Pixel de Mourad Merzouki au théâtre des Gémeaux

Pixel au théâtre des Gémeaux, c'est la rencontre de plusieurs mondes : celui du hip hop, des acrobates, de la danse et du numérique. Un ensemble assez merveilleux et onirique s'en dégage pour le plus grand plaisir du public, tous âges confondus.C'est également la beauté et la réussite de Merzouki d'avoir pu rassembler, fédérer autour de ces artistes un public enthousiaste et subjugué. Le spectacle qui m'a foi ne dure pas très longtemps, c'est d'ailleurs presque dommage emmené les spectateurs dans des mondes étranges et mouvants.On le comprend dès le départ, le décalage dans le temps qui s'opère avec ces ralentis voulus, souhaités démembré littéralement le monde, on entre dans un autre temps, celui de la création et de l'hypnotique. La musique qui accompagne ce ballet magnifique de scènes qui se succèdent emporté le spectateur  la croisée du rêve éveillé.L'onirisme des mouvements, des virevoltes, des ballets qui se dessinent en accord une scène numérique qui transforme l'espace nous fait comprendre la multitude des mondes et des possibles. Le réalisme de ces moments surprend et attise notre curiosité, fascination pour ces êtres presque surnaturels qui repousse les limites du monde visible et nous entraîne avec eux dans cette magnifique aventure.Pixel étonné par le mariage qui arrive à s'opérer entre un décor virtuel imagine par Adrien Mondot et Claire Bardainne et la rencontre avec une chorégraphie hip-hop-circasienne emmenée par Mourad Merzouki. Un de ces moments d'extase qui dure et s'étire pour former un tout assez magique et envoûtant. Du mouvement dans lequel le hip-hop s'inscrit de façon magistrale par cette force et cette fluidité qui peut le caractériser emmener avec les paysages numériques vers des territoires inexplorés. La question est posée du danseur et de son évolution dans un monde d'illusion, métaphore suggérée de l'homme d'aujourd'hui.Un spectacle qu'il ne faut pas manquer en tout état de cause et encore un grand bravo à tous ses artistes qui repoussent les limites du visible et avec eux nous permettent de nous faire rêver les yeux grands ouverts.Les prochaines dates : LE VENDREDI 11 DÉC 2015 - PIXEL - L'Orange Bleue , EaubonneLE MARDI 15 DÉC 2015 - PIXEL - L'Odyssée , PérigueuxVENDREDI 18 ET SAMEDI 19 DÉC 2015 - PIXEL - Le Parvis - scène nationale , Tarbes

Démons ou la complexité de la vie amoureuse de Lars Noren au Théâtre du Rond point

Retour au théâtre du Rond Point avec la pièce de Lars Noren Démons interprété par Anaïs Demoustier, Romain Duris, Marina Foïs et Gaspard UllielUn huit clos mené par Romain Duris alias Franck dont la mère vient de mourrir et Marina Foïs alias Katarina sa compagne. L'appartement est peu meublé, Katarina est alanguie sur son lit, elle fume et attend le retour de l'autre, entre amours et haines, folie et solitude c'est la vie de ce couple dans laquelle on est immergé. La conscience et la complexité de la relation amoureuse est poussée à l'excès."Soit je te tue, soit tu me tues, soit on se sépare, soit on continue comme ça…choisis !" indique Katarina... La réponse n'existe pas, il y a entre eux cette force en quelque sorte absolue et folle qui les attache l'un à l'autre, ils sont quelques part ensorcelés ce que nous donne à voir la très belle scène sur la musique de I put a spell on youUne relation extravagante qui va avoir comme miroir un couple apparemment sans histoire de voisins avec Anais Demoustier alias Jenna et Gaspard Ulliel alias Thomas. Des enfants en bas âge et le sentiment réel et irréel que la vie s'est arrêté, un point de non retour, en tout cas un questionnement sur la vie que l'on souhait, que l'on se donne, se construit. Cela oscille un peu entre une vie rêvée et une vie fantasmée. La rencontre au sommet fait exploser en vol les couples pour qu'ils puissent se relâcher, se libérer de leur fardeau au moins l'espace d'une soirée voire plus qui sait.La pièce est menée par le couple formée par Katarina et Franck. Lui, àune vitalité et une énergie presque irréelle, il nous emmène étages lui Katarina sur des terrains glissants et fait de son personnage le centre d'attraction de Katarina, de Jenna voire même de Thomas et on peut sentir à certains moments la folie qui surgit. Avec Katarina on passe de la lascivité de départ au désespoir et à la folie presque palpable dans laquelle cette relation destructrice l'emmène. N'oublions pas la présence de la mère qui trône dans le salon sous une forme réduite à son essence on retrouvera presque des passages de l'étranger de Camus dans des moments de pur apesanteurUne pièce qui donne à voir les difficultés de vivre à sa note exacte et qui donne à réfléchir, à penser à cet alchimie complexe que forme un couple.Une belle pièce en tout cas!!Dépêchez vous car cela se joue que jusqu'au 11 octobre prochain au Théâtre du Rond-Point

