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Odilon Redon, prince des rêves au Grand Palais

Une exposition qui mérite amplement que l'on s'y arrête pour découvrir, redécouvrir Odilon Redon, un artiste symboliste qui a marqué son temps et dont l'évolution est très marquée. En effet, partie du noir et blanc, il l'abandonnera pour la couleur qu'il ne quittera alors plus. Une exposition qui nous mènes ainsi de l'ombre vers la lumière.

L'exposition propose un parcours chronologique qui permet de voir dans la première partie tous les Noirs réalisés.

La période pendant laquelle il peint ses fusains et lithographies est une période riche qui permet de découvrir des ?uvres originales, peu connues pour la plupart ; l'artiste s'inspire de ses lectures du moment pour créer, il aime Poe, Goya, ? l'ambiance générale est celle du monde du rêve, de l'obscur dans lequel il évolue de manière magistrale pour nous donner à voir de somptueux Noirs dans lesquelles vous ne manquerez pas de vous laisser happer par les détails de ces personnages, de ses scènes

Vous vous rappellerez bien entendu de cette araignée au sourire malicieux presque humain, ces yeux qui regardent vers le ciel, le joueur de dé, l'oeil montgolfière, ...

Il faut attendre la fin du siècle, les années suivant 1890 pour voir les ?uvres d'Odilon Redon évoluer vers la couleur, les thèmes changent également avec l'introduction de ce que l'on pourrait appeler l'onirisme.  Cette période riche en découvertes associées à la couleur  vous permet de voir des pastels d'une beauté saisissante, on pense évidemment à ce bouddha sublime mais aussi à bien d'autres oeuvres à découvrir

Après 1899, il n'y a plus de place que pour la couleur avec des séries plus ou moins réussies mais qui me parle moins, les envolées de papillon, les fleurs rutilantes.

Vous pourrez même voir le décor mural qui a été réalisé pour Robert de Domecy même si ce n'est pas ce que j'apprécie le plus.

Prenez le temps de vous plonger dans les arcanes de la vie du peintre et sur le site dédié à Odilon Redon sur la RMN : http://www.rmn.fr/redon/sections ou encore sur le site de l'Institut National d'Histoire de l'Art

L'exposition débute juste et est en place jusqu'au 20 juin prochain

A vous de jouer

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Slash.fr, toutes les évènements artistiques du moment

Qu'est-ce que Slash ?

Eh bien un superbe site internet nouvellement créé qui vous permet de connaître à tout moment les expositions sur Paris. Cela faisait longtemps que j'attendais cela et voilà, c'est maintenant à déguster en toute quiétude.

Et qui plus est il y a une superbe application Iphone qui permet de retrouver toutes les expositions en cours, savoir si les lieux sont ouverts, fermés, avec Google maps intégrés vous savez en quelques secondes s'il y a des expos à voir où vous vous situez, voilà juste terrible, il faut espérer que cela perdure... ce n'est pa smoins de 277 lieux qui sont répertoriés ce qui permet déjà d'avoir une bonne vision d'ensemble et le système de navigation, visualisation est franchement très réussi...

A utiliser donc sans modération...

Rendez sur Slash.fr et sur l'application Iphone également

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Cranach au musée du Luxembourg

Une rétrospective de Cranach pour le réouverture du Musée du Luxembourg qui on l'espère aura une gestion plus transparente.

Lucien Cranach, un grand maître hollandais peu connu au final, contemporain de Durer, Altdorfer, Grünewald et Bosch. Plus de 1000 toiles sont sorties de son atelier. L'influence de Durer sur son travail est évidente mais là où Durer ne compte que 70 toiles d'une précision, d'une profondeur et d'une complexité impressionnante Cranach opte pour la simplicité des formes ; une simplicité qu'il ne faut pas voir comme péjorative, au contraire, c'est une autre manière de représenter les choses qui lui convient le mieux.

