This Is England de Shane Meadows / by herwannperrin



Il y a quelques années j'avais beaucoup aimé American History X un peu sur les mêmes aspects liés au racisme mais aux États-Unis et dans un tout autre contexte de violence plus exacerbée, plus brut. Avec This is England, c'est la période de l'enfance, celle de Shaun, enfant solitaire dont le père est mort à la guerre qui se fait conspuer par les enfants autour de lui et qui trouve refuge par hasard avec des skinhead. Dans un premier temps, il s'agit plus d'un bande de copains qui n'ont rien de politique ou de raciste au sens où on l'entend, un regroupement loufoques de quelques enfants qui se lient qui se sont trouvés et s'amusent ensemble, c'est l'amitié qui est le ciment de leur relation.

Cependant, cette relation va voler en éclat par l'arrivée de Combo, un ancien taulard accompagné d'une brute sanguinaire qui lui est un vrai skinhead raciste jusqu'au bout des ongles qui revendique une angleterre vraie, un retour aux sources, le combat contre les "paki" et autres personnes qui ne sont anglaises. C'est le harcèlement des autres, la bêtise qui prenne le dessus et le gang qui prend sa forme alors que déjà certain de leurs membres en partent tellement cela leur semble ridicule. Ils ne restent pour ainsi dire que les laissés pourcompte, les rejetés de la société qui n'ont semblent-il pas eu ce qu'il voulait étant plus petit. Du coup rejet de tout et surtout des autres...

Très bon film sur ce sujet, sur ce moment de l'enfance où tout peut basculer surtout quand on est dans la détresse et le rejet... Seulement, il me semble dommage qu'il n'y ait pas eu plus de mise en perspective historique par exemple. A un moment il est question des premiersskinhead de 1969, on aurait aimé en savoir plus, d'où venait ce mouvement et surtout, on le voit bien la dichotomie qui s'opère entre les groupes, d'un côté le groupe au sens habitudes vestimentaires, coupe rasé, .... qui reste inoffensif et de l'autre le gang avec son racisme, sa bêtise et le rejet de l'autre. En fin de compte, Combo, le leader du "gang" ne sait pas trop où il en est rejeté par la fille de ses rêves, n'ayant pas eu ce qu'il désirait, le drame peut avoir lieu etShaun de comprendre que la vie est faite de choix et que devenir un homme c'est savoir bien choisir et s'extraire de toute cette violence qui n'a pas lieu d'être. C'est dommage par contre qu'il n'y ait pas plus d'affrontements entre le groupe et le gang pour justement en faire ressortir les différences intrinsèques.

Le film se passe sous Thatcher dans les années 80, avec en fond la guerre des malouines, la détresse des populations et une petite ville côtière d'angleterre où il ne fait a priori pas toujours bon de vivre...

Voilà, c'est un film que je vous conseille vivement pour mieux appréhender les aspects de basculement... et ensuite approfondissez les aspects liés aux Skinhead. En effet, à la lecture de Wikipedia on peut lire :

"Comme ils vivent dans les même banlieues et quartiers ouvriers, les hard mods fréquentent les rude boys, ou rudies, jeunes immigrés antillais, surtout jamaïcains, dont le look est proche et avec qui ils partagent le goût pour la musique noire américaine (soul, rythm'n'blues) et jamaïcaine (ska et rocksteady). Vers 1968 les hard mods et les rudies se confondent pour devenir les skinheads.

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Comme ils vivent dans les même banlieues et quartiers ouvriers, les hard mods fréquentent les rude boys, ou rudies, jeunes immigrés antillais, surtout jamaïcains, dont le look est proche et avec qui ils partagent le goût pour la musique noire américaine (soul, rythm'n'blues) et jamaïcaine (ska et rocksteady). Vers 1968 les hard mods et les rudies se confondent pour devenir les skinheads.

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Cette seconde époque skinhead est aussi marquée par la récupération politique du mouvement. À la fin des années 1970 l'extrême droite britannique (British National Party et National Front) s'implante parmi les jeunes punks et skinheads blancs issus généralement des classes sociales les plus défavorisées et en situation de marginalisation.

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Éc?urés par cette récupération de leur contre-culture et fidèles à leurs racines métisses, les skinheads antiracistes se regroupent à partir de 1979-80 dans Skinheads Against the Nazis (S.A.N., impulsé et contrôlé par le Socialist Worker's Party, trotskiste), puis au sein des SHARP (SkinHeads Against Racial Prejudice, mouvement fondé à New York vers 1987 à partir de l'expérience depuis 1985 d'un groupe de skinheads et boot-boys de Cincinnati appelé Baldies Against Racism)".