NonNonba de Shigeru Mizuki / by herwannperrin


Alors que l'on vient de me donner quelques mangas, en voici un autre qui vaut que l'on s'y arrête quelques temps tellement il est excellent et fin. C'est de poésie dont il est question ici avec NonNonba.

En effet, l'histoire de ce petit garçon chez Shigéru qui aime à passer son temps entre sa bande et leur guerre fratricide telle que relatée en détail dans la guerre des boutons que nous avons tous lu à un moment ou à un autre... enfin les garçons du moins avec tous ces personnages, c'est un peu de cet univers que l'on retrouve ici mais également dessiner tout ce qui lui passe par la tête, ce qu'il aime et ce qu'il sent, surtout.

Il a pour  lui Nononba, cette vieille dame mystérieuse qui connaît tous les yôkai démons et autres dieux du monde invisible qu'il appréhende avec sentiment, candeur et une imagination débordante. On est presque dans le réel et les situations qui paraissent parfois complètement incongrues laissent à penser tranquillement et le temps s'écoule. Sa mère est marrante, un peu réticente, c'est normal en venant d'une famille bourgeoise avec trois greniers... et son père tout à fait exceptionnel, il est celui qui est là quand il faut, au bon moment et avec les bons conseils, un peu l'impossible, un doux rêveur sensible et dans les nuages à la fois. Il veut monter un cinéma... travaille à la banque...

Les histoires se succèdent et la vie avance, les rencontres, les pertes, la douleur et les pleurs et Nononba qui est là, qui veille; les sentiments de chacun évoluent, son frère est amoureux de la voisine, lui se prend d'affection pour sa cousine malade mais si sensible et dessine les 1000 paradis... et puis pour cette petite orpheline au destin tragique...


(c) Cornélius
On peut lire sur Du9 - l'autre Bande dessinée: "Récit autobiographique, NonNonBâ laisse à découvrir la construction de l’imaginaire de Mizuki Shigeru, tout en traçant en arrière-plan le portrait du Japon d’avant-guerre. NonNonBâ progresse tranquillement, au rythme de la vie, sans chercher à raconter absolument quelque chose. Il y a là le goût des souvenirs d’enfance, doux ou amers, racontés sans urgence parce que, après tout, la suite, on la connaît — il importe plus d’explorer ce passé si riche en histoires."

et de continuer par "NonNonBâ s’inscrit donc dans une sorte de tradition orale, jouant sur la connivence qui s’établit pour mieux surprendre ou étonner. On assiste ainsi à la transmission du savoir d’une génération à l’autre, la sagesse deNonNonBâ trouvant écho dans la curiosité et l’imagination du jeune Shige "

Des traits simples à la manière des mangas mais laissez le charme agir, il y a du myazaki pas loin... et puis c'est savoureux à souhait... une très belle découverte, que H. en soit remercié vivement.