La ville et les chiens de Mario Vargas Llosa / by herwannperrin



De retour du Pérou, j'avais quand même emmené un vieux Vargas Llosa auquel je n'avais pas, à l'époque, accroché. C'est vrai que lorsque l'on se retrouve dans le pays de l'auteur et plus particulièrement à Lima, ville ou se déroule le roman, même si c'est le temps n'est plus le même, les évocations de quartier tels queMiraflores, Callao,  les noms des avenues Bolognesi,... évoquent plus de choses et l'on est dans d'autres conditions de lectures, loin de Paris, le regard divaguent et l'alti-plano se déroule sous vos yeux ébahis et puis vous revenez par bribes à ce beau roman, le premier de ce grand écrivain péruvien.

Il n'est pas facile à lire ce roman, cette histoire, c'est un peu comme Garcia Marquez avec son sublime roman Cent ans de solitude. Un peu car on s'y perd dans ce roman de Vargas Llosa, on s'y perd gentillement car les trois principaux personnages sont amoureux dans des temps différents de la même fille, on se perd entre l'Esclave Arana, Alberto Fernandez et le Jaguar. C'est voulu, ne vous y trompez pas et cela garde son charme et puis on saute d'un endroit, le collège militaire Leoncio Prado (Vargas Llosa y a été admis à 14 ans...) à la vie de ses trois  enfants, de ces trois adolescents, de ces trois hommes qui apprennent la vie, qui sont là non par choix ou si par choix pour des raisons précises, on ne vient pas impunément passez trois ans dans cet enfer même s'il s'avère moins  difficile qu'il n'a l'air, du moins pour certain et en apparences seulement.

 On suit ces jeunes hommes et la constitution du Cercle "les Chiens", de ces 4 hommes en devenir puis de la dissolution du Cercle et de sa recomposition, différente mais plus forte, plus solide, la vie de militaire, la viemachiste de cette société et le rôle des femmes, de l'argent et les choix qui vous font en tant qu'être en tant que vous. je ne suis pas certain et c'est sans volontémachiste du tout que ce roman plaise vraiment aux femmes, ce n'est pas tout à fait leur univers et même si les romans son universels, j'ai un doute sur le lectorat decelui-ci mais peut être que je me trompe très lourdement... c'est vrai que l'écriture est dense et si pas belle profonde, on ressent vraiment ce qu'a été, ce qu'est la vie de ces collégiens militaire et le rôle de l'armée, de la discipline, enfin jusqu'à ce que les limites soient atteintes et certains en payeront d'ailleurs le prix, trop cher d'ailleurs.

On rencontre également de ces hommes dont la justesse et l'honnêteté sont à toute épreuve notamment en la personne du Lieutenant Gamboa...

Un beau roman difficile, dur qui vaut la peine que l'on prenne le temps de s'y arrêter.