Claudine Doury présente Loulan Beauty à la Galerie Camera Obscura / by herwannperrin



Impressions de découvertes d'un monde encore vierge, encore épargné par nous et par notre capacité à remplacer ce qui est, ce qui a toujours été, à gommer, à remplacer ces instants de magies, ces moments où le monde s'ouvre aux autres. Regard sur un monde préservé pour le meilleur et parfois aussi pour le pire (mariage forcé, ...), les conditions de vies ne sont pas celles de nos pays mais sont elles moins bonnes pour cela. En tout cas, c'est le farwest qui s'ouvre, on se croirait dans le grand ouest américain d'alors, celui de la conquête, certes il y a des voitures, des motocyclettes mais il y a de l'espace de l'étendue à perte de vue, le ciel s'étend et couvre l'espace qui s'offre à vous.


Regardez ces hommes, ils sont presque sur deux mondes, deux rives infranchissables, sûrement pas mais un peu miroir de l'un, de l'autre. Leur vie de pêcheur sans poissons.

Plus loin une très belle photographie de la Mer d'Aral où ciel et mer se confonde, se complète, cette mer qui peut être renaît, on ne sait pas encore si son assèchement est inéluctable...  Et, un peu plus loin, ces filles aux costumes traditionnels, ces enfants qui chantent et qui dansent dans les rues désertes, cette femme aux lunettes qui savoure ou qui attend la fin de la journée...

La nature prend le dessus comme toujours d'ailleurs et recouvre pour cette fois probablement éternellement ces tombes où repose quelques rois d'alors, quelquesdjins aussi peut être ou encore quelque vasque endormi, perdue. On est dans la région de l'Aral au Kazakhstan, en Ouzbékistan, au Xinjiang et sur les rives de l'Issyk Koul au Kirghizistan.



Les sables grignotent tranquillement cet espace et le temps s'effacent devant ces journées.

Pour Claudine Doury "Loulan Beauty" témoigne de ces hommes au milieu des mondes, héritiers de royaumes engloutis, des pêcheurs sans mer, des enfants qui dansent pour faire revenir leur parents partis travailer au loin, de Lola qui rêve d'Amérique, des hommes qui écoutent les sables chanter et des filles aux mille nattes, les mêmes que celles, retrouvées sur Loulan, leur ancêtre de quatre mille ans".

Étrange sensations que de voir ces photographies défilées, un monde qui s'en va peut être, un monde à découvrir avant la fin en tout cas et se perdre dans la steppe.

Retrouvez quelques unes des photographies de Claudine Doury sur le site de la galerie Camera Obscura

Galerie Camera Obscura
264 Boulevard raspail - 75014 Paris