Un peintre fidèle a ses différents protecteurs et cela tout au long de sa vie qui le voit dépasser les 80 ans. Des fils dont l'un mourra, le désespoir de Cranach sera à la mesure du brillant avenir de son fils perdu, un autre fils qui reprendra l'atelier.

Des thèmes récurrents qui reviennent dans l'?uvre du peintre : Judith, Adam et Eve, le martyr de saint Catherine, des nus, des reproductions faite à partir de tableaux existant mais vu avec un autre ?il. Cranach est un peintre bourgeois qui aura dès 1506 ses armoiries, on les retrouve sur les tableaux.

Les tableaux quand à eux permettent de voir différents portraits où la finesse des traits et de la composition donnent à penser à la fois à des influences multiples et à une style propre. On regrettera la disparition du portrait du Titien qu'il fit au crépuscule de sa vie, on y retrouve des traits de Rembrandt, une beauté envoutante tout comme ce portrait de Marguerite d'Autriche, la finesse des traits et le calme qui en ressorte sont assez impressionnant.

Les épisodes relatifs à la religion sont très présent dans son ?uvre et dans l'exposition : le martyre de saint Catherine de cette femme qui a tenu tête à une centaine de philosophe, qui fut condamnée à être dépecée par une machine barbare que Dieu détruisit et qui finalement se fera trancher la tête, un épisode d'une rare violence que l'on retrouve très bien vu dans cette toile qui prend exemple sur une gravure de Durer. D'autres épisodes sont également  représentés telle cette vision de trois quart de Jésus sur la croix et de Marie à ses pieds, une première que cet angle de vue adopté par Cranach. Des épisodes tels que la réception des tables de la Loi par Moïse, le retour de la vierge d'Egypte, l'éducation de la vierge, ?. Où l'on voit celle-ci entourée des anges dans des scènes de villégiature. Dans les scènes qu'il peint ma foi il y a un fond de Bosch pour moi pour les bleus utilisés, les collines qui pointent dans l'arrière plan et un je ne sais quoi de fantastique dans les compositions.

C'est ça avant tout qui marque avec Cranach, cette facilité déconcertante qui vient de ses visages, de ses compositions ; on a l'impression qu'il vient d'une autre époque, d'un autre temps alors que l'on est en 1500 et quelques, il y a près de 500 ans. Admirez la finesse des traits, de la composition, bien des contemporains se damneraient pour arriver à cette magnificence.
Dans les séries, il ne faut évidemment pas oublier Adam et Eve que Cranach peint à plusieurs reprises en s'inspirant encore de Durer mais les représentations évolues, la finesse des traits également pour nous donner à voir le sublime, l'homme et la femme d'avant la chute/libération, le moment où tout bascule, où nous devenons humains « Alors le serpent dit à la femme « Vous ne mourrez point ; mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront, et que vous serrez comme des dieux? «  (Genèse III, 4-5)  

Il y a également une toile sur Salomé avec la tête de Saint Jean Baptiste, elle est splendide endimanché dans une robe aux tons pourpres, une symbolique important pour les protestants persécutés.

Le nuage noir de la mélancolie inspiré très librement de Melancolia de Durer est assez impressionnant comme tableau ; on se doute que les surréalistes devaient être subjugués par ce tableau dont la composition semble venir d'un temps autre. Une sorte de boite géométrique aux murs sobres et dans le fond des sorcières qui chevauchent des animaux étranges, presque les 4 cavaliers de l'apocalypse, construction géométrique aux antipodes de celle de Durer en tout cas. Un très beau tableau en abyme.

Vous pourrez également admirez quelques très belles gravures sur cuivre comme la série avec Saint Georges et le Dragon, une finesse des traits et de la composition qui est assez exceptionnelle, on se projette assez rapidement dans cet univers tout comme la très belle gravure de Saint Christophe

Quelques nus également dont l'allégorie de la justice, une beauté diaphane tien dans une main la balance, symbole évident de l'équilibre et l'épée, son regard se perd droit devant, elle est impartiale et belle ; il ya également une série de petites icônes sur des allégories et vous retrouverez en grandeur nature l'allégorie de la charité en deux tableaux assez différents même si le second semble plus fin, plus absolu. Enfin quelques nus tels la nymphe de la source, le jugement de paris qui auront du succès et surtout la très belle série de Lucrèce, cette pointe, ce regard.  Et puis je vous laisse découvrir quelques unes des autres découvertes de cette très belle exposition.

