BLOG CULTUREL
Le temps suspendu, les Archives nationales par Patrick Tourneb?uf
Paolo Ventura à la Galerie Camera Obscura [9/10]
C'est un réel bonheur, que dire un petit d'extase que de se pencher, et d'observer les photographies presque vivante de Paolo Ventura. UN grand moment qui vous attend et que vous ne devez manquer pour aucune raison. Un grand très grand photographe qui vous présente ces winter stories. Un livre est là pour vous donner à penser, voir, revoir ces moments magiques.
Alors les winter stories, c'est quoi ? Eh bien le cirque d'antan si l'on eut dire, la vision d'un homme sur un monde ancien, peut être désuet, quoique j'en doute en tout cas, la sensibilité qui en émane est bien réelle, poignante, belle en un mot magique.
Revivez dans les moindres détails le cirque d'antan, les costumes, les personnages, tout les moindres petites éléments qui vous subjugueront
On peut lire dans Art in America : "?Winter Stories,? the title of Paolo Ventura's latest series of photographs (2007), refers, literally, to the season depicted, but also, more figuratively, to the final season of one's life. Ventura conceived of the photographs as representing the recollections of an old man as he looks back during his final moments. Regardless of whether the viewer knows that, the images, with their sweetly mournful quality, are surprisingly moving, given that their subjects are figurines in artist-made dioramas."
Un voyage dans l'ailleurs, la vie qui défilent et un regard qui se pose, qui reconstruit les souvenirs d'antan, à l'aube d'une autre vie, d'une fin de vie, vous allez être subjugué par ces personnages tout à fait hors du commun, parfois on s'aventure dans le domaine de la peinture... retrouvez des cracheurs de feu, des hommes à échasse, l'homme au perroquet puis inspectez chaque pan, chaque centimètre carré de la photo/toile pour en appréhendez les mystères, les petites choses qui remplissent un tout...
En tout cas, un très très beau voyage auquel nous convie Paolo ventura, un photographe milanais travaillant à New York et que l'on aimera revoir avec d'autres séries....
Et puis une autre photographie, d'une autre série war souvenir, tout aussi belle
N'hésitez pas à faire un tour sur le site de Paolo Ventura pour apprécier ces merveilleuses photographies qui vous feront plonger dans vos rêves
Vous avez encore un peu de temps, l'exposition a débuté il y a peu, le 5 décembre est reste en place jusqu'au 30 janvier 2010.
Galerie Camera Obscura
268, boulevard Raspail - 75014 Paris
Accueil du public du mardi au samedi, de 13h à 19h, ou sur rendez-vous
Tél : + 33 1 4545 6708
Souvenirs de Cadillac de Joerg Huber
Une visite qui peut changer votre vision d'un lieu, c'est un peu ce qui s'est passé avec Joerg Huber lorsqu'il a découvert le château de Cadillac, lieu d'enfermement, prison de femmes.
Le projet et le livre sont nés de ce constat et de cet état des choses qui va de pair avec le lieu.
Retrouvez donc à la fois un livre de photos sous la forme de diptyques permettant de mettre en perspective un message laissé par ces femmes et une image, photographie explorant les arcanes du subconscient, de la situation, témoignage de part les textes de l'enfer que subissaient mentalement ces femmes.
On lira également avec grand intérêt les textes provenant de nombreux contributeurs et notamment celui de Joseph Hanimann dont j'ai extrait quelques lignes :
"Les objets évoqués dans les salles du château de Cadillac peuvent être vus comme pris dans un tissu de fils d'Ariane, dans une toile de souvenirs de l'ancienne Maison centrale de force et de correction. Ils apparaissent alors comme des tentatives de chercher la sortie; une sortie qui ne donnerait pas sur un ailleurs extérieur, normal et sain, mais qui serait déplacement permanent de lanormalité dans un infini inversé. Par ce geste, ces objets racontent aussi la longue histoire de la folie, individuelle autant que collective, sur la frontière entre raison et déraison.
