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Photographie Herwann Perrin Photographie Herwann Perrin

Pursuit de Richard Pak à l'espace Dupon




Eh bien, en dehors de cette photo qui est celle du teaser, j'ai été plus que déçu par l'exposition de Richard Pak que vous pouvez retrouver en intégralité et plus encore sur son site internet.

Il y a souvent, malheureusement, un sacré décalage entre le travail présenté et la réalité des photographies exposées. En effet, en lisant que "Le travail présenté, chronique désenchantée d'une Amérique fantasmée, est une sélection d'images d'un projet entamé en 2003. Rencontre d'un imaginaire et de l'expérience vécue, c'est une fiction photographique à travers une errance dans un pays qui court après son rêve", je ne peux qu'adhérer et venir.

Seulement la réalité rattrape ici encore la fiction et le résultat manque de cohérence, d'unité plus particulièrement. En effet, on a du mal à suivreRichar Park dans ses pérégrinations, certes quelques photographies de voyages sympathiques mais de là à provoquer une émotion et à rester en émoi, il y a de la marge, en tout cas, de mon point de vue.

La femme nue sur son lit, elle est impressionnante mais pas véritablement mise en perspective, la fameuse femme de 55 ans dans la laverie a un air de plus que déjà vu, les visages ne sont pas franchement très représentatif de cette quête. A la limite, c'est dommage que la photoHope qui est sur le site ne soit pas présente et puis la tête d'ours, elle n'est pas également très juste... bon allez hop j'arrête, j'ai pas trop apprécié je crois alors que je m'en faisais au départ un grand plaisir

Voilà, si vous voulez aller jeter un oeil, c'est jusqu'au 13 juin

Le site de Richard Pak

Espace Dupon
74 rue Joseph de Maistre - 75018 Paris
Tel : 01 40 25 46 00
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Photographie Herwann Perrin Photographie Herwann Perrin

Les limites nous regardent - panoptiques naturels - d'Ernesto Timor




Voilà qu'Ernesto Timor expose sur un sujet qui ne manquent pas de piquant : "les limites nous regardent". Étrange titre qui invite à une exploration d'un monde de frontières dans lequel il évolue et qui lui donne à voir autrement : "Nous voici partis à musarder le long des clôtures de toutes sortes ? c'est souvent par ces lignes-là que je reconstruis des décors que mon oeil peut comprendre. Au-delà du parcellaire, on atteint les franges des foyers d'habitation, la lisière où l'urbanisation est contenue. Avec un peu de chance, on croise par ici ce qu'il reste de non domestiqué dans nos contrées".

Entre apparitions et disparitions, les frontières sont également là, frêles mais bien présentes, les nôtres mais également celles qu'offrent le paysage cerclé, les limites qui nous entourent, cet environnement dans lequel nous sommes restreints, dans lequel nous évoluons. Le regard se perd dans les limites de l'horizon, il en dit long sur nous mêmes, sur cette perception que nous pouvons avoir de notre environnement extérieur et intérieur. Les limites n'existent plus que dans notre conception et il suffit de lesoutrepasser pour voir au-delà, pour voir la réalité des choses.

Interrogation sur ces "panoptiques naturels qui relève de l'exorcisme, car ces contemplations partagées sont autant d'utopies de frontières sans surveillance, et de liberté démultipliée".




Parcourez quelques unes des photographies qui seront présentées lors de l'exposition

Et sinon, rendez-vous sur le site internet d'Ernesto Timor ou de Timor Rocks

Découverte en plein air d'un parcours de "panoptiques naturels" dans les Jardin du centre culturel le Marque-page, La Norville, du 23 mai au 24 juin 2008.

Attention, pour le vernissage, le 23 mai à 19h30 est proposé un parcours en lecture Céline Liger (voix et gestes) et en musique avec Gaël Ascal (basse, contrebasse et ondes diverses) qui permettra d'approcher d'un peu plus près le travail du photographe. Les textes sont des extraits deJean-Bernard Pouy, Olivier Cadiot, Alessandro Baricco, Alain Robbe-Grillet, Italo Calvino, Samuel Beckett, Philip K Dick, Paco Ignacio Taibo II, Eugène Savitzkaya, Ghérasim Luca, Christian Gailly, Jean-Pierre Siméon, Fabrice Melquiot, André Breton et Philippe Soupault.

Jardin du Centre Culturel le Marque-page - La Norville
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Photographie Herwann Perrin Photographie Herwann Perrin

Grand Hôtel et des palmes d'Anne Deguelle à la galerie Dix9


Tombé par hasard sur cette exposition d'Anne Deguelle à la Galerie Dix9 en allant chez sa compagne, la galerie Les Filles du Calvaire juste à côté. Une nouvelle galerie, enfin récente du moins, trois expositions déjà à son actif sur de la photographie avec Pauses / Wonderpools de Yohann Gozard et Stasi / Secret Rooms de Daniel & Geo Fuchs qui aurait ma préférence a priori.

