Massimo Vitali, Matthias Olmeta et Nicolas Dhervillers à la galerie Agnes B / by herwannperrin

Toujours agréable d'aller faire un tour à la galerie Agnès B, on y retrouve quelques artistes comme Massimo Vitali avec une série sur les plages, on avait vu cela l'année dernière à Paris photo.

Des plages d'Italie de Bari et d'ailleurs qui sont surpeuplés, l'eau, le bleu divin de certaines criques, la transparence et l'effacement du ciel qui se confond, les gens, souvent amassés, collés presque sur certaines photographies, les hommes essayant de domestiquer les abords de certains lieux donne un sentiment bizarre presque de fausseté. Quête de soleil et d'eau, l'on pourrait un peu résumer cela de cette manière.

"le fantasme de s'échapper des restrictions sociales et économiques dans les espaces libidineux d'une « nature » perçue comme lieu d'une sociabilité spontanée".

A côté, une série de photographies de Nicolas Dhervillers qui nous plonges dans l'irréel, des peintures de scènes champêtres, un peu le pendant de Gregory Crewdson avec son côté urbain transposé tout en étant différent aussi. Il n'empêche, des bois, de la nature et puis un homme, une femme que ?on retrouve perdu ou qui attende un évènement, l'un pèche, l'autre est parti en ballade. Leur point commun est l'irréel, cette sensation de montage, de création abstraite d'une scène réelle, retransposée qui semble fausses mais qui sont réelles au final. Un sentiment de confusion vous étreint.

"Des touristes fraîchement débarqués de Miami Beach ou du Mexique, de Moscou ou de Vladivostok se retrouvent seuls au monde, déracinés. Un monde dont la cartographie nous échappe tant les repaires sont bouleversés, tant ce monde semble tout aussi invraisemblable que ces nouveaux habitants. Le ré-éclairage est ponctuel et inonde aussi bien certaines parties d'une nature devenant dénaturée, presque surnaturelle, que ces sujets dissimulés dans l'image. Le genre d'image le plus répandu sur le web est sans conteste la photo voyage en famille, c?est imparable. J'ai ainsi procédé par un casting planétaire en « googolisant » les portraits de personnes en voyage à partir du moteur de recherche, en traquant l'image la plus banale qu'il soit. Décontextualisés, « mes » touristes visitent ces images, et donnent à réfléchir sur ce qu'ils sont par nature: aventurier ou spectateur. Ils ne sont sans doute pas préparés à entrer dans cette « zone » où tout est possible. Ils sont esclaves dans moment de pause, rescapés du système Internet par erreur, dans un univers entre la science-fiction et la sorcellerie, entre la peur et la foi".

 

 

Et puis ne manquez pas la série de portraits de Matthias Olmetaà l'entrée, ils sont tout simplement magnifiques, les yeux bleus « turquoise » d'un des portraits vous pénétrant de part en part de son regard d'airain.

"Réalisée en Ambrotypes (positif direct au collodion humide sur altuglass, procédé de Archer de 1851, ne donnant que des pièces uniques) la série « Les mystiques de l'immanence » déstabilise les habitudes du spectateur. Cette série de portraits de jeunes adolescents confronte le spectateur à sa crainte de l'autre comme étranger et différent de soi".

 

Par contre j'ai été beaucoup moins séduit par la série sur l'enfance de Luna Picoli -Truffaut qui n'a que peu d'intérêt

Allez vous faire une opinion

Galerie Agnes b

44 rue quincampoix 75004 paris

du mardi au samedi de 12h à 19h

Tél. 01 44 54 55 90