéluctable. Avec un patron del'ORTF déjà corrompu et à la solde du pouvoir, service public oblige ? En attendant, on retrouve un Michel bouquet dans un de ses rôles de composition Paris et ses bidonvilles sont encore là, montrant une ville en pleine effervescence où la collaboration de la France est montrée du doigt, où  la parole donnée n'est pas respectée et où les principes fondateurs de la République sont encore une fois mis aux oubliettes...

Vous reconnaitrez peut être l'histoire qui est ici évoqué : celle de L'affaire Mehdi Ben Barka qui a défrayé la chronique en son temps

On peut lire sur République des Lettres : "Mehdi Ben Barka, figure intellectuelle et politique du mouvement anticolonialiste et opposant au roi Hassan II du Maroc, condamné à mort par contumace par la justice de son pays, disparaît le 29 octobre 1965 à Paris. Ce vendredi-là, Mehdi Ben Barka a rendez-vous devant la brasserie Lipp, Boulevard Saint-Germain à Paris, avec le cinéaste Georges Franju qui envisage de réaliser un film sur la décolonisation intitulé Basta !. Il s'agit en réalité d'un piège, monté par le journaliste Philippe Bernier et un producteur de cinéma ancien repris de justice, Georges Figon, lié aux milieux intellectuels parisiens mais aussi à une bande de truands recrutée par les services secrets marocains. Il est 12h15. Deux policiers de la brigade mondaine, Louis Souchon et Roger Voitot, exhibant leur carte de police, invitent Ben Barka à monter à bord d'une voiture où se trouve également Antoine Lopez, un agent du SDECE (les services du contre-espionnage français de l'époque). Il est conduit à Fontenay le Vicomte (Essonne) dans la villa d'un truand, Georges Boucheseiche. Dès lors, on perd sa trace. Nul ne reverra vivant le principal dirigeant de l'Istiqlal, fondateur de l'Union des Forces Populaires du Maroc (USFP). Son corps ne sera jamais retrouvé et l'affaire Ben Barka n'est toujours pas véritablement élucidée, malgré plusieurs instructions judiciaires en France et au Maroc".

La polémique semble continuer suite à la diffusion récente d'un téléfilm/documentaire sur France 2...