Mesrine : L'Ennemi public n°1 de Jean-Francois Richet [8,5/10] / by herwannperrin

Après un premier volet Mesrine, l'instinct de Mort  très réussi, voilà une seconde partie tout aussi bien réussie. 

Au départ, j'avais cru ouïr que cela ne serait pas le cas, que la deuxième partie était décevante. Eh bien non, je dois dire qu'en plus de 4 heures, Jean-François Richet garde toute sa force et ne nous laisse que très peu respirer dans cette histoire romancée mais bien réelle. On ne pourra que sourire des diverses escapades de Mesrine, de sa capacité à embellir la situation, de sa manière de revendiquer un certain humour et un franc parlé bien établi, une certaine vision de la presse aussi. 
L'évasion de Lille est rocambolesque, l'arrestation par broussard au champagne est quelque peu idyllique et il faut de part et d'autres avoir une sacré répartie pour pouvoir en arriver là même si la fin des fins laisse penser à une machination bien organisée pour faire disparaître un personnage devenu au fil des ans de plus en plus incontrôlable. Il s'agissait alors d'une époque quelque peu formidable, ou encore le rêve du tout est possible existait, même pour les bandits de grands chemin. Toujours cette vision romantique qui ressort du film même si c'est la violence qui est là derrière et comme le dit l'avocat général, il ne s'agit au final que d'un gangster, d'un voyou derrière ses airs de bon vivant. Il est vrai que celui-ci était un peu différent, plus fantasque, plus fou, 4 évasions dont une de la santé après quelques années en quartier de haute sécurité, on comprend que les conditions de détention ne sont pas optimales et si dans son cas un retour à la vie normale n'était pas envisageable, envisagée, il n'empêche qu'il y a manière et manière pour traiter les êtres humains. Quelques coups de chance aussi comme cette partie de campagne ou encore cette petite visite à al police ou pour voir son père, au nez et à la barbe de la gendarmerie...

Donc, à la fois un grand bonhomme mais également et surtout un grand enfant qui s'énerve pour un rien. Un homme qui n'est pas en phase avec le système et qui au delà de toute revendications politique ne fait que se placer en dehors des lois établies, il sait qu'il ne vivra pas très longtemps, qu'il est allé trop loin et que la seule issue pour lui est la mort qui l'attend et pourtant au lieu de partir ailleurs, il reste à Paris, tout simplement...

On ne s'embête pas, au contraire et toujours Vincent Cassel aux commandes qui mène de bout en bout ce personnage épique qui aurait largement pu figurer dans les romans policier mais qui reste bien réel au final...