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Cinéma Herwann Perrin Cinéma Herwann Perrin

Brothers par Jim Sheridan 7,5/10

 

 

Rendez-vous en enfer, c'est un peu ça la guerre, enfin on ne sait pas mais c'est vers quoi cela mène en tout cas. Aucune certitude, aucune possibilité de faire marche arrière.

 

C'est cette histoire que l'on nous raconte un peu, beaucoup.

L'histoire de deux frères aussi, l'un mauvais garçon et ne suivant la pas droit chemin alors que l'autre est celui sur lequel on peut compter, celui qui a l'assise pour faire face. Jusqu'à quand ? jusqu'à où ?

Tobey Maguire est cet homme là, mari de Grace, la sublime Nathalie Portman et le bad guy c'est oncle Tommy alias Jake Gyllenhaal.

 

Sam par à la guerre, en Afghanistan alors que Tommy reste aux États-Unis, il sort de prison, sa relation avec son père (Sam Shepard) ancien militaire également n'est pas bonne, ce dernier n'a pas un passé serein, cela se sent. D'anciens mauvais souvenirs du Vietnam doivent le hanter, c'est inévitable mais la communication est quelque chose qui ne n'ait pas aisé, surtout lorsqu'on ne l'a jamais fait.

La  vie continue, dans l'attente du retour de Sam.

 

Mais, tout s'effondre lorsqu'ils apprennent la mort de Sam sur le terrain, une embuscade, deux hommes arrivent et lorsque la porte s'ouvre, c'est un monde qui s'éteint.

 

Quelques non-dits arrivent à percer et Tommy se rapproche petit à petit de la famille de Sam et de Grace qui ne l'a jamais apprécié outre mesure; une relation se noue entre le frère et la femme de son frère. Les enfants semblent heureux et le deuil commence à s'estomper jusqu'à ce qu'une autre nouvelle arrive?

 

Le bonheur tant attendu n'est pas, n'est que de courte durée;  l'appréhension et la peur sont là qui rodent dorénavant, tel un spectre qui hante et qui ne s'en vas plus jamais. La guerre n'est pas compréhensible à ceux qui ne l'ont pas vécue, tout semble dérisoire dans ce monde pour un revenant du royaume, il n'y a pas d'échappatoire envisageable, le goût de la vie n'est plus le même et derrière les apparences il n'y a plus rien que le vide.

 

Un film assez dur qui nous rappelle les horreurs de la guerre, les soldats sont bien des êtres humains et lorsque l'on revient, si l'on revient de cet enfer, le décalage est là, ce qui a été vécu n'est que rarement racontable et la question qui demeure est de savoir si l'on peut encore vivre en tant qu'Homme après ça.

 

 

A voir également avec Tommy Lee Jones le très bon Dans la vallée d'Elah qui traite également même si de manière assez différente la même problématique.

 


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Roger Ballen à la galerie Kamel Mennour


Retour pour cette troisième exposition de Roger Ballen à la galerie Kamel Mennour avec comme projet une ancien bâtiment de 3 étages et les gens qui le peuple en Afrique du sud. Plus exactement cette « Boarding House », nom donné par l'artiste, est située en périphérie de Johanesburg

Ancienne entre servant lors de l'exploitation des mines, maintenant désaffectée mais toujours habitée par les laisser pour compte qui sont pléthores là-bas comme ici d'ailleurs. Des criminels, des sorcières, des gens sans le sous, un véritable microcosme qui se partage bon an mal an cet entrepôt complètement délabré.

Une exposition qui met en scène peut d'hommes, de femmes ou d'enfants même si elle est « habitée » en permanence par ceux-ci, notamment les enfants.

Des mises en scènes qui tendent à rappeler au travers des dessins laissés, des objets retrouvés, des compositions et des murs taggés de dessins ou d'autres symboles que bon nombre d'enfants et donc de familles sont passées par ici ; dans ce lieu de perdition où il ne fait évidemment pas bon vivre. La zone est là et les photos rappellent cela tout de par leur composition qui tissent des liens entre les différents supports donnant par là du sens, une certaine résonance à ces instants figés par l'artiste. 

