Purpose n°5, l'édition du célèbre webmag photographique du printemps vient de sortir en ligne / by herwannperrin

Alors attention aux yeux pour cette 5ème édition les couleurs sont au rendez-vous.

Stephen Waddel avec To a Passeby; Jean-christian Bourcart avec Traffic, Denis Darzacq avec La Chute, Eric Poitevin, Anthony Berthaud et Immigration chapitre 3, Claire Chevrier avec Homme + Travail = puis Constant Anée avec The Handsome Family; Johanne Bouvier et Cyclone et Diane Ducruet avec Les Passagers ou Pygmalion à l'envers soit tout un programme de réjouissances festives et de découvertes pour moi hormi Denis Darzacq que j'ai manqué à la Galerie VU lors de sa très récente exposition et qu'il m'est bien plaisant de retrouver ici.

Exploration d'univers photographiques et littéraires par les textes proposés en complément et en exergue des parcours photographiques choisis. De la poésie chez certains qui retentit et qui résonne, l'envie de créer qui vient, de faire et de dire ce qui est, ce que l'on peut faire et que la vie vaut la peine d'être vécue.


Devant les récits de ces immigrants (avec Anthony Berthaud), de ces reclus dans des espaces trop confinés sans ressources et en attente de plus, ils aiment ce pays et savent que leur vie est désormais ici, toujours cette difficulté à vivre à notre note exacte qui revient de manière incessante. retrouvez les autresséries surle site Internet d'Anthony Berthaud ainsi que d'autres travaux photographiques tels que Junk food ou la Belgique danse par exemple dont le format Polaroïd passe plutôt bien, un autre regard qui mérite un arrêt de circonstance et un retour.

De l'autre côté c'est la vie d'une famille (avec Constant Anée) rien de particulier mais leurs errances deviennent notre et nous nous projetons dans leur vie comme eux dans l'objectif, ils sont un morceau de leur histoire, ils l'ont arrêté et écrite en quelque sorte.

Passage de témoins dans l'univers du travail (avec Claire Chevrier), essai de définition, de circonscrire cet espace et ces manières de faire et d'être dans cet environnement qui nous lie à lui de manière quotidienne et répétitive pour certains; importance des gestes, des regards, les positions deviennent au fil du temps et des années des trajets identiques qu'il suffit de suivre, regard distancié sur cet état d'être Homme au travail.
Et puis (avec Denis Darzacq) on part à la rencontre d'un monde en suspension, en lévitation, l'énergie est là qui déborde et foisonnante elle nous ragaillardi, sortie d'un espace irréel, ces jeunes danseurs exposent leurs talents et le temps l'espace d'un instant se fige pour les laisser se mouvoir dans leur dimension, dans leur beauté.
Magali Jauffret indiquait en novembre 2006 : "(...) La chute», série avant tout formelle, plastique, mais aussi métaphore d’une jeunesse qui veut entrer dans le jeu, hurle son désespoir et provoque d’autant plus de questions chez le spectateur que la chute, devenue un mouvement propre au projet, ne rappelle plus du tout un mouvement de danse: qui sont ces jeunes vêtus comme il est d’usage dans les quartiers? Que vont-ils devenir, que va faire la société de leur énergie, de leurs corps ? Quel point de déséquilibre vont-ils oser ? Jusqu’où cela va-t-il les mener ? Comment stopper l’anxiété qui se dégage du mystère de leurs corps envolés, en lévitation devant des rez de chaussée d’immeubles systématiquement claquemurés, comme abandonnés ? (...)" L'exposition qui a eu lieu était à laGalerie VU pour la photographie
De son côté (Stephen Waddel ) nous invite à la déambulation et à la rencontre avec des personnages solitaires qui se perdent et se cachent...

Le travail sur les corps (Eric poitevin, c'est la photo de la couverture) permet de nous voir tel que nous sommes à l'état liquide, reposé, et dans le temps, bedonnant ou svelte, jeune ou vieillissant, le corps ne répond pas de la même manière, ne se pose pas au regard de façon identique, il s'étale se lisse, s'expose, l'envie ou le rejet,quelques photos immaculées

Une de mes séries préférés est Traffic de Jean-christian Bourcart qui scrute du haut de son appartement les gens qui passent qui vivent, il surprend leur regard perdu, caché; incrédule devant cet objectif qui les épient ne sachant comment faire pour se protéger ou pour s'exposer, le rendu de ces photographies volées à travers l'oeil magique du photographe, à traversla pluie et les vitre est étonnant et tout à fait sublime, à voir assurément d'autant plus amusant que ces photographies sont également exposées àl'hôtel de Sully (jeu de paume) en ce moment, Jean-christian Bourcart  étant un des lauréats des Prix Photo du Jeu de Paume 2006.
Le cyclone (avec Johanne Bouvier), nous sommes emmenés crescendo dans un tourbillon de portraits qui s'avance vers l'inconnu et au fil des pages, nous pouvons être surpris par ce que l'on retrouve, un sexe qui surgit, une main qui se cache, un bain qui s'épanche, une poésie et une nonchalance qui s'affiche, une vie qui se déroule par bribes...

Saviez-vous que les statuts se mouvaient et prenaient vie la nuit à la lumière de la lune ? C'est un peu ce que raconte les images de Diane Ducret recomposés et modelés, brisés et dépourvus de leur regard initial, elles s'avancent vers nous et nous parle, s'agitent de leur perte d'oreille ou de nez, de leur manque deplâtre ou de ces gens qui les touchent de manière incessante et répétitive. la vie par delà l'Art, dans un monde parallèle, tout devient possible, cela me rappelle les quelques histoires fantastiques et sublimes, surannée sûrement aussi mais que j'adore deWen avec au scénario Jacques Stoquart et à la plume Eric. j'ai els deux tomes et pour les amateurs de bandes dessinées, c'est tout simplement un autre monde qui s'ouvre à vous...
"Les objets n'ont ni coeur ni âme, c'est ce qu'on raconte. Pourtant dès qu'on les touche ils se transforment et racontent des histoires comme s'ils étaient chargés d'une mission spéciale. Ils fixent notre regard, se couvrent de nos bonnes intentions, deviennent des marchandises".

"Regards sur l'Autre et sur soi-même… Comment nous vivons ensemble, quelle image nous avons de notre propre corps, quelle perception nous avons des autres, que bien souvent nous ne faisons que croiser… Comment nos corps participent, à travers leurs postures, leurs mouvements et leurs apparences, à la composition de l'espace social, et comment la vie sociale imprime sa marque sur les corps… Voici quelques unes des questions qui ont motivé la consctruction de cette nouvelle livraison de purpose".

Alors voilà partez en villégiature avec Purpose et si vous connaissez des gens que cela peut intéresser, je crois qu'ils sont demandeurs en termes de sponsors et de mécène... Avis aux amateurs

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