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Basquiat à la galerie Pascal Lansberg (8/10)
Si vous n'avez pas pu rentrer au musée d'art moderne de la ville de Paris où si vous n'avez pas voulu faire la queue ou si vous avez pu voir l'exposition, eh bien n'hésitez pas, plus, allez également faire un tour à la galerie Pascal Landsberg qui présente quelques très belles ?uvres de Basquiat
Quand on ne connaît pas l'artiste sauf à avoir vu ou lu quelques articles, ce qui frappe en première approche, ce sont les couleurs, cette luxuriance de vie colorée qui se dégage des toiles. Cette spontanéité des « enfants » qui marient les couleurs de manière exquise tout en étant parfois légèrement acidulés, un bonheur de composition.
Ajouté à cela les formes abstraites proches de certains dessins d'enfances et voilà que des toiles d'un artiste contemporain, jeune et avant-gardiste avant d'autres touche au plus profond.
On se retrouve dans ces années passées, à essayer de revivre certains moments, certaines sensations en attendant de voir la rétrospective...
L'exposition est en place jusqu'au 4 décembre prochain
Retrouvez le catalogue de l'exposition sur ISSUU
36 rue de seine - 75006 Paris
Lionel Sabatté la galerie patricia dorfmann
Étonnant artiste que Lionel Sabbaté qui nous présente pour cette exposition trois angles de vues, de la sculpture, on va dire expérimentale et éphémère dans la mesure où cet hibou aux yeux perçant est fait de résidu d'ongles, eh oui comme disait Lavoisier, rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme (en création).
Des cheveux, des fils, de la poussière pour former des figures de chiens, de femmes un étrange balais de figures à découvrir agencés là encore par des restes, des fragments de temps réutilisés. Un chat aux yeux stridents qui scrute sa prochaine proie. C'est assez, il ne manque plus que l'oiseau en piqué du début de l'exposition en face de lui. Aux alentours, des formes étranges errent dans l'espace à la recherche d'âme, des escargots mais aussi des figures désemparées, hirsutes assoiffées de couleurs et d'espaces.
La matière embryonnaire à la source de tout, la transformation comme échappatoire ou comme début d'une autre vie, tout est là dans ce travail d'expérimentation mené par l'artiste qui s'interroge, nous interroge par ses créations sur le temps et la décomposition de l'espace et des êtes au détriment de la matière, de ses atomes dont nous sommes composés, dont tout est composé qui eux vont vivre une autre aventure.
Ma foi une première exposition atypique qui vaut bien que l'on s'y arrête.
Quelques créations de l'artiste Lionel Sabatté
Galerie patricia dorfmann
61 rue de la verrerie ? 75004 Paris
Exponaute.com, le guide des (grandes) expositions en île de France
Pour tous ceux qui aime les expositions de peinture, de photographie, de design, d'architecture, ?. Eh bien vient de s'ouvrir le site internet exponaute.com qui ma foi ets bien pratique et permet de canaliser en un seul endroit les expos du moment, celles à venir et se concocter un petit programme bien alléchant sans avoir à consulter trop de sites d'autant plus que vous avec accès rapidement aux informations pratiques nécessaires.
Certes, il faut leur laisser le temps d'agrémenter le nombre de lieux qui pour l'instant reste quand même largement limité aux grandes institutions ; lorsque les galeries de Paris seront recensés, l'outil deviendra un must have car il est vrai qu'actuellement, il faut se rendre sur trop de sites ou s'inscrire dans les mailing lists des galeries pour recevoir les nouvelles expositions sans réelle possibilités d'organiser cela de manière intelligente tout en ne perdant pas trop de temps.
Le pari de l'exponaute est de devenir, je l'espère, cet endroit qui pourrait du coup rendre obsolète les cartes papiers des galeries des trois à quatre grand quartier dans lesquels on retrouve les galeries.
Evidemment, j'attends avec impatience une application Iphone qui permettrait en mobilité de pouvoir se rendre d'un endroit à l'autre tranquillement moins gourmand que Foursquare
Voilà en tout cas, essayez vous verrez, c'est l'adopter?
Moebius à la fondation cartier (8,5/10)
Une très très belle exposition que je vous recommande vivement?
Moebius alias Gir alias Jean Giraud, qui connaissez-vous derrière ces avatars d'un autre Temps ? Eh bien tout simplement un dessinateur de génie qui approche maintenant des 75 ans, enfin plutôt dans la tranche basse. On le connait depuis ses premières productions dans Pilote, Metal hurlant les grands noms d'avant, du début, les références.
