La valise mexicaine de Capa, Taro et Seymour à l'ICP / by herwannperrin

Retour sur la valise de Capa, cargaison intéressante qui on l'espère passera à Paris pour que l'on puisse admirer ces négatifs sortis de l'oubli par chance, par le hasard des choses, de la vie. Certes le mystère du milicien espagnol reste entier mais qu'importe finalement, on pourra alors découvrir des photos de Seymour, Taro la compagne de Capa, une photographe de renom elle aussi et dont je vous conseille d'ailleurs vivement la lecture de L'ombre d'une photographe, Gerda Taro de Maspero et puis des tirages de Capa..

Après un travail long et minutieux de restauration qu'a effectué l'C'est à l'International Center of Photography; ce travail est exposé à New York jusqu'au 9 janvier 2011. Avis aux amateurs...

On peut lire sur le site du journal Le Monde :

"Trois photographes, donc, et trois styles. Chim Seymour excelle dans les portraits de miliciens et de civils, particulièrement les enfants. Il prend un beau portrait du poète Federico Garcia Lorca, un autre de l'ambassadeur soviétique Antonov Ovsenko. Il économise sa pellicule : quatre clichés pour Lorca, un seul parfois. C'est rarement flou ou sous-exposé. Seymour utilise des effets de contre-plongée, il décentre le sujet, comme un photographe moderniste, ce que ne font pas Capa et Taro. Son approche est plus sophistiquée même s'il a le même regard d'empathie que les autres pour le camp républicain.

De Gerda Taro, on connaît peu de photos. En majorité son beau visage, son parcours fascinant, sa mort tragique, écrasée par un char, en 1937, à l'âge de 26 ans. Les négatifs retrouvés contiennent beaucoup de sujets inédits, dont un magnifique reportage sur la ville de Valence en guerre. Ses photos de la bataille de Brunete, en Espagne, où elle va mourir, montrent un tempérament de photographe de guerre.

Capa est plus frontal, plus près de la scène. Il s'empare de son sujet sans fioritures. Surtout, il raconte une histoire en images. On a presque l'impression qu'il anticipe la mise en page de ses photos. On connaissait ces clichés de la bataille de Teruel. Bizarrement, les inédits révélés à New York sont meilleurs. La partie la plus émouvante est son témoignage sur les camps d'internement des réfugiés espagnols en France, en janvier 1939. Surtout le camp d'Argelès. Emouvantes encore, dans un autre genre, les portraits qu'il a pris de Gerda Taro dans une chambre d'hôtel."

Alors de quoi s'agit-il pour ceux qui n'ont pas suivi, tout simplement d'une valise bourrée de négatif qui a été perdu par Capa, plutôt confié et puis qui a atterri dans un grenier et qui a été retrouvé il y a peu de temps au Mexique. L'ICP a pu sauver quelques 4500 tirages; seul un nombre limité de tirages sont visibles dans l'exposition et il faudra consulter le catalogue de 600 pages pour voir l'ensemble de la collection ce qui ne manquera pas de soulever notre curiosité et notre envie de voir ces images d'un temps révolu, oublié à jamais et qui par les miracles de l'inattendu ressort intact ou presque

Le site de l'International Center of Photography