L'iliade et l'odyssée d'homère / by herwannperrin



Une relecture qui ne peut pas faire de mal pour ceux qui ne connaîtrait pas encore le bon vieil aède grec qu'est Homère.

Il s'agit pour l'Iliade  de conter la guerre de Troie, la si célèbre guerre qui voit s'affronter pendant plus de 10 ans les plus merveilleux combattants grecs (Achille, Patrocle, Agamemnon, Ménélas, Hélène, Ulysse, Nestor, Ajax, ..) et troyens (Priam, Hector, Pâris, Andromaque); les dieux (Zeus, Poséidon, Héra, Océan, Apollon, Héphaïstos, Athéna, Aphrodite, Thétis, Hermès) arbitrant du haut des cieux ce combat fabuleux. Une véritable tragédie où la mort est là qui rode, le destin de chacun étant écrit de toute éternité, nul ne peut se dérober à sa ligne de vie, l'honneur également a sa place ici où c'est pour la belle Hélène que tout a commencé. 

Ulysse est le grand gagnant de cette guerre impitoyable mais il ne pourra revenir vers son port d'attache, vers l'île d'ithaque où l'attendent Pénélope, sa femme, la reine et télémaque son fils que très longtemps après cette guerre impitoyable. C'est là que débute un autre épisode tout aussi fantastique, celui de l'odyssée, cette d'Ulysse et de ses compagnons où du moins ce qu'il en restera après ce périple où les dieux ont exilé aux confins du monde le héros. 

C'est entre le chant IX et le chant XII q'Ulysse conte aux hommes ses mésaventures qui le mène d'abord vers les Cicones et de leur fuite vers les lotophages où la nourriture offerte plongeait chacun dans l'oubli et l'absence de volonté de repartir. Vient ensuite le célèbre épisode de l'Ile des cyclope où Ulysse réussit à se jouer de Polyphème et à sa sauver in extremis avant d'être manger par cleui-ci mais déclenche alors en disant son nom la colère de Poséidon. Ils abordent alors l'île d'Eole et la fuite vers l'île de Circé la magicienne et seul la rencontre d'Hermès permet à Ulysse de faire plier la déesse et de retransformer ses compagnons devenus porcs par les enchantements de la belle... Il partent alors à la rencontre aux enfers de Tirésias le devin pour enfin connaître l'heure du retour vers leur patrie tant aimée... il échappe aux sirènes et aux gouffres de Charybde et Scylla avant d'attérir sur l'île de Calypso où il demeure prisonnier aux côtés de la déesse. Seule l'intercession d'Athéna auprès de Zeus permettra enfin au héros de revenir vers sa cité et l'aide de Minerve lui sera acquise...

Un superbe poème à lire et relire pour se plonger avec délice dans la Grèce et je vous conseille même si cela est un peu pointu la lecture du petit bouquin de Jean-pierre Vernant intitulé "L'Individu, la mort, l'amour : Soi-même et l'autre en Grèce ancienne"  qui comme son titre l'indique parle de la place de l'individu dans la Grèce, cette notion qui ne recouvre pas du tout le même sens que nous lui donnons aujourd'hui...

Jean-Pierre Vernant d'indiquer lors d'une interview sur France Culture  : "au fond, l'individu, c'est le problème qui est central, qui est par derrière et qui fait l'objet d'une dernière étude qui est, franchement alors, consacrée à ce problème et qui essaye de situer dans l'histoire de la Grèce classique et en la prolongeant, le problème de l'individu. Pourquoi, autour de cette question, la mort et l'amour, vont-elles intervenir ? Le point central, c'est qu'il y a un paradoxe dans le monde grec. Il y a un paradoxe parce que c'est une société où l'individu apparaît, et apparaît assez vite, à la fois dans les formes politiques, dans le droit, dans le fait qu'il y a une vie privé, et que nous nous sentons, sur ce plan, en résonance avec eux. Mais, en même temps, c'est une culture tout à fait différente de la nôtre. C'est-à-dire, qu'il n'y a aucun sens du péché, il n'y a pas, non plus, le sentiment, de ce qu'on appelle, d'un moi intérieur, d'un sujet intime, d'un secret de la conscience de soi. Et, par conséquent, ce qui est fondamental, pour définir l'individu, c'est certainement son corps. Il n'y a pas d'individu sans un corps, sans un visage qui dit ce qu'il est, c'est son nom, ce sont ses différents statuts sociaux qui sont fondamentaux. Quand un héro se présente dans l'Iliade, il dit non seulement son nom mais il dit toute sa généalogie, donc on est tous là, et on est, d'une certaine façon, tous les statuts sociaux dans lesquels on est engagé. Mais comme c'est une culture qu'on a appelée culture de la honte et de l'honneur, c'est-à-dire où l'on est ce que l'autre voit de soi-même, pense de soi-même, où ce qui compte c'est de ne pas perdre la face, où l'on existe dans la mesure où autrui vous reconnaît et vous met à une certaine place et où, par conséquent, l'élément fondamental n'est pas d'accomplir son devoir, la notion de devoir n'est pas une notion qui est importante, mais d'acquérir du renom et de la gloire. On est donc, toujours, soit l'écho que vous renvoi la société de vous-même, soit ce que vous lisez de vous-même dans le regard de l'autre"

Et puis, pour continuer avec Jean-Pierre Vernant, le site de France Culture  qui diffuse des émissions en hommage à ce grand homme