Donc voilà, je ne savais pas trop de quoi il en retournait et sans lecture du dossier de presse vous ne pouvez que passer à travers le travaild'Anne Deguelle. Une exposition photographique "souvenir / mémoire / quête / ..." sur Raymond Roussel. Alors qui était Raymond Roussel ? là est la question qu'il est intéressant de se poser quand comme moi on ne le connaît pas. Tout d'abord, la lecture du dossier de presse vous apprend que c'était un écrivain, qu'il était fasciné parCamille Flammarion, qu'il fréquentait Marcel Duchamp où le connaissait  et finalement qu'il est allé faire un tour dans la Ville de Palerme en Sicile, c'est en effet là qu'il a fini ses jours dans la nuit du 13 au 14 juillet 1933.

Lorsque que l'on effectue une recherche sur Google sur Raymond Roussel, on apprend qu'il s'agit d'un écrivain complexe a priori :

Dans Locus Solus il indique : "je choisissais deux mots presque semblables. Par exemple billard et pillard. Puis j'y ajoutais des mots pareils mais pris dans deux sens différents, et j'obtenais ainsi deux phrases presque identiques. Les deux phrases trouvées, il s'agissait d'écrire un conte pouvant commencer par la première et finir par la seconde. Amplifiant ensuite le procédé, je cherchais de nouveaux mots se rapportant au mot billard, toujours pour les prendre dans un sens autre que celui qui se présentait tout d'abord, et cela me fournissait chaque fois une création de plus. Le procédé évolua et je fus conduit à prendre une phrase quelconque, dont je tirais des images en la disloquant, un peu comme s'il se fut agi d'en extraire des dessins de rébus"

François Almaleh indique : "Le procédé dans Nouvelles Impressions d'Afrique est quelque peu différent et extrêmement compliqué. Il a fallu 7 ans pour écrire les 40 pages du livre auxquelles se sont adjoints 59 dessins assez mystérieux par rapport au texte, par rapport à leur agencement très particulier dans le livre ! R.Roussel a même imaginé une machine pour lire son livre. La principale difficulté de lecture est l'imbrication de parenthèses à plusieurs niveaux, avec des notes de bas de page (cf extrait ci-après)

Visiblement, rien ne peut être expliqué simplement : les textes et dessins ont fait l'objet de très nombreux commentaires, tant le mystère demeure.

Extrait : ((((Dès que l'homme, au surplus, pour avoir ausculté (((((Comme on fait d'un jeune être à qui la Faculté A défendu l'amour et la fenêtre close En le trouvant miné par la tuberculose, Qui, dure aux jouvenceaux, respecte l'âge mûr))))) Pendant qu'on l'épluchait telle porte ou tel mur (((((Gardons-nous d'oublier qu'en effet la voix porte;))))), Voit tout nus ses défauts, ses tics, ses appétits, Par ses yeux complaisants ils sont rendus petits (((((Tels : -l'ombre, vers midi, sur le cadran solaire, ... "

Ailleurs, on trouve une citation d'André Breton : "Roussel est, comme Lautréamont, le plus grand magnétiseur des temps modernes. Chez lui, l'homme conscient extrêmement laborieux (?) ne cesse d'être aux prises avec l'homme inconscient extrêmement impérieux (?). La magnifique originalité de l'oeuvre de Roussel oppose un démenti lourd de signification et de portée, inflige un affront définitif aux tenants d'un réalisme primaire attardé?"

Benoît Virot nous raconte quelques unes des anecdotes liées à la vie de Raymond Roussel : "Toute la vie de Raymond Roussel, né en 1877, est tissée d'anecdotes rebattues le consacrant comme excentrique : tous ses repas de la journée pris à la suite l'un de l'autre, le refus de porter ses chemises ou ses faux cols plus de trois fois, son don pour les imitations (il travaillait sept ans chacune d'elle), sa roulotte ultra-perfectionnée où le nonce du pape et Mussolini sont venus lui rendre visite, son goût pour les jeux et les pâtisseries (particulièrement la guimauve, la panade et le racahout), son admiration pour Jules Verne (« Demandez moi ma vie, mais ne me demandez pas de vous prêter un Jules Verne ! »), le soin qu'il laissait aux ouvriers de l'Imprimerie Lemerre de remplir au dernier moment les noms de ses personnages, laissés en blanc, ou son monumental caveau de 32 cases au Père Lachaise..."

