GAME OVER : Les jeux sont fais (Group Show) à la Galerie Magda Danysz / by herwannperrin

Eh bien à vrai dire j'en attendais beaucoup de cette exposition sur l'art urbain, moi qui en suis fan et qui essaye de les suivre dans ruelles et les zones en friches qui parcourent le coeur de notre ville. C'est vrai que c'est un peu le retour au sources, l'art pour l'art, l'éphémère au bout du pinceau ou de labombe si l'on veut, comme l'indique la galeriste à travers Pablo Picasso, " La création pure, c'est un graffiti , un petit geste sur un mur. Ça c'est la vraie création". Ou tout du moins cela en fait partie intégrante...

Donc me voici au milieu du vernissage de cette exposition de groupe censé faire un point sur l'art urbain, réunir et s'interroger sur son devenir, sur son évolution et les tendances actuelles. La déception est assurément au rendez-vous.

A part un petit peu le travail de PSY (alias Psyckoze) qui opère depuis 1984 sur Paris et ses zones urbaines et cette interogation sur un de ses graffitis "Qui se souvient comment c'était avant ?" puis ce spetites tableaux miniatures sur l'art ou le parcours du graffeur dans Paris par exemple, sur la petite ceinture, et toutes ces zones propice au développement de cet art. Il y a également quelques belles envolés de José Parla mais là déjà on sort à mon sens de l'art urbain classique et on passe plus à de l'art japonisant si l'on peut dire, plein de volutes et de couleurs subtiles, très joli. Il y a également une pièce de Joneone me semble t-il sur la déliquescence d'une enseigne Mac Donald, pas mal, le jaune dégoulinant rend bien.



Enfin, une double vidéo au sous sol de Lokiss qui est étonnante et sur son blog Emosmos quelques éléments complémentaires sur "Y'a-t'il une conscience politique dans le mouvement graffiti ?". Il répond en substance :

"Le graffiti serait un mouvement dangereux ou catalysant des énergies négatives et nocives. Oui, le graffiti est un danger pour la société"

[...]

"La scène artistique méprise le graffiti en tant que tel. N'y comprend juste rien. Y voit un piètre amusement adolescent sans aucune valeur artistique. Qui ne comprend pas, ne maîtrise pas, n'aime pas. Le marché de l'art n'aime que ce qui a de la valeur. L'éphémérité n'en a aucune. Financière.
Maas ceci est un autre sujet que j'évoquerai une autre fois tant il est très révélateur de l'éceuil social du Marché de l'Art".

[...]

"Le graffiti dissout l'état. L'état des choses et l'État en tant qu'entité de pouvoir. Il en prouve l'éphémérité et ce n'est pas toujours réciproque malgré ce que pensent les sociologues. Il en prouve la fragilité autant qu'il distingue celui qui a décidé de parler et celui qui a choisi de se taire, celui qui crache sur la non-existence que lui solde le Auchan d'à côté et celui qui attend sans savoir quoi. Se répandant sur la ligne, le graffiti brise la ligne ?classique', foudroie les parallèles, amène le désordre là tout se met en rang et pas une tête qui dépasse. Sinon le sdf mais lui.. il est par terre".



Avis aux amateurs, vous découvrirez peut être quelque chose qui vous fera vibrer, à vous de voir, c'est jusqu'au 17 novembre prochain

Galerie Magda Danysz
78 rue Amelot - 75011 Paris