6/7 Ciudad Juarez de Guillaume Herbaut à la Galerie Paul Frèches / by herwannperrin

Pas une grande exposition, pas un thème réjouissant non plus, il faut la mériter cette petite exposition cachée au coeur de la butte mais elle a le mérite d'exister, d'être là et de rendre compte d'une situation intenable qui fait que "depuis 1993, près de 400 jeunes femmes, ouvrières de maquiladoras au Mexique, sont mortes dans d'atroces souffrance ou portées disparues". Guillaume Herbaut est allé enquêter sur place, il a rencontré certain(e)s de ces personnes, il a photographié, des endroits perdus dans la campagne, vide, nu de tout sauf de quelques détritus et surtout du souvenir enfouis dans les racines de ces morceaux de terre qu'une femme a été tuée, qu'elle a été violée, qu'elle a été brûlée,... un parcours silencieux sur des traces de mémoires perdues déjà, sur unecité-frontière   qui voit un flux incessant de travailleurs; la drogue, enfin l'héroïne toucherait près de 70.000 personnes, c'est une des villes les plus importantes au niveau des cartels de la drogue; 70% de la police locale serait corrompus, les perspectives de changement s'avèrent assez minces...


On peut lire sur Photospaiens : "De plus, la ville frontière est un terrain particulièrement favorable au crime organisé qui y contrôle un marché d’esclaves sexuels et de prostitution. Face à l’insupportable indifférence, des femmes se sont regroupées sous le slogan ¡ Niuna más ! afin de faire pression sur les autorités et tenter de mettre un terme à cette série de meurtres et de violences ".

Le photographe comme l'indique bien Claire Guillot dans le journal Le Monde : "cherche moins à raconter les faits qu'à mettre au jour, dans la ville et chez ses habitants, les traces visibles ou invisibles de la mort : celle qui a frappé, celle dont la menace plane".

On notera que Guillaume Herbaut est le  cofondateur du collectif l'oeil publicoù d'ailleurs vous pouvez retrouver l'ensemble des photographies présentées lors de cette exposition

C'est jusqu'au 20 juillet 2007, c'est la première exposition de la Galerie Paul Frèches ... cela permettra de renouveler un peu le coin de la butte, j'aime bien également la galerie W mais le renouvellement n'est pas vraiment de mise là-bas alors que l'espace proposé est impressionnant, dommage...

Galerie Paul Frèches
2, rue André Barsacq 75018 Paris
Tél : 06 64 43 12 35