Le récidiviste (straight time) de Ulu Grosbard / by herwannperrin


Un bon vieux film que Straight Time, je ne l'avais pas vu, merci à MK2 de me l'avoir suggéré, entre parenthèse, je me demande bien ce que va donner l'alliance improbable entre MK2 et UGC... à suivre en tout cas. Pour revenir au récidiviste, c'est pas mal en fait, rétrospectivement parlant bien entendu, on est en 1978 quand même, cela me rappelle le film avecGabin et Delon qui était excellent également.

Là, Dustin Hoffman alias Max Dembo sort de prison et se retrouve en liberté conditionnelle, suivi de près, de trop près sans aucun doute par Earl Franck (alias Emmet Walsh) que l'on peut considérer comme l'archétype du connard qui ne permet pas de donner une seconde chance à quelqu'un, faut-il l'en blâmer ? Allez savoir mais subir des humiliations répétés alors que l'on vient de sortir de prison n'aide pas spécialement et même si MaxDembo trouve un job et même une petite amie avec jenny Mercier (alias Theresa Russel), les vexations et le retour en prison auront rapidement pour conséquence de le remettre dans la mauvaise voie, la seule qu'il connaisse au final... la société n'a pas été en mesure de luiproposer une solution en adéquation avec lui-même et il va replonger presque aussitôt, quelque part c'est également un peu la seule alternative qu'il a qui lui semble être raisonnable même si au fond de lui il sait quelles en seront à court terme les conséquencesinéluctables.

Alors il faudra sans aucun doute s'interroger sur les mesures permettant la réinsertion dans le tissu social, dans la vie quotidienne pour ces détenus qui revienne, qui retourne à la civilisation

Un film intéressant pour la mise en perspective. A ce titre d'ailleurs je vous invite à lire avec intérêt l'article de Nathalie Guibert paru le 25 juin 2007 dans le journal Le Monde intitulé "Récidive, un débat en régression" où on peut noter : "Le très sommaire exposé des motifs du projet de loi présenté par la garde des sceaux, Rachida Dati, au conseil des ministres du 13 juin, en témoigne : "La récidive, notamment celle qui concerne les infractions violentes, constitue une atteinte intolérable à la sécurité des personnes et des biens qui doit être combattue aussi efficacement que possible, qu'elle soit le fait de majeurs ou de mineurs." C'est tout. [Elle continue en nous rappelant les grands principes de la justice française que l'on semble de plus en plus oublier voir nier complètement...] La justice française est l'héritière du "rêve pédagogique des hommes de 1789", rappelle le magistrat et chercheur Denis Salas. Ce rêve était ainsi formulé : "L'éducation et le travail sont le pivot de la renaissance de l'homme coupable" [et de terminer par] "Le texte sur la récidive fait le choix de la prison ferme comme sanction de référence, au mépris des conditions actuelles de détention, productrices de délinquance".

Sur ces aspects, on lira également les propos repris d'un article du journal Le monde du 4 juillet dernier : "Le nouveau projet de loi contre la récidive sera-t-il efficace ? Le texte examiné à partir de jeudi 5 juillet au Sénat se veut dissuasif à l'égard des délinquants. Il prévoit des peines planchers pour les crimes et les délits punissables de trois ans de prison au moins, la fin de l'excuse de minorité pour les 16-18 ans récidivistes et une obligation de soins en prison. Il ne « correspond pas à la réalité de la récidive », ont dénoncé lors d'une conférence de presse, lundi 2 juillet, criminologues et professionnels de la justice. « Le travail sur le terrain comme les recherches existantes montrent qu'un programme efficace doit reposer sur quatre volets : une meilleure élucidation des actes délinquants par la police, une prévention pour éviter la première infraction, des conditions meilleures d'application des peines et une réforme du code pénal », a indiqué le chercheur Pierre Tournier. Selon les estimations de ce dernier, la future loi pourrait conduire à une augmentation de 10 000 détenus. La France compte actuellement 63 600 personnes sous écrou, soit 12 000 détenus de plus que de places disponibles".

Et aujourd'hui, 26 juillet vient d'être adopter de manière définitive par le Parlement la loi sur la récidive : "Des peines minimales d'emprisonnement, ferme ou assorti d'un sursis, sont créées pour les récidivistes. Elles représentent un tiers des peines encourues : un an, pour un délit puni de trois ans, deux ans pour cinq ans, etc. A la troisième infraction, les juges ne pourront déroger que si l'auteur des faits présente des "garanties exceptionnelles d'insertion".Le texte réforme une nouvelle fois l'ordonnance de 1945 sur l'enfance délinquante. A partir de 16 ans, les récidivistes pourront se voir infliger les peines minimales. Pour toutes les infractions violentes, l'excuse de minorité, qui entraîne une atténuation de leur responsabilité, sera écartée, sauf motivation spéciale".

Allez hop ... à vous de voir