Vous le connaissez à la fois pour son graphisme « classique » de Blueberry, qu'il commença en 1962 sous le pseudonyme de Gir, même si depuis ses débuts, le jeune Mike S. Donovan qui a hérité du visage et surtout du nez de Belmondo a pris les traits d'autres grands tels que Bronson, Richard ; c'est vrai que lorsque l'on relit les aventures du Blueberry on voit son visage évolué au fil des épisodes, au gré de ses aventures et de ses humeurs ; dans certains épisodes on a affaire à une véritable nature animale. Jean Giraud a commencé avec Charlier pour ensuite intervenir dans les scénarios à partir de la mine de l'allemand perdue dans lequel on retrouve l'excellent Luckner?
Ensuite, pour ceux qui connaissent un peu mieux l'univers de la science fiction et des bandes dessinées légèrement plus « trippé », on retrouve Moebius derrière l'Incal véritable bible exceptionnelle dans laquelle on retrouve John Difool cet énergumène étonnant, feignant qui doit sauver le monde, il sera transfiguré par la rencontre avec l'UN, défenseur de la lumière contre la nuit qui enseveli tout. UN très grand moment à la fois graphique et de voyages.
Car dans ces ?uvres ce qui les rendent d'autant plus magique ce sont à la fois les dessins, la composition de la mise en page, et puis cette ligne d'horizon qui nous permet souvent de partir à la découverte d'autres mondes et de se perdre dans les brumes du désert de l'horizon. Ensuite vous avez par exemple la très belle série intitulé le Monde d'edena dans laquelle vous retrouverez Stel et Atan(a) des androgynes qui en mangeant des fruits retrouveront leur vraie nature d'homme et de femmes ; les aventures commencent?. Vous connaissez peut être aussi le Sergent Major dont la fondation expose un des carnets et des planches inédites de Moebius. Du coup je me suis procuré le chasseur déprimé que je ne connaissais pas ainsi qu'Arzak, je vous en dirai plus bientôt ?
Pour revenir à l'exposition, elle est globalement scindé en 3 parties, la première est plutôt narrative/chronologique en présentant dans de longues et grandes vitrines, différentes planches et parfois des inédits du travail de cet auteur dessinateur de génie qui nous ravit de par ses découvertes. Parmi ceux-ci on retrouve Moebius lui-même tout autant que John Difool, le sergent Major, Blueberry et Starwatcher que je ne connaissais pas.
Vous pourrez voir quelques pilotes de projets de films qui non pas abouti, un production soutenue et éclectique tout à fait superbe.
Au même étage, vous entrez dans le monde la « Planète encore », derrière les planches originales qui ont servie à construire la trame ; il est toujours difficile de s'entendre que les histoires de Moebius tellement celles-ci sont sujettes à interprétation surtout quand comme dans celle-ci il n'y a pas de bulles et que le lecteur doit faire l'effort d'imaginer les liens et l'histoire qui se joue derrière ces magnifiques dessins. Un dessin animé en 3D donc dont le réalisateur n'est autre que Moebius lui-même avec l'aide de Buf compagnie ainsi que de Geoffroy Niquet qui est des plus réussi. Le résumé ne vous apprendrait que peu de choses aussi je vous invite à le voir, il dure une dizaine de minutes et peut être que comme lui vous vous réaliserez sur le plan spirituel ?
Lorsque vous descendez dans les soubassements de la fondation, la salle offre une vaste ligne d'horizon dessinée par l'auteur sur laquelle est posée une série de tableau du maître qui sont sans logique propre, des paysages dans lesquelles vous allez vous plongez, un lapin géant courant derrière des humains,?. Tout un programme vous êtes arrivez dans la salle de la transformation.
La transformation, un état au c?ur de l'?uvre de Moebius, plutôt vaudrait-il mieux parler même de métamorphose. Tout d'abord, il sera question des metaprocessus, ces moments précédents la métamorphose puis vous retrouverez les moments de transe, Moebius a beaucoup travaillé sur ces aspects, son livre de chevet est l'art de rêver de Castaneda, il a pu expérimenter cela au Mexique avec un chaman mexicain et ce processus de méditation, de vision est lié aux transformations, à la transe qui permet de voir, de se réaliser sur un autre plan et d'aller vers la métamorphose, la transformation de soi en soi mais sous une autre forme. Vous retrouverez un de ces transformations complète sur la gauche en arrivant dans la salle, un homme reçoit quelque chose qui explose au contact de sa peau et mute alors pour s'emparer de sa tête, de son corps et se retrouvez enfermer dans l'?uf, espace de gestation par essence, il donnera naissance à un autre être peut être Moebius lui-même?
