Un peu de de René Char avec Fureur et Mystère et Lettera amorosa / by herwannperrin

 

Voilà que je me préparai tranquillement pour aller voir l'exposition sur René Char qui est présentée à la Bibliothèque Nationale de France mais voilà le temps manque alors je me suis mis à relire quelques livres même si ce n'est pas toujours facile de rentrer dans les textes de René Char; de la poésie en général, il faut sentir les choses et avant tout essayer de si confronter d'une manière ou une autre.
C'est vrai que Seuls demeurent n'est pas simple mais les feuillets d'ypnos, petit à petit me révèlent quelques significations, peut être est-ce également un leurre, c'est vrai qu'après la lecture du numérospecial de Télérama sur René Char, j'ai quelques pistes supplémentaires pour essayer d'entrouvrir les secrets de son écriture ou du moins me replonger dans cette période riche de la vie d'un Homme.
La poésie est un long échange entre soi et l'oeuvre, les oeuvres, faites de retours et de bribes aussi. Dans seuls demeurent et plus particulièrement "Partage formel" René Char dit "Le poète transforme indifféremment la défaite en victoire, la victoire en défaite, empereur pré-natal seulement soucieux du recueil de l'azur"

"Mirroir et Révocation", final de Seuls Demeurent, "Devant les précaires perspectives d'alchimie du dieu détruit - inaccompli dans l'expérience - je vous regarde, formes douées de vie, choses inouïes, choses quelconques, et j'interroge : "Commandement interne ? Sommation du dehors ?" La terre s'éjecte de ses parenthèses illettrées. Soleil et nuit dans un or identique parcourent et négocientl'espace-esprit, la chair-muraille. Le coeur s'évanouit... Ta réponse, connaissance, ce n'est plus la mort, université suspensive ".

Voilà un de ces fragments de vie qui donne naissance à de la beauté tout simplement, se plonger et se replonger au gré du temps qu'il nous est donné ici bas afin de découvrir, parcourir les sentiers lumineux de l'âme de ces poètes de l'esprit, qu'ils illuminent un peu plus notre route, lui prête un sens plus aigu eux qui sont tout en finesse et en affleurement, ils montrent une voie.


Quelques autres brefs poèmes à saisir au vol dans les feuillets d'hypnos.


59
"Si l'homme parfois ne fermait pas souverainement les yeux, il finirait par ne plus voir ce qui vaut d'être regardé"


83
"Le poète, conservateur des infinis visage du vivant."
130
"j'ai confectionné avec des déchets de montagnes des hommes qui embaumeront quelque temps les glaciers"


131
"A tout les repas pris en commun, nous invitons la liberté à s'asseoir. La place demeure vide mais le couvert reste mis"


162
"Voici l'époque où le poète sent se dresser en lui cette méridienne force d'ascension".


(...)


Et puis se plonger dans Lettera amorosa et sentir, vivre et humer la vie qui vient, qui passe,

"le coeur soudain privé, l'hôte du désert devient presque lisiblement le coeur fortuné, le coeur agrandi, le diadème".


(...)


"Lorsque j'écrivais sur le dos du temps"



Ma préférence allant tout naturellement à Guirlande terrestre illustré par Jean Arp en 1952, plus spontanée, plus abordable à mon goût que la version illustrée par Georges Braque et publiée en 1963sous le titre de Lettera amorosa. Je n'en dirais pas plus, découvrez découvrez humez l'air qui passe...


L'été est propice à la douceur de la lecture et à la torpeur du ciel, posez-vous et saisissez quelques bribes de temps avec René Char...