Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants de Mathias Enard (7,5/10) / by herwannperrin

Un roman où plutôt une digression assez charmante, c'est le moins que l'on puisse dire, l'écriture est fluide, belle, limpide, facile. On se croirait presque à Constantinople à l'époque. Les odeurs sont là qui parsèment le récit, les errances de Michel-Ange, car c'est de cette figure si connu dont il est question.

Retrouvé récemment dans les archives ottomanes, l'esquisse d'un pont entre la corne d'or n'est autre qu'une demande du sultan tout puissant de l'époque, Bajazet qui voulait par là offrir un pont entre les deux rives, entre Est et Ouest.

Léonard da Vinci a proposé une construction irréaliste, le dessin est visible au musée de Milan, Michel-Ange, a réalisé des esquisses de ce pont magnifique, de cet lien entre deux continents, c'est cet épisode de sa vie qu'a décidé de nous conter Mathias Enard ; le travail de maturation du génie florentin, sa passion du dessin et du travail, ses errances aux côtés d'un serveur dévoué, les mangances dans lesquelles ils se trouvent, les bontés et la beauté de certaines et de certains lieux dont Saint Sophie.

Un parcours qui est risqué pour celui qui travaille pour Jules II le pape guerrier, un épisode de vie magnifique dont on retrouve la trace dans son travail ensuite par de subtiles touches.

Aussi, plongez-vous avec l'auteur dans Constantinople aux alentours du 13 mai 1506 et essayé de vous imaginer dans cet univers