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Photographie Herwann Perrin Photographie Herwann Perrin

Saul Leiter à la Galerie Camera Obscura




Je vous conseille très vivement d'aller voir cette exposition qui est encore en place jusqu'au 18 octobre. Elle est tout simplement sublime. 

Saul Leiter est un de ces photographes coloriste comme jamais, la plupart des photos date de la fin des années 50. Elles sont comme des moments de bonheurs volés, cachés pris au hasard des pas, des errances. La neige est là qui rythme de manière subtile et tout en douceur ces instants.  

Les mots souvent manquent devant tant de simplicité et de vie à la fois. Des années 50 qui reviennent jusqu'à nous dans des écrins somptueux. Le réel pris en défaut, c'est un peu cela qu'il nous donne à voir, cette beauté toute simple qui coule autour de nous sans failles. C'est par de petites touches finement ciselés dans la cité qu'il puise son inspiration et la couleur s'accorde à son parcours...

La belle endormie est là perdue dans ses rêves

L'ombre et la lumière qui se séparent

La canopée est là qui rend cet ensemble idéal

Et puis tant d'autres beautés en suspension, tant de sensibilité dans ces oeuvres.

D'ailleurs lisez la très belle critique de Tania Koller sur Fill in et regarder sur le site de la Galerie Camera Obscura une bonne dizaine de photos de l'exposition si vous n'avez pas le temps d'y passer.

Galerie Camera Obscura
268 boulevard Raspail - 75006 Paris
Tel : 01 45 45 67 08

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Photographie Herwann Perrin Photographie Herwann Perrin

Photographier l'Amérique (1929-1947) : Walker Evans et Henri Cartier-Bresson à la Fondation Henri Cartier-Bresson


 
Girl in Fulton Street, New York, 1929 © Walker Evans / The Metropolitan Museum of Art

Petite exposition de deux géants de la photographie, une vision croisée de la même ville a deux époques un peu différente mais finalement assez proches, deux hommes de la rue qui ne se prennent pas au sérieux et qui nous révèlent la vision qu'ils ont de leur Amérique, de ceNew York d'alors, bien différent de celui que nous connaissons évidemment. Il faut se promener avec eux dans ces quartiers pauvres pour entrevoir la misère, les visages marqués, les rues désertes ou en déshérence. Et puis prendre un peu de recul et voir la ville autrement, de loin en loin, s'extasier devant ces photographies d'un autre temps, d'une autre manière de voir les choses, de vivre à son rythme.

Il n'y a pas que New York non plus et vous pourrez voir quelques coins du sud des Etats-Unis, certaines vous feront penser sans nul doute aux photographies sociales réalisées pour la FSA ((Farm Security Administration) et notamment de Dorothea Lange. d'autres aux vieux films de Blues de Martin Scorcese aussi, un parcours fait également de visage, de situations étonnantes, amusantes, qui n'existent tout simplement plus ou presque, enfin voilàallez-y, c'est ça le plus important, se faire une idée par soi-même


License Photo Studio, New York, 1934 © Walker Evans / The Metropolitan Museum of Art

Et là, on dirait le far west où pas loin en tout cas


Arizona, 1947 © Henri Cartier-Bresson / Magnum

Je l'aime également beaucoup celle-ci de Saratoga...


C'est en place jusqu'au 21 décembre prochain mais préférez une visite la plus matinale qui soit car sinon le monde est accablant et ne permet pas de faire la visite dans les meilleures conditions, le monde , le monde....
 

Et plus de photographie de Walker Evans sur le site du Moma et une très belle critique et autres liens à découvrir sur Lunettes rouges


 

Fondation Henri Cartier-Bresson

2, Impasse Lebouis - 75014 Paris
Tel : 01 56 80 27 00
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Photographie Herwann Perrin Photographie Herwann Perrin

Meat de Dimitri Tsykalov à la Maison européenne de la photographie


A la maison européenne, ce sont les photographies de Dimitri Tsykalov qui sont les plus impressionnantes. Avec Meat, il arrive à nous interpeller sur la vie et al mort. Ces corps, choisis avec minutie sont revêtues de viande (morte) mimant en cela des scènes de guerre (fusils, mitraillettes), de torture, ou d'exécution, d'attaques au gaz, de terroristes ou de kidnappeur, de femmes aux turbans et plus encore. 

Le choc de la rencontre de ces images, des ces masques ou de ces tenues dégoulinantes, de cette projection dans un monde décalé. Il y a comme une espèce de métaphore de situations de décomposition extrêmes de nous mêmes, de la réalité qui nous échappe avec ces armes, ce pistolet qui se désagrège sous la pression de la main, ces chairs qui entoure l'homme condamné, une sorte de vision de qui existe et de ce qui nous réduit à néant.

 

Une réalisation d'une force implacable qui se joue ici

Une belle critique d'ensemble de l'oeuvre de Dimitri Tsykalov par Isabelle Rabineau

Sinon, j'ai été un peu déçu par les autres expositions présentées qui ne m'ont guère marqué à vrai dire que cela soit Photo-graphiK de Roman Cieslewicz, dont je ne saurai vous dire grand chose, à cheval enbtre un pseudo surréalisme et je en sais quoi, ou encore le Roman-photo de Jacques Monory pour lequel je n'ai aucune attirance et d'autant moins pour ces toiles. Avec urbanEurope de marco Zanta, encore moins, j'aime l'architecture et les nouvelles formes mais je trouve que la mise en valeur n'était pas au rendez-vous, des constructions, des batîments piochés en europe au sens large sans réel unité et sansd réel pouvoir subjuguant, je dois dire que je suis resté plus que sur ma faim....


