BLOG CULTUREL
Pieter Hugo
Première rencontre avec le photographe Pieter Hugo, vous n'oublierez pas de sitôt ces photos tellement elles sont marquantes, dérangeantes aussi enfin du moins si l'on feuillette de manière assidue son site internet.
Felten-Massinger à la galerie Michèle Chomette
Typiquement une oeuvre dont il faut connaître un tant soit peu les soubassements sans quoi l'on y perd beaucoup et l'on peut passer à côte de quelque chose d'assez grandiose.
En effet, ces deux artistes belges ont mis au point un système très particulier pour prendre les photographies reproduites ici : c'est le procédé de La Caravan Obscura où comment transformé une caravane classique en appareil photographique reprenant le principe du sténopé où elles placent un "arc de papier sensible et inversible de très grand format. Celui-ci étant directement impressionné par la lumière qui pénètre à l'intérieur de la caravane par un trou infime (diamètre de 1,407mm) recueille une image unique du site où elles ont choisi, après plusieurs mois d'étude prévisionnelle, d'installer leur outil photographique pour de longs temps de pose - 2 à 5h minimum"
Dans ces conditions toutes particulières, le projet prend là toute son aura et sa beauté et l'on comprend mieux ces belles photographies présentées (tirées à partir d'une impression numérisé de l'image unique) et cet aspect lissé par le temps.
Enfin voilà, des instants d'éternité à partager
Il y a peu d'images donc il est grandement conseillé de se rendre sur place pour fixer de cette manière le temps.
Galerie Michèle Chomette
24 rue beaubourg - 75003 Paris
Tel : 01 42 78 05 62
Regis R à la galerie W
Flânant dans Montmartre, on se retrouve rapidement aux portes de la galerie W, un vaste espace sur plus de trois niveaux où il est toujours agréable de revenir, de retrouver des artistes qui sont maintenant devenus familiers sont là qui habillent l'espace, il y a évidemment Miss-Tic mais également Dallanegra, Elodie Lachaud et ses chromobiles et bon nombres d'autres artistes que je vous conseille d'aller voir, revoir
Et puis vous verrez également Reis -R et ses oeuvres de plastic recomposé, un étrange assortiment d'objets usés qui forme un ensemble finalement assez réussi permettant de s'approprier ces oeuvres et de sourire des moyens utilisés; des constructions réalisées entre enfance et âge adulte, les oscillent que cela en petit format ou en grand format tell cet être reposant sur son lit de bouteille
Voilà, à voir en tout cas, de l'art contemporain abordable et l'exposition est prolongée jusqu'au 30 novembre
Galerie W
44, rue Lepic
75018 Paris
Tel: 01 42 54 80 24
Paris photo au carrousel du Louvre
Un superbe salon où la photographie était à l'honneur et représentée de manière assez diversifiée.
Lunettes rouges y était et vous trouverez quelques beaux articles ici et là. Pour ma part, je me contenterai de choisir quelques photographes que j'ai plus particulièrement apprécié lors de ce périple, il va s'en dire que ce n'est en aucune manière et que cela ne remet évidemment pas en cause le talent des centaines d'autres photographes représentés lors de cette manifestation que je vous recommande particulièrement (enfin l'année prochaine of course)?
Donc quelques noms qui parmi tant d'autres ont réussi plus particulièrement à capter mon attention :
François deladerrière
Julie Blackmon
Domingo Millela
Massimo Vitali
Mitch Epstein
Pieter Hugo
Jorma Puraren
Bleda y rosa
Stéfanie Schneider
Miwako Iga
Jodi Bieber
Matt Wilson
Bruce Brighton
Voilà, une petite liste que l'on pourra découvrir tranquillement au fil du temps car ils sont quand même particulièrement talentueux.
Donc rendez-vous avec le premier de ceux-ci : François deladerrière qui m'a plu avec sa série l'illusion du tranquille.
