BLOG CULTUREL
Henri Huet à la Maison Européenne de la photographie
Henri Huet, un photographe de guerre qui a disparu trop tôt ; c'est souvent le cas avec ces hommes/femmes qui partent à l'aventure, sur le terrain pour couvrir l'horreur de la guerre, sans protection autre que leur appareil photographique.
Un photographe qui aimait son métier : ? Vraiment, j'aime mon métier et n'en changerais pour rien au monde. Vous devez me trouver un peu fou, mais vous savez depuis belle lurette que j'ai toujours été un peu casse-cou.?
Une fin qui a eu lieu le 10 février 1971, il y a de cela 40 ans.
« 10 février 1971. Le silence s'est fait, soudain, dans le bureau de l'agence Associated Press à Saigon. Richard Pyle, le chef de bureau vient juste de prendre la communication de Michael Putzel, l'un des reporters d'AP qui couvrent l'invasion du Laos par l'armée sud-vietnamienne. Il prend note et s'efforçant de se concentrer car la ligne est mauvaise : "Un hélicoptère de la Vietnamese Air Force a été abattu au Laos. Ceux qui étaient à bord sont portés disparus et présumés morts. Parmi eux, quatre photographes de presse civils. Henri Huet d'Associated Press. Larry Burrows de Life. Kent Potter d'United Press International. Keisaburo Shimamoto de Newsweek." Tous les visages de l'équipe reflètent l'incompréhension. Quatre journalistes sont portés disparus. Leurs amis. Et Henri. Non, pas Henri. »
Et dire qu'avec toutes ces images elle continue encore cette guerre, ce massacre des humains, elle frappe sans dissociation, ces hommes dans la boue en son réduit à rien, des êtres ou une espèce en voie de mutation qui survit dans des conditions extrêmes, la boue qui ensevelit les uns, l'eau qui recouvre tout, les enfants sacrifiés sur on ne sait quel autel, les femmes qui ne s'en sortent pas mieux. Tout ça qui recommence, de manière continue depuis l'aube des temps. Et puis quelques moments de félicité dans ce marasme, un sourire d'un enfant et on a envie de croire que c'est terminé, que c'est la dernière fois?
Les photographies de guerre sont des appels à chacun de nous pour que cela ne se reproduise plus, pour suivre et voir les errements du genre humain et se souvenir des vies perdues.
Cette fois-ci il s'agit du Vietnam et du Laos.
Maison Européenne de la photographie
5 Rue de Fourcy - 75004 Paris
Tel : 01 44 78 75 00
Marc Trivier à la Maison Européenne de la photographie
Une exposition qui ne m'a pas franchement pas parlée même si je dois reconnaître la très belle série de portraits de gens connus et inconnus et la très dure série sur les abattoirs qui est disséminé dans les pièces (dommage pour l'unité) car elle est très forte visuellement.
L'artiste indique sur son travail : « Que pourrait annoncer ou énoncer l'auteur que n'importe qui, spectateur ou lecteur, ne pourrait délirer ou déduire, avec autant sinon plus de pertinence ? Que saurais-je de plus à propos de mon propre travail que ce qu'un regard extérieur, curieux intéressé, critique, indiscret ou amusé, ne pourrait en penser et en dire?
Une seule chose : à moi seul revient de connaître les intentions qui ont donné l'impulsion au travail lui-même, si tant est que j'en aie eu conscience ou partiellement conscience, si tant est que je m'en souvienne, si tant est que j'aie voulu dire quelque chose. Comme beaucoup, j'ai parlé et j'ai même écrit pour faire flotter des mots et donc du sens autour de ce qui m'occupait.
(?)
C'est donc dans la mesure ou mes intentions ne pouvaient qu'être absorbées ou niées par le matériau, par le travail dans le travail, effacées dans l'effectuation, que je sais moi, auteur, et que moi seul sais, si tant est que je ne sois pas baigné de contentement, le peu qu'il subsiste de ce qu'ont pu être mes attentes.
Je suis le seul à savoir ce que sont devenus ces rêves éveillés qui ont fait l'urgence de s'engager dans le travail, le seul à pouvoir mesurer comment ils se sont brisés, comment ils ne pouvaient que se briser parce que ce n'est qu'en tant que brisés qu'ils devenaient résistants.
Autrement dit, je ne pourrais si je devais parler de mon travail que m'exprimer à partir et à propos de l'expérience dedépossession qu'est le travail lui-même »
L'exposition est en place jusqu'au 3 avril prochain
Maison Européenne de la photographie
5 Rue de Fourcy - 75004 Paris
Tel : 01 44 78 75 00
Le collectif Tendance floue fête ses 20 ans
Le collectif tendance floue a 20 ans et voilà vous avez pu en entendre parler ici ou là le journal Le Monde en a fait un article hier
Du coup, quelques galeries permettent de voir quelques ?uvres des photographes du collectif. Du coup partez à la découverte des photographies de Thierry Ardouin avec « La bonne/mauvaise graine » et Flore-Aël Surun avec « Du désir dans les ailes » à la galerie Beaudouin Lebon
L'un vous donne une vision assez intéressante de photographies façon macro sur les graines, celles qui sont nécessaire à l'agriculture et aux agriculteurs pour nous fournir les denrées de demain. Retour sur la « normalisation » des semences qui sont régulées par un organisme ? Heureusement une association veille et des hommes et femmes ne veulent pas de celles-ci et militent pour la diversité des semences, celles d'antan et de demain? Entre légalité et «Illégalité », surtout des interrogations sur l'avenir et la diversité qui est un enjeu en soi
Ensuite une série sur la notion de révolte sous quelques formes, qui donne à voir des photographies assez intéressantes. Des endroits où la révolte gronde que cela soit aux portes du G8, en Irak, en Inde, à Copenhague, à Strasbourg des révoltes qui ne se font pas dans le sang où la photographe espère voir se dessiner « une relation pacifiée et raisonnable entre l'homme et le monde ».
