BLOG CULTUREL
Desert spirit de Philippe Chancel à la Galerie Philippe Chaume
Incongruité d'espace urbain qui tente d'apprivoiser un chaos où rien n'existe, ne survit sans l'aide de l'homme, de ses mécaniques. Étonnant parcours en tout cas qui intriguera pas cette grandeur sûrement démesurée. ?En 2008, il réitère l'expérience de l'utopie en se rendant aux Emirats Arabes Unis pour constater de ses propres yeux ce gigantesque chantier à ciel ouvert. Déjà, il constate des points communs entre ces deux pays : culte de la personnalité donnant lieu à une iconographie à satiété, concentration du pouvoir, contrôle sur les individus et surtout un déni de l'humain, revers de ces sociétés de l'hypertrophie régies par l'argent et le pouvoir politique.?
(...)
Philippe Chancel s'intéresse à la manière dont ces sociétés du spectacle mettent en scène leur pouvoir. Luxe et divertissement pour l'une, ordre et austérité pour l'autre, ces sociétés industrielles modernes sont façonnées par les idéologies du capitalisme et du socialisme. Aux Emirats Arabes Unis, la course à la démesure n'en finit jamais : les monuments sont toujours plus hauts et clinquants, la consommation, et son lot de placards publicitaires, est omniprésente et les loisirs frisent l'absurde quand il s'agit de skier en plein désert. Là-bas, rien n'est trop beau ni trop grand pour se construire une identité quitte à sacrifier des centaines d'ouvriers immigrés?
Galerie Philippe Chaume
9 rue marseillaise ? 75010 Paris
Tel : 01 42 39 12 60
Lucie & simon
Très belle découverte que celle-ci, j'avais déjà entr'aperçu leur travail dans un magazine il y a peu mais c'est l'article de Fill-in qui m'a redonné envie d'aller faire un tour sur leur site et bientôt à la Galerie Beaudouin Lebon
Elene Usdin
Découvert par hasard sur le site de designboom, Elene Usdin est une artiste qui réside et travaille à Paris et qui va vous étonner. Des mises en scènes d'elle au milieu de matelas, en guise d'abas-jours, dans une valise, dans une cabane, au jardin des délices en voyage à Amsterdam, à new York; dans des positions incompréhensibles et sensibles à la fois, une longue chevelure qui s'étend, des moments figés, volés, une sorte de petit chaperon rouge dans les bois, un lampadaire géant, la chaleur de la nuit, autant de moment et d'histoires racontées sont il suffit simplement de suivre le fil pour voir le talent évident et les possibilités qui s'offrent à vous avec cette joyeuse photographe pleine d'allant et de vivacité. La vie n'est pas morose, heureusement, elle est déjà trop courte alors que diable, profitons-en et croquons là à pleine dent. Et surtout, amusons-nous et restons encore longtemps un peu enfants...
?Mes photographies sont le théatre de mes fantasmes, révélant l'intimité de ma propre histoire. Elles sont parfois la dernière étape d'une lente réflexion: Dessiner mes rêves éveillés, puis creer les costumes, et les décors necessaires à ces mises en scène. J'aime réinventer les lieux, m'approprier les objets pour les détourner de leur fonction initiale afin d'organiser l'espace autour de moi.? A vous de jouer avec Elene Usdin
Desire, Désir par Purpose, printemps 2010
Alors que nous livre t-il cette fois-ci ? Eh bien aujourd'hui, c'est sur le désir avec une très belle sélection comme toujours. Cela commence avec les photographies de Kohei Yoshiyuki et la série intitulée "The park" entre 1971 et 1979. Une très belle série sur la nuit, un parc, des amours cachés, interdits; des questions qui se posent sur le voyeurisme, l'amour collectif,...
Avec Jean Davis et ses self-portraits (2002-2009) on s'aventure sur les domaines du corps, de celui de la photographe qui expose là ses doutes, ses incertitudes : ?In this body of work, I deal with my insecurities about my body image and the direct correlation between self-perception and the way one is perceived by others. Photography is the medium that I use to tell my story through life, an outlet for revealing my thoughts and opinions about the society in which we live. A society that dictates beauty based on ones physical appearance.?
Avec Nobuyoshi Araki, et sa sentimental journey / winter journey (1971-1991) eh bien j'ai moins accroché... tout comme Imagined Paradise de Marisa Portolese alors je passe directement à la série de Jean-Christian Bourcart "Forbidden City" (1998-2001) qui n'est pas à conseiller pour tout un chacun, un travail sur les salles obscures, les amours échangistes, travail caché d'un reporter : ?J'ai erré sporadiquement dans des boites S&M et des clubs échangistes à Paris et à New York avec mon appareil caché, poursuivant un rêve de dissolution, d'harmonie et d'extase collective?.