Plongez dans l'exposition Cranach au Musée du Luxembourg et pour ceux qui ont un Iphone, une application audio-guide est disponible ; si vous avez l'occasion, il y a également différentes publications qui sont sorties sur l'exposition dont un Hors-série du Figaro ma foi assez bien fait qui permet de découvrir à la fois les ?uvres mais qui donne aussi une bonne idée de Cranach dans son époque, de ses relations privilégiés avec Luther,? autant d'éléments qui peuvent être intéressant de connaître avant d'aller voir cette belle exposition.

Vous pouvez voire/lire : La chair et l'esprit, N'y allez pas pour les nus,

Enfin vous ne manquerez pas de visiter le site les trois grâces, un tableau de Lucas Cranch qui entre au Louvre grâce aux généreuses donations

Musée du Luxembourg
19 rue de Vaugirard - 75006 Paris
Tél. : 01 40 13 62 00

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Tous cannibales à la maison rouge

 

L'anthropophagie à l'honneur de cette exposition à la Maison rouge qui permet à la nouvelle génération d'artistes de s'exprimer sur cette problématique au c?ur de laquelle on retrouve des disciplines telles que l'ethnologie, l'histoire, la psychanalyse, la médecine et la religion.

Le corps dans tous ses états pourraient  t-on dire. Difficile de donner un itinéraire bien établi aux oeuvres exposées. On navigue entre différentes formes et représentation de ce qui correspond au corps humais dans tous ses démembrements. L'un est au sol, sorte de flaque, de tâche qui se répand, l'humain n'a plus de tête, il n'est que chair flasque qui se répand.
Le mur ou le plancher sont une entrée dans les entrailles du corps, un magma bouillonnant en ébullition. De l'autre côté, une femme porte un robe de chair fraîche maintenant séchée, la photographie nous montre la robe à l'état de viande fraîche. La femme devient un objet que l'on range dans une boîte, qui se manipule au gré des modes marketing. Des masques en bois vous narguent un peu partout, tirant parfois une langue démesurée, montrant un ?il sagace.

Peter Hugo nous montre un vampire qui vient d'accomplir son méfait ou peut être ne s'agit-il pas au final d'une mauvaise chose que de se voir transformer. Des illustrations dans des livres « enluminés » posent les questions qui taraudaient les découvreurs d'antan ; des déchets représentent un homme dans ses formes les plus simples quand de l'autre côté un ancien membre du gang des mara est disposé sous forme de carpette telle une bête sauvage, tel un trophée guerrier ; la tête est relevée, le corps indiquent encore les stigmates et l'appartenance à cette confrérie macabre. Ensuite, il y a quelques très belles photographies de Bettina Rheims et de Cindy Sherman des femmes évidemment dont je vous laisse découvrir les portraits. Vous aurez aussi l'occasion de connaître la recette du boudin au sang humain avec une petite vidéo à la clé puis de découvrir quelques pâtisseries de doigts humains des frères Chapman et autres petits amuses-gueules qui ne sauraient que vous donner des envies de chair. Peut être opterez-vous in fine pour l'homme spaghetti façon manga dont on ne voit que les yeux.

Vous y découvrirez un panel d'artsites tels que Vik Muniz, Jana Sterbak, Joel-Peter Witkin reconnaissable entre tous et bien d'autres encore.