Les récents évènements en Tunisie puis en Egypte et maintenant en Lybie sont moins optimistes sur ces relations? il n'y a qu'à lire la une du journal Le Monde pour s'en convaincre si ce n'était pas déjà fait?..
Les photographies de neige en sous-sol ne sont quant à elles pas fameuses? la neige sous quelques coutures, il y a d'autres champs possibles pour une telle série?
A la galerie Filles du Calvaire, ce sont des séries de portraits en bas qui sont à l'honneur pour Tendance floue avec Pascal Aimar et ses Figure(s).
Des ensembles de figures humaines captées à leur insues, des visages à la fois différents et proches que l'on peut voir, intéressant de voir les expressions qui se dessinent sur chacun d'eux.
« Etrangères et hiératiques, semblables mais lointaines, discrètes mais saisissantes, les Figure(s) de Pascal Aimar s'élèvent comme des miroirs de nos propres solitudes. Saisis à la dérobée, parmi la foule des rues ou le trafic de nos villes, ces visages qui se ressemblent, qui nous ressemblent, apparaissent et s'effacent tels des fragments d'âmes. »
En haut, il s'agit de Mat Jacob avec des photographies plutôt axé documentaire?
A la galerie la petite poule noire, ce sont des séries sur l'asie avec Hub Side Down de Bertrand Meunier.
On part sur les routes d'Hong Kong, Bangkok, Tokyo et Shanghai les 4 mégalopoles de l'asie et l'on navigue entre Hommes et espaces urbains. Quelques beaux tirages mais l'ensemble de l'exposition est assez difficile à appréhender, on ne comprend pas bien où l'artiste veut en venir, cela doit s'inscrire dans un travail d'ensemble plus important qu'il est difficile de comprendre?
Pour continuer la découverte, optez pour une navigation plus approfondie sur le site du collectif tendance floue avec par exemple la série Villes fantômes d'Olivier Culmann
Anachrony de Nermine Hammam à la IF galerie
Nermine Hammam est une artiste égyptienne qui expose différentes séries.
L'une est, me semble t-il, très réussie, il s'agit d'un séjour de 4 mois qu'elle a pu effectuer dans une maison de retraite ou assimilé au Caire.
Les photographies sont prises avec une pellicule argentique, la pellicule étant pour le plus souvent récupérée et ancienne, les photographies varient donc entre noir et blanc passé et film couleur des années 70.
Ensuite elle repasse sur les photographies avec de la peinture pour les rendre plus vivante, plus colorées, faire une focus sur tel ou tel détail. Le rendu est assez intéressant et au-delà, ce sont les photographies en elles-mêmes qui vous parlent, celles de personnages âgées qui n'ont plus rien, démunies dans des états de dénuements extrêmes, presque laissées à l'abandon, fautes de moyens, on a le sentiment qu'il s'agit un peu d'un mouroir qui ne dis pas son nom?
Et puis il y a aussi, ces femmes, ces plaines sans limites où l'horizon n'en finit pas de se dérouler et ces couleurs qui resplendissent, disent toute l'humanité qui en émane tout autant que la sérénité et la solitude; des toiles photographiques qui vous laissent rêver à d'autres Mondes
Retrouvez le travail de Nermine Hammam sur son site internet et sinon passez à la galerie, l'exposition est en place jusqu'au 2 avril prochain
IF Galerie
41 rue Mazarine ? 75006 paris
Tel : 01 46 34 54 79
intage America de Patricia de Patricia de Gorostarzu
V
Très chouette découverte que cet ensemble de photographies vintage proposées par Patricia de Gorostarzu
la couleur irradie, la couleur se fane, le ciel est délavé, les enseignes sont héritées d'un autre temps, la lumière diffuse et diaphane, une très belle promenade au milieu de l'ancienne amérique.
Et suite à cette série il faut revenir à d'anciennes séries de la photographe, l'opposée de vintage america : American Vintage ou c'est le noir et blanc qui est à l'honneur, certaines sont le double négatif de vintage america ou presque et puis après vintage america, arrêtez-vous sur Route 66, la mythique On the road, la seule et unique où vous découvrirez, apprécierez des tirages sépia qui vous laisseront un goût inévitable de voyages, d'embardées, des figures humaines qui naviguent
Bonne découverte photographique sur le site de Patricia de Gorostarzu