Coiffure pour dames de Claire Judrin et Fabrice Guyot à la Galerie de la Librairie Artazart / by herwannperrin

Allez hop les filles c'est pour vous, enfin pas seulement, il faut pas charrier non plus quoique cela fasse partie plus qu'intégrante de votre charme naturel. Fabrice Guyot à la photo, Claire Judrin à la plume, pour nous conter la belle histoire des salons de coiffures, belle à souhait cette exposition par le texte toujours de circonstances de Claire Judrin , parfois incisif et sec comme un début de roman, souvent la solitude est là en apesanteur mais elle est joliment décrite et puis l'humour aussi avec cette dame qui est restée tout l'après-midi enfermée chez son coiffeur préféré car elle n'avait pas envie de jouer à la grand-mère ce jour là, elle était occupée, que son fils se débrouille un peu... excellente tirade...
C'est vrai que l'on ne s'en rend pas forcément compte mais avec ces "salons de quartier" qui disparaisse c'est un peu de notre histoire qui s'évanouit, un peu également de ce lien social, de cette parenthèse que s'offre chaque semaine ces dames pour se retrouver, pour socialiser aussi, pour discuter de tout et de rien, cette parenthèse de la "Permanente" est importante, l'un s'inquiète de madame qui n'est pas venu la semaine dernière, l'autre qui ne mange plus, ...
Voici extrait d'un des textes de Claire Judrin et vous en retrouvez plus encore sur place : "Beaucoup vivent seules, divorcées ou veuves. Celles qui ont un mari l’ont laissé à l’entrée. C’est leur bistro à elles. Les hommes se contentent d’un bonjour depuis le pas de la porte. Les plus téméraires osent tout juste une courte visite, au risque d’être l’objet passager de plaisanteries acerbes, équivalent féminin au machisme de comptoir. D’ailleurs, tout en étant absents, les hommes occupent souvent les conversations, entre tendresse, amertume et grivoiserie.  De rituels capillaires en confidences, les solitudes se réchauffent.  Une fois par semaine, même jour même heure, la mise en plis, c’est leur parenthèse. On prend soin d’elles, on les touche, on les écoute. Elles peuvent raconter leur vie ou s’en inventer une".

Et puis ce sont de très belles photographies qu'il nous ait donné de voir, en situation, en portrait, sous les casques mangeurs de cheveux qui nous terrorisaient hier et nous font rire aujourd'hui, l'odeur de la laque, les magasines de détentes quitraînent , les instants de relaxation et de délassement, l'attente avec les couleurs, cette photo ci-dessous, on dirait presque une mutation, voyez le regard, la position des doigt et puis aussi les visages qui apparaissent avecbeaucoup de vie, beaucoup d'années parfois mais avec de la classe et de la vigueur comme cette dame ci-dessus, l'étonnement est là aussi dans les regards, les attitudes avec celles qui restent cachés...

Une belle rencontre autour de ces dames et de ces chevelures en devenir en tout cas...

L'exposition s'accompagne également d'extraits du film documentaire "Club Bigoudis", réalisé par Claire Judrin et Fabrice Vacher Guyot.

Vous pouvez retrouver l'ensemble du portofolio sur le site internet de Frabrice Guyot

C'est en place jusqu'au 2 septembre 2007... alors quand vous passez sur le canal, entre l'espace beaurepaire et ses ventes de fringues, chez Prune pour un café ou autre, la galerie philippe Chaume pour une exposition de photographie ou encore chez antoine et Lili, faites une halte et achetez un livre de photographie à la librairie Artazart, cela ne peut que vous faire un bien fou...

Artazart (la librairie)
83 quai de Valmy 75010 Paris
Tel: 01 40 40 24 00