Et plus succinctement sur Wikipedia avec une mini-biographie...

Aussi, allez savoir quel est le vrai du faux dans cet ensemble complexe... Personnage étrange en tout cas et à découvrir un peu plus avant.

L'exposition est quelque part un peu dans le même tons. En effet, difficile de dire que l'on aime ou pas, ce qui est certain c'est qu'il y a unécho à l'Homme, à son monde et si Anne Deguelle s'est en allé sur ses traces que cela soit dans la ville même, voire jusqu'à son hôtel et dans la chambre de feu R. R.

A découvrir donc mais surtout l'oeuvre de l'écrivain ...

Rendez-vous sur le site Internet d'Anne Deguelle pour en apprendre un peu plus sur elle... et on comprend déjà mieux son travail en lisant cet extrait trouvé sur son site : "Élevée à l'art surréaliste du lapsus, experte en glissements dans sa conversation comme dans son ?uvre, l'artiste aime à jouer des mots comme des signes du réel : « difficile, quand on est obsessionnelle comme moi, de ne pas voir des signes partout », s'amuse-t-elle. Son art consiste ainsi avant tout à arpenter ce « Ministère des coïncidences » » qu'évoquait Marcel Duchamp, un de ses « cobayes » esthétiques préférés.(...)"

 


Galerie Dix9

19, rue des Filles du Calvaire - 75003 Paris
Tel: 01 42 78 91 77
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Photographie Herwann Perrin Photographie Herwann Perrin

Abstractions urbaines de Céline Huard au comptoir du Marais



Partez à la découverte des abstractions urbaines de Céline Huard qui expose au Comptoir du Marais

Dans ces photos prisent au vent, il y a de très belles compositions naturelles. Des espaces Rothko aux graffitis en construction dans la lumière de la ville, des déchirures ou effeuillages de sols et de murs. Des éclats du temps passé qui recouvre maintenant la ville, enfin les villes où ces photographies ont été glanées, des portraits à la mode andalouse telle cette femme superbe, représentation de LaScarlett ou encore des textures. Enfin, vous croiserez certainement d'ancien morceau de navire et des coins de coques qui attendent que l'on viennent les revoir, une dernière fois.

N'hésitez pas à aller y faire un tour d'autant plus que la boutique de fringues recèle de belles petites choses notamment pour les filles...


Et bientôt d'autres séries notamment de fêtes foraines dans la nuit étoilée


Une première exposition à découvrir au Comptoir du maris jusqu'au 1er juin. Et si vous n'avez pas l'occasion faites un tour sur son site Photoblog: www.photos-hasard.com

Le Comptoir du Marais

8 rue de Moussy ? 75004 Paris
Métro : Hôtel de Ville
Ouvert du lundi au samedi de 11 heures à 19h30
le dimanche de 14 heures à 19h30

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Photographie Herwann Perrin Photographie Herwann Perrin

A shimmer of Possibility de Paul Graham chez Les Filles du Calvaire




Si j'avais bien apprécié et accroché au travail présenté par Paul Graham dans ses expositions précédentes, ce n'est franchement pas le cas avec celle-ci.

Le projet est intéressant : "A Shimmer of Possibility est un nouveau départ radical, des images assemblées de la vie quotidienne de l'Amérique d'aujourd'hui, un haïku cinématographique où il ne se passe pas grand-chose mais où rien n'est déterminé d'avance. Que faisons-nous, que voyons-nous, ou à quoi pensons-nous quand nous marchons dans la rue ? Comment cela fait-il notre expérience et comment cela est-il fait de nos expériences ? [?]"

Mais par contre la réalité vécue et figée photographiquement n'est semble pas fascinante. Certes me direz-vous c'est souvent le cas mais de là à en faire une exposition...  Concrètement, comme l'indique le dossier de presse "cette série est composée de plusieurs ensembles photographiques qui contiennent chacun des petites séquences d'images, comme un homme fumant une cigarette en attendant un bus à LasVegas , ou une promenade dans une rue de Boston un après-midi d'automne. Souvent deux, trois ou quatre séquences s'entrelacent dans une même série : comme cette femme assise mangeant du poulet dont on retrouve les os à même le sol ou cet homme tondant la pelouse lorsque qu'une légère averse survient".

De là à y voir du novateur, une nouvelle manière de penser et de voir le Monde qui nous entoure, j'en doute...  enfin faites vous une idée par vous même !?

L'exposition est en place jusqu'au 21 juin prochain

Galerie Les filles du calvaire
17 rue des Filles-du-Calvaire - 75003 Paris
Tel: 01 42 74 47 05
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