Une exposition qui ma foi est assez riche en émotion et en découvertes. Certes cela ne s'adresse pas à n'importe qui er vous pourrez vous y sentir mal à l'aise, vous dire aussi qu'il s'agit d'un grand n'importe quoi mais il y a plus évidemment.
Derrière ces ?uvres, des interrogations surgissent face à l'eugénisme qui a été et qui probablement sera à nouveau mais

autrement, sur la recherche in vitro, le clônage et cette capacité de pouvoir ensuite généré des membres, sur le monde dans lequel nous vivons qui à sa manière, de façon insidue absorbe de manière continue son environnement, qu'il s'agisse des aspects propres à l'environnement en premier lieu mais aussi et surtout des humains qui la compose. il n'y a qu'à penser à cette pauvreté semble t-il éternelle ces personnes qui tous les jours sont absorbés par cette société carnassière qui n'a que faire de tout un chacun et qui broye sans distinction.

Il serait intéressant de revoir par exemple Princesse Mononoke de Myazaki et bientôt sur les écrans Never let me go dont le sujet même correspond à cette problématique, des écoles de donneurs d'organes et puis de l'autre côté on pourra regarder les séries sur les vampires et la saga twiglight et la tendance de ces monstres à vouloir s'intégrer, devenir en quelque sorte normaux. Étonnante pirouette qui a pu se produire en quelques décennies seulement alors qu'hier nous nous cachions derrière le sofa pour ne pas voir Dracula, maintenant c'est l'histoire de Romeo& Juliette et il est vu comme l'homme fort, presque pur.

Vous pouvez également lire : Nous sommes tous cannibales, Tous cannibales, we are all cannibals,

Bon je m'arrête là et je vous laisse découvrir par vous-mêmes cette exposition dans laquelle vous trouverez également une salle d'une beauté irréelle, la salle du destin si l'on peut dire, une forêt de fils rempli toute la pièce, en son milieu se trouve des robes d'un blancheur étincelante, cela ma fait penser aux vies de tout un chacun, un fil une vie mais c'est probablement de mémoire dont il est question, cet entrelacs qui donne à la mémoire cet aspect ; cela continue avec la maison des valises, également dédiée à la mémoire, celle des disparus, celle des valises retrouvées après la guerre, celles des camps et de l'horreur qu'elle représente, quelques toiles à l'intérieur de ces valises, un téléphone des objets, une maison? Étonnante construction. Et puis la salle des fruits qui ma foi n'a rien d'exceptionnel mais qui a bien fa it la petite Tess qui était du voyage? des ananas et des bananes disposés un peu partout pour rien, juste pour le fun, I guess

L'exposition est en place jusqu'au 15 mai prochain, à vos fourchettes....

La Maison rouge
10 Boulevard de la bastille - 75012 paris
Tel : 01 40 01 08 81


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Gottfried Salzmann à la galerie arcturus

 

C'est toujours un grand plaisir que de se rendre dans cette mini-galerie, vous n'êtes jamais déçu des choix d'artistes exposés.

J'avais déjà pu voir certaines toiles de Salzmann il y a de cela quelques temps, il revient aujourd'hui avec une série des plus intéressantes, une série composite à double entrée si l'on peut dire. A la fois l'aquarelle en arrière plan/fonds qui est elle aussi dénaturée et en dessous de laquelle se superpose des affiches collées/arrachées que l'on pourrait dire « à la manière de Villeglé. »

 

« A la maière de » parce que ces affiches sont en fait antérieure aux travaux de Villeglé, Hains et autres artistes ayant travaillé sur ce matériaux. En effet, il s'agit d'affiches et collages datant de 1967 et consorts que le peintre avait mais qu'il n'avait encore jamais utilis. Etonnante trouvaille que celle-ci.

Il réutilise aujourd'hui ces matériaux ancien glanés à New York et ailleurs pour nous donner à voir quelques très belles toiles mariant ces deux techniques de manière assez belle

Rendez-vous à la galerie Arcturus jusqu'au 5 mars prochain pour admirez ce travail et sur le site de l'artiste pour découvrir d'autres oeuvres

Galerie Arcturus
65 rue de seine  - 75006 Paris

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