BLOG CULTUREL

Photographie Herwann Perrin Photographie Herwann Perrin

Just like a woman de Bettina Rheims à la galerie Jérome de Noirmont




"She makes love just like a woman,
She aches just like a woman
But she breaks just like a little girl."

Bob Dylan

Just Like a woman, c'est l'album Blonde on blonde de 1965 de Dylan qui est à l'honneur. On comprend un peu mieux à la vision des photographies exposées. Bettina Rheims saisit si l'on peut dire sur le vif des femmes après l'amour, épanouie, étonnée, suintante. Les unes montrent leur joie indicible et leur soif de vie, d'autres on le regard qui se perd dans le vague, dans le souvenir de cet instant. Il y a des visages d'enfants, de fillette et de femmes, de véritables et vraies femmes. Toute cette émotion de l'instant d'après, de la manière de le vivre, de l'absorber qui ressort.

L'amour a été bref, intense, rapide aussi ou alors physique. Enfin, c'est ce que l'on peut en déduire de la présence sur toutes ces femmes de ces marques "pyrogravées" pour reprendre cette belle expression employée par Anaïs Montevecchi. Des détails qui sautent littéralement au yeux du fait notamment du format utilisés de 155 x 125 cm pour ces 13 postures post "coît" de Bettina Rheims. Des marques de jeans trop serrées, de soutiens gorge qui s'incrustent, un serre tête trop longtemps laissé en place. Des frottements, des incrustations, des rougeurs, un corset qui fait mal sûrement, toutes ces marques, presque des stigmates, invisibles avant et qui se révèlent à nous maintenant après qu'elles se soient laissées aller, qu'elles se soient données à l'autre.

Un autre qui d'ailleurs est complètement absent de la "(s)cène"...

Regardez bien les yeux de chacune d'entre elles, certains en disent long sur leur état de plénitude...; on arrive a comprendre beaucoup dans ces regards qui ont été happés par l'oeil du photographe en surplomb. La pudeur de certaine s'efface devant l'exposition des autres, les tissus s'imbriquent et rentrent dans la peau, profondément, peut être une première fois pour certaines, allez savoir. En tout cas, certaines sont très touchantes et très belles...

Et puis, commencez ou finissez en lisant l'introduction de Serge Bramly (Mars 2008) : "À l'orée du sommeil, quand l'esprit, au lieu d'éteindre ou de se laisser vivre, flotte sur le drap dans une moiteur f?tale, les verticales épousent parfois l'horizon pour engendrer des pulsions plus fortes que le désir. La conjonction s'opère loin des yeux, dans un entre-deux où l'on se guide à tâtons, en automate ; et c'est alors comme un rêve qui s'évade de la nuit.
Des pensées émergent de ce no man's land, cette jungle innocente et touffue sur quoi nous n'avons pas autorité mais où nous revenons sans cesse, avec la même soif de surprise, le même étonnement émerveillé. Les pensées les plus belles, les plus déraisonnables, les plus créatives. Elles croissent dans ces régions autonomes, souvent rebelles, où s'érige le secret ; et elles ne nous appartiennent en vérité qu'à demi : les tensions, le relâchement, le grand écart qu'elles supposent nous obligent, pour paraphraserLao Tseu , à ouvrir la porte en tenant le rôle passif. Certaines se reprennent aussitôt et retournent aux songes ; d'autres, heureusement, nous faisons notre profit. Mais qui remercier ? À quis'adresse-t-on lorsqu'on se parle à soi-même ? ? Qui s'exprime ? ? Qui répond ?
Avec ses papiers peints à fleurs, Chambre close introduisait la fiction dans la photographie : comme une glace sans tain, un au-delà du cadre. La nouvelle série deBettina Rheims s'y apparente, ne serait-ce que par les entrelacs de ses fonds ; mais, cette fois, c'est la naissance de la fiction, l'idée à sa source, dans ses balbutiements, qui est mise à nu, ses origines flottantes, la grâce de son envol et, telles des marques de forceps, les stigmates de sa délivrance, les signes de sa passion".

Vous avez encore un peu de temps pour aller découvrir ces 13 portraits...

