Molly / by herwannperrin

Quel bonheur de retrouver à la fois Luchini, et Terzieff sans oublier la charmante Caroline Silhol, ces petits théâtres que sont le Montparnasse pour Weber où celui de la Gaîté Montparnasse pour cette pièce sont agréables car les dispositions permettent à tout un chacun d'être un réel spectateur. La performance des acteurs est splendide, Luchini reste fidèle à lui-même sans pour autant outrepasser son rôle qui lui va à merveille d'ailleurs, taillé sur mesure, il ne pouvait être que pour lui où peut être est-ce lui au final qui arrive à nous persuader de cet état. Terzieff est éblouissant de par sa stature, son parler, sa voix et sa décontraction intrinsèque qui lui rende cette grâce tout particulière qui est la sienne quand à Molly elle est splendide dans son rôle d'aveugle au cœur de la lumière et sur laquelle les ténèbres vont petit à petit se refermer. Les thèmes abordés qui sont pèles mêles de la cécité, du monde intérieur des passions et des choix de chacun, de la gloire passé et des blessures à l'âme, de la folie et du bonheur sont là qui guident certains vers un monde blanc si l'on peut dire… un monde entre plusieurs, refuge dans lequel on s'efface et on vit, où certains survivent et n'ont plus que cet endroit. Les changements ne sont pas toujours bons pour les autres même si au départ le sentiment de bien faire prédomine, il est des errements qui bouleversent une vie à jamais et ne pas changer peut dans certaines circonstances être plus bénéfique. Le monde et les perceptions que l'on peut en avoir diffèrent d'un homme à un autre…

Au-delà du texte, on retiendra la mise en scène qui pourra paraître un peu froide à certains mais qui à le mérite de rendre compte de la façon la plus efficace les changements, les attitudes ainsi que les errements et les interrogations et énervements des personnages.

Attachant ils le sont tous à leur manière par le force et leur manière d'être bien unique, c'est un grand moment à ne pas manquer que d'aller s'attarder devant ces monstres sacrés…

MOLLY de Brian Friel

avec Fabrice Luchini, Laurent Terzieff et Caroline Silhol, mise en scène de Laurent Terzieff.