On trouve ce texte d'Emilie Flory, Directrice artistique de image/imatge sur son site internet : « Voir l'Ouest, le Grand-Ouest, le Far West d'un même oeil ; je n'y avais jamais pensé. Mais force est de constater que cet exercice m'amuse, je m'y vois. Des rêves de Michigan, de Colorado ou de Sud-Ouest, les parallèles ne sont pas si distantes. Et je pose sur nos territoires, nos paysages un regard plein de tendresse, je comprends un peu ce que parfois je trouve dur, je peste moins, je souris plutôt :Brautigan, Capote, Faulkner, Whitman auraient pu être inspirés ici, c'est drôle.
Un arbre centenaire seul dans un jardin en friche, des carcasses de camionnettes rouillées et abandonnées, des paillettes sur les voitures aussi, la préférence de vivre « entre les siens », l'attachement fort à ce terroir, les plaines qui racontent l'infini, les corbeaux et leurs cris cinématographiques, les habitants en amour et en haine avec la nature, tout cela peuple ces terres.
Ici, le ciel gris cotonneux « pèse comme un couvercle », et les rayons du soleil de l'été indien frisent la nuque des chevreuils. Les images deGéraldine Lay et de François Deladerrière révèlent l'insoupçonné et nous convient à le découvrir. »
Voilà, il faut rentrer dans le jeu des images et du texte, peut être trop, peut être, on verra par la suite... Sinon, comme il l'indique avecNabokov dans un extrait de la transparence des choses " Je m'explique : un mince vernis de réalité immédiate recouvre la matière, naturelle ou fabriquée, et quiconque désire demeurer dans le présent, avec le présent, sur le présent, doit prendre garde de n'en pas briser la tension superficielle.
Autrement, le faiseur de miracles inexpérimenté cesse de marcher sur les eaux pour descendre debout parmi les poissons ébahis.[...]", cette transparence peut devenir tellement réelle qu'il faudra en tirer les conséquences... En attendant essayer d'appréhender ce monde nouveau...
Michael Kenna à la BNF (Richelieu)
Se promener aux abords de la BNF, de l'ancienne est toujours dès plus agréable surtout lorsque vous sortez de Paris photo et que vous enchaînez avec un petit restaurant japonais de la rue saint-anne, l'esprit et le corps ne font qu'un et vous pouvez aborder avec sérénité la rétrospective Michael Kenna.
Pour tout vous dire, on est loin de l'effervescence de Paris photo, tout est calme, douceur et quiétude. Des photographies qui nous montrent des mondes que l'on a vu, que l'on a envie de découvrir, que l'on aimerait toucher tellement certains sont beaux, presque palpable.
Près de 210 photographies de paysages sont regroupées ici pour plonger dans l'univers intemporel et sublime de ce photographe qui s'inscrit dans une contemplation de paysages à la fois urbain et industriel. Vous ne regardez plus jamais des centrales nucléaires comme avant, elles vivent d'une manière assez étrange et monstrueuse dans ce monde où vrombissent les nuages.
Du noir et blanc pour s'ouvrir l'esprit et pour que calme et volupté prennent toute leur dimension, la quiétude de ces paysages au calme presque irréel, les arbres vous parlent, les lieux s'ouvrent, s'éclaircissent, se dévoilant sous un autre jour, une autre nuit, un regard où le temps de pose lisse les imperfections et rend ce monde magique te mystérieux. Des statuts sont là qui presque vous parlent de leur vie d'antan, des clôtures qui en disent long sur la vie qui les habite, l'horizon pour seule limite, la frontière existe mais elle se perd dans le ciel.
Une très belle rétrospective que je vous invite à aller voir, vous en ressortirez béatement. C'est certain que les photographies originales, plus que les représentations parlent et qu'elles expriment tout leur potentiel un peu à la manière d'un bon vin que vous laissez respirer lorsque cela s'avère nécessaire?
Redécouvrez des endroits que vous pensiez connaître et apprécier des endroits où vous irez....
L'exposition est en place jusqu'en janvier 2010 donc vous avez un petit peu de temps devant vous
Rendez-vous sur le site internet de Michael Kenna puis écoutez et regardez la belle vidéo sur la chaine TV
Bibliothèque Nationale de France (site Richelieu)
58 rue de Richelieu ? 75002 Paris