Quelques photographes de la Bourse du Talent à découvrir à la BNF / by herwannperrin

Pour les 10 ans de la Bourse du Talent en Photographie, la BNF propose quelques thèmes et quelques photographes : Viviane Dalles, Frédériques Jouval et Claudia Imbert, Vanessa Chambard, Alain Cornu, Charlotte Fuillet, Céline Marot, Julien Mignot, Myriam Abdelaziz, Virginie Merle, Diane Ducruet, Franck Juery, Didier Chevalot et Pascal Mougin

Une très belle photographie de Claudia Imbert



Mais, je préfère celles d'Alain Cornu et ses signes de la forêt qui nous plonge dans des mondes parllèles, la notion de frontière entre l'homme et le reste, les animaux, la magie, la vie cachée... une peau de chagrin qui se réduit de plus en plus  auXXIème siècle avec une déforestation avancée que l'on ne saurait  ignoré sous peine de terminer nos jours sur une terre aride, dévastée par les plus grandes plaies de ce monde. Le monde magique des forêts également qui petit àpetit s'évapore et avec lui le rapport particulier de l'homme à la nature, aux forces de la nature, aux forces telluriques qui font partie de nous, la Terre mère chère à de nombreux peuples nous indique déjà son refus relayé par les écrits et rattrapé par de nombreuxmangas dont les Myazaki sont un peu la quintessence. il n'y a pas de développement durable avec de la destruction...



Enfin le côté inquiétant aussi de la forêt et de ces mondes, tout ces éléments qui font partie de nous, sont présent dans ces images présentées par Alain Cornu. Une beauté attachante que ce mondefrontière et on pensera également aux premiers tomes de la Ballade au bout du monde pour comprendre ce qui reste caché au fond des bois...

Une mention spéciale à Franck Juery également, je l'ai découvert il y a peu pour son exposition à la Galerie Philippe Chaume mais le talent est là, indéniable et naissant ou s'épanouissant comme il vous plaira de la sentir et de le voir avec des formats carré qui donne tout leur force dans ces situations de villégiatures, de promenade simple mais au rendu tout à fait subtil, un petit parcours bien agréable que je vous engage à suivre avec bien entendu ces êtres minuscules des autres séries et puis juste pour une nuit dont voici un extrait:



Arrêtez-vous sur les portraits de Vanessa Chambard issue de la série  "De tous temps" étonnant de réalisme et d'une beauté tout particulière, vous vous en rendrez compte rapidement. Un beau projet très réussi que ces homme d'ici habillés d'époque... une autre vie s'offre à eux d'un passé lointain ou proche d'ici ou de là.., l'homme intemporel à travers ses yeux se dessine un peu plus...



Jetez également un oeil aux séries Dyptiques et Ete par exemple... pour continuer la promenade

Retrouvez aussi les photographies de Diane Ducruet qui était présente dans le n°5 de Purpose en Juin dernier in extenso : Saviez-vous que les statuts se mouvaient et prenaient vie la nuit à la lumière de la lune ? C'est un peu ce que raconte les images de Diane Ducret recomposés et modelés, brisés et dépourvus de leur regard initial, elles s'avancent vers nous et nous parle, s'agitent de leur perte d'oreille ou de nez, de leur manque de plâtre ou de ces gens qui les touchent de manière incessante et répétitive. la vie par delà l'Art, dans un monde parallèle, tout devient possible, cela me rappelle les quelques histoires fantastiques et sublimes, surannée sûrement aussi mais que j'adore de Wen avec au scénario Jacques Stoquart et à la plume Eric. J'ai les deux tomes et pour les amateurs de bandes dessinées, c'est tout simplement un autre monde qui s'ouvre à vous...
"Les objets n'ont ni coeur ni âme, c'est ce qu'on raconte. Pourtant dès qu'on les touche ils se transforment et racontent des histoires comme s'ils étaient chargés d'une mission spéciale. Ils fixent notre regard, se couvrent de nos bonnes intentions, deviennent des marchandises".

"Regards sur l'Autre et sur soi-même? Comment nous vivons ensemble, quelle image nous avons de notre propre corps, quelle perception nous avons des autres, que bien souvent nous ne faisons que croiser? Comment nos corps participent, à travers leurs postures, leurs mouvements et leurs apparences, à la composition de l'espace social, et comment la vie sociale imprime sa marque sur les corps? Voici quelques unes des questions qui ont motivé la construction de cette nouvelle livraison de purpose".




Didier Chevalot et sa série Zéro moins un révèle un autre univers caché et proche pour la plupart du temps et pour lequel on a rarement d'attirance; "Il faut accepter et se laisser gagner par l'odeur acide des lieux, errer pour trouver les stigmates du passage de l'homme. Avoir un rapport presque intime avec ces murs, couloirs et recoins de béton que nous nous efforçons de fuir" nous indique le photographe,  se laisser entraîner sur cette pente et descendre dans cette autre monde du dessous, la face caché de la vie; l'entre deLovecraft et des mondes suspendus, le peuple des égouts d'Andreas avec Capricorne, le refuge ultime en cas de cataclysme, les soubassements de bétons, l'ossature même de la ville qui s'élève là-haut, les fondations du monde en quelque sorte...

Enfin Pascal Mougin et ses locaux d'entreprises en zone péri-urbaine qui par son unicité nous permet d'avoir une vision lucide de ses espaces brut dénués de vie...



Voilà faites vous une idée par vous-même en parcourant l'exposition est en place jusqu'au 27 janvier 2008, c'est gratuit et quelques unes des photographies présentées sont exceptionnelles.

Bibliothèque nationale de France - allée Julien Cain
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