Dans histoire de mon double on peut lire : Les rêves s'imbriquent et se mêlent à la réalité jusque dans l'identité même de l'artiste : « Je ne sais plus si je suis Jean Giraud en train de rêver qu'il est Moebius ou Moebius en train de rêver qu'il est Gir »
Donc une salle au c?ur même de l'élan créateur ou recréateur qui anime les pensées de Jean Giraud avec par exemple un très beau cristal qui vient du muséum d'histoire naturelle et dont vous trouverez un dessin de Giraud ; un autre exemple du lien entre sa vie et son intérêt pour la cristallographie et son ?uvre dans Arzak par exemple où dort l'omniscient Ark dernier sorcier Werg qui attend? On retrouve également de nombreuses planches de Moebius rétro éclairée et on essaye de ne pas se perdre dans ses créations magiques, ces ciels étoilés par la guetteur d'étoiles, ne pas se laisser happer par ce vortex de superbes créations? Et puis vous pourrez voir des formes projetés au mur, des créations de Gir aussi, il a participé à de nombreux films dont les plus importants sont les maîtres du temps de Laloux qui restera un film mythique pour plus d'un et je me compte bien dans le lot. Il a également été au départ d'un projet de film Dune, c'est là qu'il rencontra Jodorowsky ce qui a permis une grande collaboration même si Dune ne verra le jour que plus tard et sans la patte de Moebius. On le retrouve au côté de Besson dans le cinquième élément? ou encore Tron de Lisberger
Alberto Manguel dans Métamorphose, une anthologie des transformations et autres façons d'être indique : « Le monde de moebius existe en état de flux, comme s'il était perpétuellement en train de passer dans un autre mode d'être, comme s'il muait en quelque chose de meilleur et plus étrange, comme s'il tendait vers une immortalité permanente. Il n'y a pas dans son univers, qu'un seul état d'esprit :chaque existence est transformée par la pensée , comme en écho à la splendide proclamation de Saint Paul (Première épitre aux Corinthiens, XV, 51-53) : « je vais vous dire un mystère : nous ne nous endormirons pas tous, mais tous nous serons changés en un instant, en un clin d'?il, à la dernière trompette car elle trompettera et les morts seront relevés indestructibles, et nous, nous serons changé, car il faut que ce destructible soit vêtu d'indestructibilité et que ce mortel soit vêtu d'immortalité » ».
Comme vous pouvez le constater, un grand monsieur assez touche à tout que ce Jean Giraud et vous ne manquerez pas d'aller voir cette exposition qui ouvre à la fondation Cartier pour retrouver des planches originales et pour certaines inédites de chacune de ces ?uvres, voir le dessin animé 3D assez sublime et vous plongez dans les metaprocessus de transformation?
Un choix assez large de bandes dessinées étant disponible pour compléter votre collection où vous lancer dans cette ?uvre prolifique et sublime
Vous avez un peu de temps, l'exposition est en place jusqu'au 13 mars 2011
La fondation Cartier
261 Boulevard Raspail - 75014 Paris
Tel : 01 42 18 56 50
Roman Opalka à la galerie Yvon Lambert
Un artiste qui réfléchit à la notion de disparition, ?uvre ultime qui le fera « exister » in fine. Dès lors, on peut voir à la galerie Lambert quelques unes de ces créations. Tout d'abord une série de portraits de l'artiste lui-même, sorte d'autobiographie sans teint qui nous montre le portrait d'Opalka, toujours dans la même position, il ne rigole pas trop d'ailleurs? qui passe avec le temps. La longueur des cheveux varient à la hausse au fil des années, renforçant d'autant l'effet de vieillissement, la jeunesse s'efface progressivement et les traits du visage se creusent chaque jour un petit peu plus ; vers cette fin inéluctable.
Des portraits qu'il réalise à l'issue d'une création, d'une toile pour être plus précis, le fond de la toile comme on le voit est blanc ou presque à tendance à osciller vers cet effacement, la chemise est blanche, les cheveux, maintenant sont blancs.
De l'autre côté, ce sont des tableaux qu'il peint depuis 1965, une suite de chiffres qu'il met les uns à côté des autres, une suite dont la finitude dépend de la durée de vie de l'artiste? Chaque "détail" comme il les appellent compte environ 380 chiffres, il a atteint le million en 1972 et a décidé alors d'inclure 1% de blanc au fond de ces toiles, on est en 2010 et comme vous le voyez la tendance à l'absence de couleur ce fait de plus en plus ressentir....ce qui rend ces toiles d'autant plus fantomatique avec cette du temps, une tendance à l'effacement, à la disparition ou peut être à la renaissance. Renaissance à la sortie du Gwened, du monde blanc
Ceci est une de mes photos ce qui ne correspond donc pas du tout à son travail mais cela permet d'envisager la suite de chiffre
Et voici un "Détail", vous rendrez vite compte que sauf à pouvoir voir l'ouvre, on ne se rend pas forcément compte du travail de l'artiste
Je ne sais pas si vous aurez l'occasion de voir l'exposition car elle se termine le 9 octobre prochain mais bon allez y faire un tour si l'occasion se présente?
Galerie Yvon Lambert
108 rue Vieille du Temple - 75003 Paris
Tel : 01 42 71 09 33