Galerie Jérome de Noirmont
36-38 avenue Matignon - 75008 Paris
Tel : 01 42 89 89 00


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Photographie Herwann Perrin Photographie Herwann Perrin

Extranos de Juan Manuel Castro Prieto à la Galerie VU



Autant j'avais adoré Pérou, Chemins perdus de Juan Manuel Castro Prieto autant je reste un peu mitigé devant cette nouvelle exposition qui se veut, il est vrai, plus intime, plus proche de lui, ouverte sur son espace personnel. C'est également et avant tout des expériences et des recherches qu'il a réalisé. Alors qui dit expérience dit difficulté également à s'inscrire dans un cadre, suivre un thème il y a donc pas mal d'éléments qui n'ont pas grand chose à voir.

Les photographies que j'apprécie le plus sont en début d'exposition, sur la droite, paisible et sensible, presque naturelle en somme.

Pour les autres je ne pourrai dire qu'elle me laisse un souvenir impérissable, il y a quand même cette touche de réalisme magique à la manière des écrivains sud américains mais il faut bien la chercher...

Allez vous faire une idée de vous même, vous serez plus enclin à décider; vous avez le temps l'exposition est en place jusqu'au 6 septembre prochain

Galerie VU
2, rue jules Cousin - 75004 Paris
Tel : 01 53 01 85 81
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Photographie Herwann Perrin Photographie Herwann Perrin

Les buts de Patrick Schwartz à la galerie Les Douches




Rien d'exceptionnel me direz-vous que de photographier des cages, des buts, des barres en bois, des traits qui servent de délimitation en fonction des possibles et des situations dans le Monde. On parcourt avecPatrick Schwartz quelques pays et régions (France, Turquie, Angleterre, Vietnam, Serbie, Brésil, Afrique,...)


Le point de vue est a priori toujours le même, la position du photographe se pliant à cette logique, derrière les cages. L'appareil capte ce qu'il voit, essentiellement 2 barres horizontales et un barre verticale. Et puis, derrière s'amoncelle les paysages de toute provenance, les cités perdus, les champs à perte de vue, les barres d'immeubles, le sable du Brésil, eh oui on ne peut pas déroger à la tradition et puis aussi parfois un mur brut et rien d ?autres?



Rien d'exceptionnel et à la fois un travail documentaire sur la ville et son rapport aux buts, au football, ce sport qui où que l'on soit presque a une dimension fortement populaire et fédératrice que cela soit localement,nationalement ou même mondialement?

Une de celle que je préfère est celle exposée en premier ici, avec un point de vue légèrement différent, une vue trouble et un point de vue avec une vision du sol au ciel? cela me parle mieux en tout cas?

A ce titre, il pourra être intéressant de lire de manière plus spécifique le numéro de l'Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS) dirigé par PascalBoniface ( Interview ) en date de 2006 sur les relations entre "Football et Mondialisation"


En tout cas, un très beau texte d'Hervé Le Goff : « Cibles momentanément abandonnées, les buts se prêtent à la recherche formelle d'un artiste littéralement encagé dans un rythme obsessionnel qu'enrichissent les variations de l'environnement ou du paysage et que rompent quelques étapes insolites, comme ce filet peint en faux trompe-l'oeil sur une muraille bétonnée àCao Vinh au Vietnam ou ce calvaire de Saint-Jean du Bruel exposant son Crucifié à la violence d'un shoot trop bien centré (?). Conceptuel et plasticien, le travail de Pierre Schwartz ne parvient pas à étouffer la fibre humaniste qui gouverne la réalisation de son projet et sans doute vibret- elle un peu plus fort sur les terrains les plus humbles, quand les buts ne sont pas tous, comme à Sarajevo, à Mexico, ou à Istanbul de solides et réglementaires tubulures de métal aux normes dimensionnelles de 6m x 2,1m. Au Vietnam comme au Ghana ou en Afrique du Sud, la norme se plie à la disponibilité des trois bois assemblés en un parallélogramme précaire pour offrir comme ailleurs une qualité de jeu, l'énergie du combat et peut-être le commencement d'une ambition de carrière. Pause nécessaire dans ce long traveling qui déroule sans prévenir des arrières plans d'usine, de terrains vagues, ses perspectives de pylônes et de barres de cités, la brousse, la forêt, les rives des grands fleuves apportent leur mi-temps agreste et poétique, comme les autobus leur espoir d'ailleurs. (?) ».

