Che - 1ère partie : L'Argentin de Steven Soderbergh / by herwannperrin

On rentre progressivement dans cette version du Che par Soderbergh. Un épisode qui revient que les débuts, l'avant, la période de la guerre, de l'avant révolution, de la prise du pouvoir contre Batista à Cuba (ce dernier s'est emparé de Cuba en 1952). 

On connaît le Che par ses livres, les documentaires, les films qu'il y a eu sur lui, Soderbergh revient sur une période que je ne connaissais pas vraiment avec un rendu vieillissant c'est-à-dire que l'on se trouve entre documentaire et fiction. Alternance de couleurs et de mis en avant plan du Che aux États-Unis, devant l'ONU. Il y a peu de discussion entre lui, Raul et Fidel, on sent que c'est Fidel qui aux commandes et qui se repose sur le Che, un homme de confiance mais aussi et avant tout un homme bon, tourné vers les autres vers ces paysans à qui il rabâche que la révolution va de pair avec l'éducation, l'épanouissement des hommes et des femmes et notamment leur apprentissage de l'écriture, un point central. 

Il est de ces bonnes que le pouvoir ne semble pas pouvoir corrompre, de ces figures emblématiques finalement ne peuvent pas durer éternellement car il s'inscrive dans un moment, dans un état qui est celui de la pureté, de la vérité et l'absence de compromission avec soi-même, avec ses idéaux, c'est peut être cela que montrera la seconde partie, la vie pour les idées et un idéal envers et contre tous les jeux politiciens. On le sent déjà, Fidel a une autre vision, utilisatrice, opportuniste des autres, pour arriver à ces fins par d'autres moyens.


Il y a de l'inattendu et de la pureté dans ce film, un regard photographique bien établi. Il s'agissait d'une époque tout de même, qu'on se le dise, le Che n'a pas trente ans lorsqu'il est à Cuba, lui l'Argentin, le docteur à barbe qui a parcouru une bonne partie de l'Amérique du Sud avant d'arriver là; lui qui demande très tôt à Fidel de le laisser partir pour lancer la révolution dans toute l'Amérique du Sud... On sent dans son discours aux Nations Unies qu'il est contre l'impérialisme américain et l'engrenage dans lequel celui entraîne d'ailleurs d'autres pays qui en devienne aveugle ou presque... devant l'histoire, leur histoire... Un très beau discours que celui de 1964... Par contre, je vous conseille de connaître un peu la vie du Che avant d'y aller car vous n'aurez pas de background sur l'avant... Pour le synopsis, lisez plutôt le résumé : "Cuba, 1952 : le général Fulgencio Batista fomente un putsch, s'empare du pouvoir et annule les élections générales. Bravant ce dictateur corrompu, un jeune avocat, Fidel Castro, candidat à la députation sous la bannière du Parti du Peuple, passe à l'action. Dans l'espoir de provoquer un soulèvement populaire, il attaque avec 150 jeunes la caserne de Monaca le 26 juillet 1953. L'opération échoue ; Castro passe deux ans en prison. Amnistié en 1955, il s'exile à Mexico. Pendant ce temps, au Guatemala, un jeune Argentin idéaliste, Ernesto Guevara, se lance en politique. En 1954, lorsqu'un complot militaire soutenu par la CIA renverse le gouvernement, démocratiquement élu, de Jacobo Arbenz, Guevara se réfugie au Mexique. Après une première prise de contact au Guatemala, il rejoint un groupuscule révolutionnaire cubain. le 13 juillet 1955, dans un modeste appartement de Mexico, Raul Castro présente Guevara à son frère aîné, Fidel. Une rencontre discrète, qui marque une date clé dans l'histoire de Cuba. Guevara se voit immédiatement confier une opération de guérilla en vue de renverser Batista. Les Cubains affublent le jeune rebelle d'un sobriquet courant en Argentine : "Che". 26 novembre 1956 : Fidel Castro embarque pour Cuba avec 80 rebelles. L'offensive se solde par un massacre : seuls douze hommes en réchappent, dont le Che (médecin du groupe) et Castro. Réfugiés dans la Sierra Maestra, les "barbudos" déclarent la "guerre totale" au régime de Batista. Guevara prouve ses qualités de combattant et se rend indispensable à ses compagnons. La résistante s'intensifie, gange toute l'île. 1er janvier 1959 : les rebelles célèbrent leur victoire à Santa Clara, le dictateur s'enfuit"

Sinon, question lecture, je vous conseille la guerre de Guérilla paru en 1971 chez Maspero (évidemment...)

Et puis, Benicio Del Toro, est plus que crédible en Ernesto Che Guevarra