Quelques autres séries moins appréciées ponctuées d'anciennes photographies de nus en noir et blanc connus ou inconnus.
Et puis la série de Léonie Purchas "Autonomy : the cariou Family" (2004) où la rencontre avec une famille qui décide de devenir auto-suffisante : ?Fifteen years ago Nasha and Yanick of Northern France decided to live a self-sufficient life. After having struggled to build up their new lifestyle they found a small but manageable plot of land where they, with the help of friends, built their own house made of mud, straw, wood and cement. Yanick sustains the family with earnings from olive, apricot and lavender farming. In using renewable energy, and recycling what they can, they live in harmony with the land. With no neighbours it is their choice to live unseen: "It is not easy to live in a different way with others watching. The decision to live in this way is a form of combat against modern materialistic life. And we will fight for that decision."
101 photos pour la liberté de la Presse
Magnum photo en association avec Reporter sans frontières dont c'est le 25ème anniversaire vous offre de découvrir 101 photos pour la liberté de la Presse.
Aujourd'hui, l'information a envahit nos écrans, nos pensées, nos vies ; elle s'affiche en continue, effaçant de notre mémoire presque aussitôt les évènements de la veille, les remplaçant par d'autres. Le flux incessant ne doit pas nous empêcher de prendre du recul, de penser, d'essayer de comprendre ce qui se cache derrière ces éléments que l'on nous présente, derrière ce gavage médiatique.
Il est important que nous mais aussi d'autres personnes, par exemple les reporters-photographes continuent à sillonner le monde pour nous rapporter des images distanciées, prisent dans les moments forts autant que dans les moments plus lents, quand toutes les caméras sont reparties. Les rerporters-photographes sont un peu nos garants, ceux qui ne font pas que dans le sensationnel mais qui s'inscrivent dans l'histoire, celle de l'humanité et nous racontent des histoires, souvent triste d'ailleurs lorsqu'il s'agit de guerres mais des moments de joies ou de beauté surgissent également dans ces moments
Ces situations, ces moments fixés sur la rétine de leur caméra, les reporters-photographes de l'agence Magnum (coopérative d'actionnaires-photographes regroupant aujourd'hui environ 80 photographes) vous les proposent dans ce numéro spécial de Reporter sans frontières ; les ventes de ce numéro servant à aider les journalistes prisonniers, ceux pour qui la LIBERTE et celle de la PRESSE a encore un sens, celui de se mettre en travers des dictatures, des régimes, des entreprises et dénoncer ce que l'on cache, ce que l'on ne vaut pas voir.
Magnum, c'est partager le « souci du monde » animé par un désir de voir (prendre conscience) et donner à voir (faire prendre conscience » comme l'indique Julien Frydman, Directeur du Magnum Photos Paris.
La préface est de Robert Badinter qui indique par exemple : « J'ai souvent rêvé, devant de telles images, à la vocation singulière du reporter. L'emprise qu'il exerce sur nous résulte d'une autre vision du monde. Grâce à lui, notre regard se trouve modifié, réorienté. On dit volontiers que les grands reporters si=ont les témoins de notre temps. Je pense plutôt qu'il en sont les sorciers. Par eux, les limites de notre horizon sont repoussées. La face cachée de notre humanité apparaît en pleine lumière ».
De superbes photographies qui retracent notre époque, partez à la découverte de Robert Capa et de cette photographie prise lors de la guerre d'Espagne de ce jeune milicien, en passant par ce jeune homme criant liberté à cheval sur le mur de Berlin par Raymond Depardon ou encore je regard immortalisé de cette jeune afghane immortalisé par Steve Mc Curry ; la photographie de Martin Luther King par Bob Adelman lors de son discours de 1963 « I Have a dream », la société contemporaine vue par Martin Parr, l'engouement suscité par Solidarnosch dans les années 80 par Bruno Barbey, quelques icônes comme celle du Che Guevarra par René Burri, une famille atteinte de cécité à cause d'une usine de pesticide, les photographies d'Antoine d'Agata lors d'une altercation entre forces israéliennes et palestiniens ou encore cette photographie de Marc Riboud de la jeune fille à la fleur devant un fusil et de ce jeune homme seule devant une colonne de char sur la place Tianannmen de Stuart Franklin? Autant de moments pour lesquels il y avait un photographe derrière la caméra, pour nous rapporter la situation, l'exposé au monde?
PLus d'infos sur RSF sur http://fr.rsf.org/ et sur Magnum Photos sur http://www.magnumphotos.com
Vous l'aurez compris, il s'agit d'un très beau recueil