Dans Obsessions by Stiletto, il y a quelques très belles photographies surtout celles sur les chaussures dans la première salle et puis celle prise par David Lynch qui est tout bonnement extraordinaire. 

 

 

Pour le reste je n'ai rien vu qui me subjugue à dire vrai mais lisez la critique de Lunettes rouges, lui a vu d'autres choses...


Quelques jolies photographies avec Photographe de Jean-Louis Dumas mais là encore rien d'exceptionnel il faudra descendre au sous sol pour voir les belles photographies projetées de Julia Milner sur les galaxies des confins pour retrouver un peu de cette beauté inexpliquée et inexplicable qui existent à 50 voire 500 millions d'années lumières d'ici, d'étonnantes variations de lumières, de poussières, de gaz et autres amas de constellation aux confins de notre vision...
 
5 rue de fourcy - 75004 Paris
 
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Photographie Herwann Perrin Photographie Herwann Perrin

Versos de Philippe Gronon à la Galerie Dominique Fiat



Une amusante petite exposition qui ne manque pas de piquant va-ton dire. effectivement, il fallait y penser, cela peut paraître simple, bête voire stupide mais il n'en est rien, au contraire, toujours s'occuper du recto, mais le verso, quand est-il ? Que se cache derrière l'arrière d'un tableau, une signature de Picasso peut être, allez savoir, une autre toile, cachée, ou tout simplement un emballage qui en dit long sur la vie de la toile, sur ses errances, ces envolées; elles voyagen et pas mal les bougresse à notre nez et à notre barbe... mais voilà que surgit Philippe Gronon qui va les suivre enfin photographier certaines d'entre elles, en l'occurrence des tableaux provenant des collections du Centre Pompidou et du Musée d'Art Moderne et d'Art Contemporain de Nice.

Voilà, une petit clin d'oeil qui vaut le déplacement...



C'est jusqu'au 31 octobre...

Le site internet de Philippe Gronon mais qui n'est pas très très rempli...
 
16, rue des coutures saint-gervais - 75003 Paris
Tel : 01 40 29 98 80

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Photographie Herwann Perrin Photographie Herwann Perrin

Sète 2008 d'Anders Petersen à la Galerie VU


Avec Sète 2008, on est heureux de retrouver Anders Petersen avec un travail d'une grande précision, tout à la fois humain et très personnel. Chez lui, c'est le noir et blanc qui prime, qui ressort, jusqu'à la saturation parfois, il s'agit d'une commande mais libéré de toutes contraintes semble t-il, il arrive à s'extirper de ce cadre pour en faire un véritable parcours humain, un itinéraire où l'on rencontre une humanité en prise avec le réel, des situations banales et à la fois si vraie.

C'est assuréement avec ses portraits que l'on est au comble du ravissement; il y a chez certains d'entre eux toute cette profondeur mais également toute cette vérité du quotidien qui passe. Il capte pour nous, pour lui, de menus détails et les retranscrit à sa manière.


Retour également sur quelques uns des clichés vintage qui ont été pris il y a près de 30 ans pour "le café Lehmitz" et qui ont été une sorte de révélateur pour les jeunes photographes d'antan, les libérant d'un carcan dans lequel ils opéraient. Libérés, ils pouvaient ce laisser porter par leur inspiration profonde. Gilles Flavier indiquait à ce propos dans les colonnes du Monde 2 en juin 2008 : "C'est à Hambourg, en 1968, à la fin de ses études, qu'il devient vraiment photographe. Il s'installe pendant presque trois ans dans ce grand port pour y tenir la chronique d'un café de la " rue barrée ", haut lieu de la prostitution locale. Jour et nuit, il fera le siège de ce vase clos interlope, rendez-vous de tous les marginaux et autres exclus de la ville. Et là, dans ce bistrot peu fréquentable, sans distance aucune, mais sans voyeurisme, il nous livre de l'intérieur une incroyable chronique de ce fameux Café Lehmitz où il s'attache à l'intime et à la nature humaine comme s'il s'émerveillait de chaque rencontre. Ses images, d'un noir et blanc granuleux, toutes en ambiances et en situations délirantes et désespérées, mais jamais sans tendresse, font choc au moment de la publication du livre, en 1978. Le monde du photojournalisme est éberlué par la liberté de ton de Petersen, la proximité avec ses personnages, l'unité de lieu si astreignante et l'absence de jugement. Il témoigne, à sa façon, violente et subjective, sans se soucier des codes de la photographie documentaire".


J'ai beaucoup apprécié quelques uns des portraits, notamment celui de Lea à Groninberg en 2003, il y a dans cette femme à la cigarette, nue une beauté et un charme fou, une intimité et une distance toute particulière, elle est tout simplement belle. j'ai bien une photographie mais elle n'est pas nette, il faudra attendre la parution du bouquin...

Voilà, il faut aller se promener dans le bel espace qui lui est offert à la Galerie VU, écouter sa rencontre, voir et revoir, passer quelques unes et s'attarder sur les octopus, sur les visages de ces jeunes gens, de ces femmes, de se rappeler au bon souvenir de ce fameux quartier d'antan, un oeil aguerri qu'il convient de croiser...


Quelques photographies assez bluffantes sur Zone zero  ou sur lens culture  

2, rue Jules Cousin - 75004 Paris
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