Chaïm Soutine à la Pinacothèque de Paris / by herwannperrin

Une très belle exposition à aller voir, c'est la première depuis 1973, il y a 34 ans à l'Orangerie...

Soutine, peintre réputé "maudit" de son vivant mais reconnu dès les années 30, la seule vision que j'en avais était en relation avec cette fameuse et célèbre carcasse de boeuf, dernièrement vu dans Miss Kiki de MontparnasseModigliani, un ami proche du peintre.

La réalité du travail de Soutine est bien différente de ce que je pouvais imaginer, essentiellement trois thèmes reviennent inlassablement: les paysages, les natures mortes et les portraits.
aux côtés de

 


De mon point de vue le travail qui reste le plus constant ou du moins où celui qui affiche une sorte de stabilité sur toutes les époques est celui sur les portrait, si caractéristiques, l'oeil qui flanche, les couleurs vives et lumineuses, le visage distendu, une représentation. Un précurseur de Bacon peut être... sûrement...

Ensuite, ce sont les paysages qui sont de Céret à Cagnes en passant par Blanc... des visions presque hallucinatoires, en regardant, on dirait qu'elles sont prisent dans un tourbillon de couleur, une vue aérienne ou par un point de vue unique, étonnante compositions au milles couleurs chatoyantes et chaude qui avivent l'oeil et donnent une perspective tout à fait étonnante. Les paysages des années 35 et après son moins dans ce style et plus classique, on se sent plus loin de cet univers...


Enfin les natures mortes avec des compositions banales dans un premier temps et qui s'étoffent ensuite pour en arriver aux poulets sur fond rouge, ou à la carcasse de boeuf sanguinolent; je suis moins attiré par les autres types de natures mortes au lapin, poissons ou harengs qui me parlent peu malgré l'art de la composition et des couleurs qui parlent.

La lecture du petit livret contenant "l'essentiel" de l'exposition à 1? est franchement bien fait, petit biographie légère de Soutine première étape vers d'autres lectures plus complètes.
Le livret retrace succinctement sa vie depuis 1908 lorsqu'il décide de partir à Vilna, son arrivée à Paris en 1913, son engagement pour partir à la guerre en 1914 mais il est réformé pour raisons de santé. En 1915, sa rencontre avecModigliani qui croit en lui et le présente à Zborowski qui lui propose uns alaire de 5 francs en échange de l'exclusivité de sa production qui finalement l'enverra pendant 3 ans à céret, c'est là qu'il produit pas mal de ces paysages hallucinatoires...il rentre à Paris en 1922 et sa rencontre avec Barnes lui ouvre d'autres portes, celles de la célébrité, Modigliani est mort en 1920... le temps passe, il repart pour Cagnes mais n'y est pas bien, revient sur Paris et peint en 1925 la carcasse de boeuf après pas mal de séjour auLouvre inspiré de Rembrandt. Puis c'est la ferme de Leblanc où il s'installe puis après la mort de Zborowski s'installe près de Chartes à Lèves et enfin Civry... On y retrouve l'essentiel des oeuvres présentées dans l'exposition, souvent des oeuvres de collections privées d'ailleurs ce qui permet d'avoir une belle vue d'ensemble de son travail et du jeu des couleurs

Rendez-vous à la Pinacothèque de Paris pour votre plus grand plaisir, vous avez un peu de temps devant vous l'exposition est là jusqu'au

Pinacothèque de Paris
28 place de la Madeleine - 75008 Paris