Zulu de Caryl Ferey / by herwannperrin



Alors là, un bon bouquin dans la série noire Gallimard que celui de Caryl Ferey. Avec Zulu, partez vers l'Afrique du Sud et découvrez d'autres mondes. D'autres mondes car il y a celui d'avant, au temps de l'Apartheid puis celui de la réconciliation et les séquelles qui en découlent et aujourd'hui voir demain avec en ligne de mire la Mondial de Football en 2010.

Est-ce que la situation est celle décrite dans le bouquin de Caryl Ferey ? Est-ce cette réalité qui semble vivante, réelle qui est de mise aujourd'hui ! C'est quand même assez flippant cet état de fait qui règne enAfrique du Sud, pour ne pas dire en Afrique tout court. L' Afrique du Sud, première puissance économique du continent africain.

On peut lire sur Wikipedia qu'au niveau criminalité cela ne va pas en s'arrangeant : "D'après le journal Le Monde du 28 décembre 2004, le pays bat des records en matière de criminalité : on y compte environ 20 000 meurtres par an, 30 000 tentatives de meurtre, plus de 50 000 viols et environ 300 000 cambriolages. Les publications officielles des statistiques de la criminalité de 2004 puis celles de 2005 montrent cependant que la tendance est en baisse assez sensible, surtout en ce qui concerne les meurtres et cambriolages. Ceux de 2006 montrent à nouveau des signes encourageants de baisse, mais moins marquée que les deux années précédentes. Les chiffres de 2007 indiquent une légère hausse.

En 2005, l'Afrique du Sud a compté quelques 19 000 personnes assassinées, 55 000 personnes violées et 120 000 hold-up selon les chiffres cités par leSunday Times. André Brink , le romancier sud-africain, a dénoncé cette criminalité et l'inaction du gouvernement en la matière dans deux articles du journal Le Monde en septembre 2006, y voyant un risque pour la stabilité politique du pays. Il y a dénoncé également la corruption, l'arrogance de certains ministres et les ravages duSida , et appelé à la démission pour incompétence des ministres de la santé et de la sécurité. En juillet 2008, après l'assassinat de son neveu à son domicile dePretoria, André Brink , pessimiste pour l'avenir du pays, dénonce encore une fois l'incompétence des forces de police, mais aussi plus globalement dénonce « l'incompétence, l'irresponsabilité, la corruption » des dirigeants du pays et la «démagogie » des principaux chefs de l'ANC[25] ".

Aussi, devant cet état de fait réels, lorsque l'on se plonge littéralement dans Zulu, on est en terre familière si l'on eut dire et c'est toute cette ambiance, ces évènements que l'on revoit, ressent. De la fuited'Ali Neuman face aux milices de l'Inkhata tout jeune; il est aujourd'hui en charge de la police criminelle à Cape Town et il est difficile de combattre avec peu de moyens autant de violences et autant de problématiques liées au VIH qui n'est toujours pas considéré comme une maladie à part entière.

Des fléaux auxquels se rajoutent des meurtres sauvages notamment sur une jeune fille de bonne famille. Puis c'est autour de la mèred'Ali de se faire voler son sac alors qu'un surfeur non violent décide de braquer une banque. Une succession d'évènements qui ne sentent pas bon surtout que l'autopsie révèle une substance inconnue... Tout même vers lesTownships, ces zones de non-droit sous le contrôle de gangs dont celui des Americas avec le Chat qui est un sadique notoire.. ainsi que son bras droit... Rien n'est très clair dans cette histoire et Neuman met Brian Epkeen et Dan Fletcher sur le coup afin de déterminer quel est le tueur psychopathe qui est derrière tout cela.

C'est sans réellement savoir dans quel mic mac autrement plus complexe qu'ils se jettent, les ennemis auxquels ils ont affaire ont plus d'un tour dans leur sac et plusieurs longueurs d'avances, rien ne sera plus comme avant et à la fois il y a quelques résurgences du passé qui ne passent pas, qui ne s'effacent pas. La corruption est endémique et la volonté de négation de l'autre aussi, la biologie moléculaire a son rôle à jouer comme aux heures les plus noires de l'histoire.

A lire en tout cas, d'une traite et sans discontinuité...