L'exposition a débuté le 13 juin et se poursuit jusqu'au 26 juillet prochain

Avis aux amateurs de football et de photographies...

LES DOUCHES LA GALERIE
5 rue Legouvé - 75010 Paris
Tel : 01 78 94 03 00
http://www.villeouverte.com
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Photographie Herwann Perrin Photographie Herwann Perrin

VU magazine filiations



Eh bien, franchement j'ai été assez déçu par ce premier magazine de VU.

En plus, j'aurai du voir qu'il était entièrement ou presque en ligne sur leur site avant de l'acheter... cela m'aurait éviter un achat pas très intéressant à vrai dire. Moi, qui pensait que le premier numéro allait être tonitruant... ce n'est franchement pas le cas, loin de là même...

Donc, avant de l'acheter faites vous auparavant une idée sur le site de l'Agence VU... les goûts et les couleurs...

Bon la maquette d'ensemble est très belle mais le contenu n'est pas le contenant, malheureusement. Pas très construit comme approche en tout cas, on ne s'y retrouve que très peu et puis il y a trop de publicité et elle est malheureusement bien insérée donc presque impalpable... Bon petit bémol, les photos présentées souventdéja vu d'ailleurs dans les galeries parisiennes sont d'une beauté sans nom. Dommage qu'il n'y ait pas plus d'écrit ou un peu plus structuré, d'analyse sur les photographes d'avant et d'aujourd'hui, c'est vrai qu'il y a de la matière et que l'Agence VU est bien placé pour faire connaître ces nouveaux maîtres de l'image.

En fait, je n'ai pas réussi à trouver ce qui était annoncé : "La revue proposera deux fois par an un espace d'exploration des relations possibles entre la photographie et la page, une nouvelle occasion de manifester ce rôle de découvreur et de passeur attaché à l'Agence VU' depuis l'origine.
Au moment où chacun peut réaliser une image et la transmettre immédiatement, au moment où nous sommes emportés dans un flux incessant d'images tour à tour ludiques, informatives, testimoniales, commerciales... l'acuité et la pertinence de regards singuliers qui cherchent à analyser, questionner et comprendre le monde sont plus que jamais essentielles. Parce qu'ils ne s'en tiennent pas à l'imagerie, parce qu'ils nous proposent de regarder davantage et de mieux voir."

Si quand même vous voulez participer à cette aventure du premier numéro, un seul endroit pour l'acheter simplement : le site des éditions Filigranes...

Et il faudra attendre le prochain numéro pour me faire une idée plus complète
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Mynuskulus Horribilys de Cédric Porchez à la Galerie Brasilia



Après le Bestiaire Végétal, Cédric Porchez revient à la Galerie Brasilia avec le monde de l'infiniment petit (ou presque), Mynuskulus Horribilys où le regard grossissant du photographe sur le monde des insectes.

premier constat : sublime et pourtant je ne suis pas spécialement porté sur les insectes et je n'ai pas une passion dévorante pour ces petites bêtes. Mais là, devant ces photographies à la loupe, enmacro et d'une telle finesse, on ne peut que rester ébahi.

Deuxième constat : Au-delà des insectes à proprement parler, heureusement que ceux-ci restent de petites tailles sinon nous aurions fort à faire et les films d'horreurs les plus série Z deviendraient une réalitéprégnante, quoiqu'ils ne soient peut être pas si violents que notre belle espèce sans foi ni loi...

troisième constat : Des couleurs en veux-tu, en voilà, eh bien c'est le règne et l'éloge des différences et c'est bien beau ce petit monde qui grouille de toutes parts...

Et dire, qu'il ne s'agit que de coléoptères... mais quelle complexité dans les formes, la lumière et la variété... la beauté d'un autre monde ...

Je pense qu'à la suite de cette belle expo et de ce lapin transformé, il serait judicieux de revisionner Donnie Darko...


Pour plus d'informations sur le photographe et ses projets, dirigez-vous vers le site internet de Cédric Porchez mais personnellement je préfère le bestiaire végétal où ces coléoptères...


Galerie Brasilia

19, rue Charlement - 75004 Paris
Tel : 01 42 72 38 84


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