Siegfried et le crépuscule des dieux de Wagner [10/10] / by herwannperrin

 

Me voici rapidement de retour avec Siegfried et le crépuscule des dieux, c'est vrai que comme les deux premiers volets de la tétralogie de Wagner, cela se lit d'une traite, sans discontinuité ou presque. Le temps s'efface devant la quête d'absolu et il est bon de se retrouver aux côtés de Siegfried dans son épopée fantastique, cet instant reconnaissable de tous et par tous, cet instant où naît le héros qui surpassant le Maître Mime forge Notung, l'épée fabuleuse pour partir à la quête de la peu, de Fafner le dragon qui garde son trésor, le trésor des Nibellungen et l'anneau maître, celui maudit lequel tue inexorablement. 
 
C'est avec cette témérité et cette absence de peur que terrasse d'une seul trait Siegfried. Il est ensuite mené par les oiseaux au roc sur lequel a été exilée, laissée pour compte la Belle Bünnhilde, celle qui attend derrière son rideau de feu le héros, l'Homme par lequel elle sera délivré et connaîtra la félicité. Et Wotan lui-même ne peut rien faire, sa lance se brise devant Notung et cet homme libre sans autre pensée que celle de délivrer la belle. Dans un réveil charmant, elle revient au monde et c'est alors l'Amour éternel qui est mis en gage...

Romantique et suave à souhait, on ne saurait loupé une oeuvre aussi belle et enivrante, les sentiments sont là, la légende est dite, les Dieux sont dans l'attente de leur fin, la vie vient de renaître et c'est tout simplement d'une beauté irréelle

La fin de la tétralogie est là qui pointe de l'oeil et déjà le pouvoir de l'eau non encore rendu à l'or du Rhin pèse sur les destinées. les nornes, dans l'ombre du monde sauve ce qu'il adviendra comme Wotan le subodore, le frêne éternel n'est plus qu'une tronc desséché, la lance a été brisée, Fafner n'est plus, les dieux et les héros du Wallhalla attende l'issue fatale, leur fin et la venue d'un nouveau monde. Dans l'ombre, Alberich et son fils Hagen trame des pièges, la trahison de Siegfried est là dans l'attente. Après lui avoir fait boire le filtre de l'oubli, il commet l'irréparable et livre Bunnhilde à son frère de sang, l'anneau qui est revenu au doigt de son maître, celui qui a terrassé le dragon bientôt scelle son destin fatal, chanté par els filles du Rhin. Bunnhilde révèle à hagen le point faible de Siegfried et celui-ci meurt attaqué lâchement dans le dos, le brasier majestueux est constitué et c'est dans les flammes absolus qu'il part se reposer auprès des bienheureux. L'anneau enfin retrouve le Rhin qui devrait laver la malédiction qui le suit, rien n'est moins sûr.
Les dieux ne sont plus, ils brûlent d'un feu incandescent et seul l'Or maudit reste 

Un voyage aux frontières des cultures et des mythes que je poursuivrai bientôt par quelques autres lectures mais déjà profitez de ces pages sublimes pour vous imprégner de cette substance, de cette beauté immanente et je vous conseille un petit Cat Power pour ce voyage initiatique...