Cette frontière suivait les méandres des fleuves et rivières à l'époque où ce château fut construit. Michel Foucault a montré dans son Histoire de la folie à l'âge classique, comment l'exclusion par l'enfermement, pratiquée aujourd'hui, était exclusion réelle entre le Moyen Age et la Renaissance. par une peur de la contagion héritée des grandes épidémies, on éloignait les fous et les originaux des villes. Au lieu de se regrouper dans des asiles, ils erraient au loin, embarqués dans des "Narrenschiffe", nefs des fous et bateaux ivres filant le long des fleuves et canaux de la Rhénanie et des Flandres notamment. Cette navigation sur l'eau, supposée purificatrice, nous est connue à travers les oeuvres de Sebastian Brandt ou de Jérôme Bosch.
Foucault y relevait un aspect qui nous intéresse particulièrement ici : c'est l'oscillation entre partage rigoureux (raison/déraison) et passage absolu. Ces errants dérivant sur leur folle nacelle symbolisent le départ vers l'autre monde et portent l'altérité ou l'aliénation en eux. Ils reflètent, écritFoucault, dans une géographie mi-réelle, mi-imaginaire, le privilège du fou d'être enfermé aux portes de la ville : "son exclusion doit l'enclore ; s'il ne peut et ne doit avir d'autre prison que le seuil lui-même, on le retient sur le lieu du passage. Il est mis à l'intérieur de l'extérieur, et inversement. Posture hautement symbolique, qui restera sans doute la sienne jusqu'à nos jours, si on veut bien admettre que ce qui fut jadis forteresse visible de l'ordre est devenu maintenant château de notre conscience". Pour la sortie, suivez les panneaux lumineux".
Et puis pour ceux qui veulent connaître davantage le Château de Cadillac, allez y faire un tour ...
Toujours aux éditions Filigranes
AO BA de Bertrand Desprez
Une acquisition récente chez Filigranes que cet Ao Ba, "un album dédié à l'Ao ba ou feuille bleue, joli nom donné dans l'archipel nippon à une simple bâche, carré de plastique fabriqué en série qui dans ce pays au climat incertain remplit de multiples offices". Parcours initiatiques sil en est autour de cette fameuse feuille bleue que l'on découvre dans ses usages multiples et variées au Japon; l'idée semble saugrenue et à la fois assez géniale, j'opte pour la seconde vision, celle d'un monde bleu où la bâche acquiert toute son importance et bientôt deviendra un objet culte...
Retrouvez dans les endroits les plus banals, insolites cette feuille de plastique AO BA avec quelques photographies assez sublimes, pas toutes mais évidemment ici c'est l'idée qui soutient le projet. C'est un peu duChristo dans un sens... cela en rappelle les contours du moins...
Cela vaut la peine avec notamment le texte introductif de Claire Dé qui avec une verve et une sensibilité particulière se jette littéralement dans le bleu, dans cette couleur fascinante, intrigante....
Une très belle édition en tout cas que celle d'AO BO
Vous pouvez retrouvez le travail de Bertrand Desprez sur le site de l'Agence VU ou encore sur Revue.com
Filigranes Editions, la photographie à l'honneur
L'endroit est assez superbe et c'est l'occasion de (re)découvrir quelques uns de vos artistes préférés, emblématiques tel Gilbert Garcin, Michael Ackerman, Philippe Bazin, Katharina Bosse, Thomas Cuisset, Sarah Moon, Laurent Millet, Bernard Plossu et bien d'autres encore.
Les prix des livres sont très abordables avec quelques surprises également dans le bon sens du terme et donc la possibilité de faire quelques affaires et d'acquérir de beaux livres.
C'est aussi des conférences, rencontres avec des artistes comme Philippe Bazin et Christiane Vollaire ce soir à 18h30 sur le thème et du livre la radicalisation du monde, ou encore Interloperies avec Laurent Sfar Vendredi 11 à 18 h 30 qui sera suivi de plusieurs projections de vidéos
Bonnassez parlé, à vous d'y aller faire un tour...
Filigranes Paris
22 rue du Faubourg-du-Temple -boîte aux lettres 31
75011 Paris
Tél : 01 43 42 48 15
E-mail : filigranes@filigranes.com