Les fausses confidences de Luc Bondy

Avec les fausses confidences, plongez dans l'univers de Marivaux vieux de quelques siècles et ressortez avec un texte si contemporain qu'il pourrait avoir été écris par un auteur d'aujourd'hui.Une mise en scène simple aux décors mouvants sans fioritures on est dans l'épuration et on se concentre sur le jeu des acteurs avec aux commandes Isabelle Huppert toujours aussi jeune, belle et épatante dans le rôle de cette maîtresse de maison aimée par Dorante qui n'est autre que Louis Gareĺ, excusez du peu..."Après tout, puisque vous m'aimez véritablement, ce que vous avez fait pour gagner mon cœur n'est point blâmable : il est permis à un amant de chercher les moyens de plaire, et on doit lui pardonner lorsqu'il a réussi."Entre une vieille mère qui veut absolument qu'elle se marie avec le comte, le procureur qui veut marier Dorante son neveu à la première femme qui est intéressante, le valet intriguant, une employée de maison qui espère et une maîtresse de maison charmante, un peu fantasque comme peu l'être de façon si subtile Huppert, vous trouverez tous les ingrédients pour passer un moment charmant dans ce beau théâtre de l'OdeonThéâtre de l'OdeonPlace de l'odéon - 75006 Parishttp://www.theatre-odeon.eu/fr

La dame de la mer au théâtre Montparnasse

Un texte d'Ibsen, adapté par Eric Emmanuel Schmidt avec Jacques Weber et Anne Brochet.J'avais un peu peur de l'adaptation compte tenu du fait qu'Eric Emmanuel Schmidt n'est pas forcément mon auteur favori et que généralement ses écrits son bien écrit mais un peu léger en profondeur.Cela n'a pas manqué, ici aussi on retrouve une troupe qui ma foi tient bien la route sauf évidemment le marin qui arrive un peu comme un cheveu sur la soupe et qui n'a pas l'ampleur qu'il devrait avoir, je dirai même plus qu'ils auraient gagné à en faire une voix off, une vision et non cet être de chair et de sang qui se matérialise à nous, l'idée aurait été plus intéressante et aurait laissé planer plus de doute sur la dame de la mer. Une mise en scène légèrement plate et mal agencée qui gâche un peu.Pour vous en dire légèrement plus, il s'agit d'une histoire de famille ou plutôt celle d'un couple les autres personnages n'ayant que peu de prises avec l'intrigue principale. Un homme médecin est marié avec la dame de la mer qui n'arrive pas a être elle-même depuis qu'elle a connu il y'a longtemps de cela un homme, un marin et qu'ils se sont unis devant la mer. Enchaînée dans ses souvenirs et dans la folie qui la guette elle n'est plus elle-même.Question de liberté, de choix de l'être et de responsabilité et de passion, d'irrationnel ...Des sujets importants qui sont effleurés ici en attendant que l'on relise Albert Camus par exemple...Une pièce qui se laisse voir tranquillement grâce au jeu des acteurs

A la française d'Edouard Baer au Théâtre Marigny

Après avoir été comblé par Miam Miam, on a accouru au nouveau spectacle d'Edouard Baer!

Malheureusement, le résultat n'était pas a la hauteur de nos attentes, moins de là. Il y a bien quelques idées sympas mais on a le sentiment d'avoir été floué, un peu a la manière de ce que raconte le spectacle lui-même

Le ministère des affaires étrangères commande à Édouard Baer un spectacle pour présenter la France au sommet du G20 ! Alors que celui-ci le sait depuis longtemps, il n'a rien préparées il lui reste une journée pour monter un spectacle. Le spectateur est ainsi dans les coulisses avec Édouard Baer et sa troupe pour trouver quelques idées qui sont globalement assez foutraques et pas vraiment originales, une succession de petits sketchs et saynètes pour nous faire rire sans que cela réussisse vraiment au final avec quelques poncifs gratines et des histoires genre café du commerce voire tierce pmu, rien pour donner envie en tout cas et loin d'être représentatif de la France même au sens large...

On se retrouve typiquement dans la situation des gens du G20, face à une troupe pas formidable, avec des histoires pas terribles, sans vision d'ensemble ou même de détail, un final on ne peut plus décevant, il est évident que le charisme et la verve et nonchalance d'Edouard ne peut pas tout faire, les longueurs sont là et l'ennui pointe...

Théâtre de Marigny
Carré Marigny 75008 Paris
http://www.theatremarigny.fr/