Arianne et Barbe-Bleue à l'opéra Bastille / by herwannperrin



Retour à l'opéra tant attendu mais la déception était à ce premier rendez-vous qu'il nous était donné de voir avec cette nouvelle création d'Arianne et Barbe-Bleue, conte en trois actes de 1907 de Paul Dukas sur un livret de Maurice Maeterlinck.

Déception de part les décors qui ne sont pas, et c'est un première, pertinent, agréable, facile, pratique pour suivre cet opéra; pour ce panneau latéral retranscription en vidéo de l'univers des pièces qui se présente à nous avec un traitement de nuit, c'est vrai que dans l'idée d'être observée, vue, suivie cela peut être intéressant et on peut voir derrière Barbe-Bleue en personne mais ce n'est ici pas réussi, cela n'apporte pas grand chose à la mise en scène... d'autant plus que la définition et le rendu ne sont franchement pas bons. Ensuite viennent les interprètes qui tour à tour sont là pour nous enchanter et là encore rien ne vient que la déception, c'est franchement dommage, moi qui me faisait une joie de reprendre...

D'après ce que l'on peut lire sur le site de l'Opéra de Paris à propos d'Arianne et Barbe-Bleue, on apprend : "Ariane et Barbe-Bleue est le seul opéra achevé et publié de Dukas. Le livret est tiré d'une pièce que Maeterlinck avait publié en 1899 et qui était d'emblée conçue comme un livret d'opéra destiné au compositeur danois Edvard Grieg. Mais celui-ci y renonça et Dukas finit par en obtenir les droits, mais il mit sept ans avant de terminer son ouvrage. (...) Car il s'agit d'une ?uvre importante, qui met au premier plan son personnage féminin, exige de lui des capacités vocales exceptionnelles et en fait une des premières héroïnes « révoltées » de l'histoire de l'opéra (« Il faut désobéir, c'est le premier devoir quand l'ordre est menaçant et ne s'explique pas », dit Ariane, dès sa première intervention). Messiaen, qui fut l'élève de Dukas, analyse l'?uvre en ces termes : « Ariane, c'est la lumière de la vérité. Barbe-Bleue : c'est le monde. Les paysans : c'est l'humanité révoltée contre la souffrance du monde. Les femmes : c'est l'humanité engourdie dans les mystères qu'elle ne peut ou ne veut scruter, c'est le démon de l'habitude qui fait préférer les souffrances que nous connaissons aux joies que nous ne connaissons pas"

Si l'on comprend aisément ce que veut dire Messiaen, il n'empêche que même si l'on sent ces aspects tous en puissance, la création présentée n'arrive pas à les faire passer au premier plan, la mise en perspective ne se fait pas pas, cela ne passe pas. C'est dommage, j'aurai bien aimé creuser cet aspect... de la femme révoltée...

Voilà, à vous de voir mais par contre j'attends avec impatience Roméo et Juliette... toujours à l'opéra bastille

L'Opéra Bastille