Cabaret Terezin au Théâtre de Marigny / by herwannperrin



Un cabaret pas comme les autres, ce sont les mémoires des quelques 144000 juifs ont été déportés au camp de Terezin plus connu pendant la seconde guerre mondiale comme le Camp de concentration de Theresienstadt. Robert desnos faisait partie de ces gens là tout comme le grand-oncle Raimund dont l'histoire est ici narré. Une histoire comme tant d'autres de cette époque, hommage à ceux qui ne sont plus, l'histoire d'une valise qui contient toute une vie, des vies, des histoires, des poèmes, des chanson, le monde de Terezin, cette ville-fantôme ou tant son morts mais où la musique, les chansons étaient des symboles d'un autre monde, d'un autre avenir. Seul une dizaine de milliers de personnes s'en sortiront.

Sur le site des Amis de la Fondation pour la Mémoire de la déportation : "En octobre 1992, Alexander Waechter décide de raconter l'histoire de son grand-oncle Raimund dans Chansons et Satires de Theresienstadt : un spectacle de cabaret, hommage à tous les artistes de Terezin, composé de leurs poèmes et de leurs chansons. Une production tragique, mordante et ironique pour trois interprètes, un homme une femme et un pianiste.

En dépit des effroyables conditions de vie et de la menace constante de la déportation, une vie culturelle de grande qualité s'organise à Terezin. D'éminents artistes juifs, originaires principalement de Tchécoslovaquie, d'Autriche et d'Allemagne écrivent et jouent des satires à propos des nazis et d'eux-mêmes. Écrivains, professeurs, musiciens et acteurs donnent des conférences, des concerts et des pièces de théâtre. S'accrocher aux valeurs de la culture devint vital. Le seul rempart contre l'innommable".

Un spectacle pour le moins étonnant, inattendu d'autant plus qu'Alexander Waechter était là ce soir parmi les spectateurs. De l'émotion, de la dérision, de l'humour au-delà de tout convenance et des questions que l'on se pose: comment arrivait-il à faire cela, à être cela, à rester eux-même et à sourire, à faire rire dans des moments comme ceux-là, une leçon de vie pour tous : "Un message d'espoir universel, un pied de nez à toutes les barbaries avec l'humour, arme ultime contre l'oubli"

Dans le monde on peut lire : "On savait moins que des chansons y circulaient et que de véritables spectacles de cabaret y étaient donnés. "La tristesse était bannie du camp par les prisonniers eux-mêmes, raconte le pianiste et compositeur Sergeï Dreznin, qui a déjà monté, avec Gerhard Bronner, ce spectacle à Vienne puis à New York. Aussi, avec une verve étonnante et cet humour dévastateur typiquement juif, des textes ont-ils circulé, mis en musique et chantés par des groupes constitués ou des artistes emprisonnés, dont certains très connus.""

En juin 1944 la Croix-rouge passera dans ce camp sans rien n'y voir d'autres qu'un endroit comme tant d'autres....  les allemands avaient réussi à faire passer ce camp de concentration pour un simple camp ; on peut lire dans Libération, "il s'agissait en fait d'Un camp remaquillé en rieuse «station balnéaire» que la Croix-Rouge visitera en 1944, sans voir que, pour ces milliers d'êtres humains encore en vie, ce n'était que l'antichambre d'Auschwitz".  Les allemands en profiteront même pour y tourner un film de propagande vantant les mérites de cette ville radieuse...


L'INA présente ce film/documentaire de propagande :

retrouver ce média sur www.ina.fr


A ne pas manquer !!

Pour ceux qui voudraient venir, hâtez-vous, c'est avec Isabelle Georges, David Krüger, Olivier Ruidavet et Sergeï Dreznin. au Théâtre Marigny-Robert Hossein, Carré Marigny dans le 8ème arrondissement, et il la représentation du 8 mars et du 10 mai à 20 h 30.