Des photographies en noir et blanc, comme à son habitude et au format carré qui révèle une grande maîtrise du cadrage, de la composition, de la lumière

On retrouve du Brassaï et du Doisneau of course mais sous une autre forme, un documentaire moderne

Une exposition à ne pas manquez en tout cas et qui est en place jusqu'au 6 février prochain

Galerie Kamel Mennour
47 rue saint andré des arts ? 75006 paris
Tel : 01 56 24 03 63

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Max et les maximonstres par Spike Jonze [7,5/10]

Un très beau conte initiatique qui nous est servis là par Spike Jonze. On pouvait effectivement se demander comment allait être mis en scène cet opus de quelque 20 pages écrites par Maurice Sendak en 1963 sous le titre « Where the wild things are »
 

Originellement Max qui a été privé de dîner s'invente un monde ans lequel il rencontre d'étranges créatures et en devient finalement roi. Eh bien dans cette adaptation, cet épisode est quelque peu chamboulé et même si le résultat est sensiblement le même, de mon point de vue il est passé dans l'autre monde, il y reste d'ailleurs un certain temps et la rencontre avec les maximonstres est tout à fait exceptionnelle, un sentiment étrange vous assaille et vous replongez dans l'univers de l'enfance avec grand bonheur
 

Une belle traversée qui l'amène à se découvrir un peu plus et à découvrir les autres, à essayer de comprendre les enjeux, les peurs et les attentes de chacune de ces immenses boules de poils pour lesquelles il n'y a pas de frontières car ils sont lui et lui eux, tout du moins en partie, chacun de ces monstres représentant peu ou prou les angoisses, la peur, la solitude,? qui peuvent assaillir Max dans sa vie, transposition rêvée, imaginaire du monde dans lequel il évolue. Une plongée en plein subconscient dont il sortira sûrement grandit

 

Un beau film plein de poésie mais que je ne conseillerai pas au jeunes enfants, un peu trop en avance sur son temps, enfin quelques uns s'en rappelleront comme peut être l'expérience que j'ai eu rétrospectivement avec Jonathan, le goéland, également mythique (enfin dans mon souvenir).

 



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Gainsbourg, vie héroïque par Joan Sfar [9/10]



Un de ces films qui vous redonne envie d'aller au cinéma, un film français qui sort de l'ordinaire; où la magie résonne et vous donne des ailes, il fallait que cela soit Joan Sfar (le chat du rabbin, petit vampire, grand vampire, Pascin, l'homme arbre, ...) qui s'y colle et heureusement.

Dès le départ, on est prévenu, il s'agit d'un conte; une histoire racontée, magnifiée peut être, des éléments de la vie de gainsbarre qui sont mis bout à bout pour donner envie, suivre ce personnage hors normes que l'on a pu suivre tout au long de sa carrière, enfin moi j'étais un peu jeune; une image qu'il m'a laissé est son interview avec Druker sur Champs-Elysées avec Whitney Houston, je ne sais plus de quand cela date mais c'est vieux et cela vous amusera sûrement de revoir cet épisode...


 
Enfin pour revenir au film, on commence avec l'univers de Sfar, en dessin animée, c'est le générique de début, on sent déjà la poésie qui affleure et déjà ce double qui suivra lucien alias serge Gainsbourg est là pour nous donner quelques références. On retrouve lucien jeune mais déjà très en verve, apprenant bon an mal an le piano et suivant des cors d'arts plastiques, récupérant son étoile jaune en avance, s'enfuyant, retrouvant la vie de bohème où la rêvant, c'est déjà quelqu'un.

Puis, c'est l'amour, les femmes, la rencontre avec Greco, le déclic Boris Vian, les frères jacques, ses parents toujours là; france gall et la sublime Bardot alias casta dans un moment de grâce. Tout au fil des mois, des années et des rencontres c'est autant de chansons qui reviennent à l'oreille, on lesconnaît toutes des plus simples au plus scandaleuse. La rencontre avec la petite anglaise et sa vie délurée, son départ à la Jamaïque et son retour enflammé avec une autre version de la Marseillaise; ses déconnades et sa consommation éhontée de gitanes sans filtres... enfin une vie d'artistes et de bohèmes, de poésie;

Un de ces moments que vous avez envie de partager, vous en sortez le sourire aux lèvres et de bonne humeur, vous avez un air en tête et vous avez envie de vous replonger dans la discographie du bonhomme. elle est longue et pleine de cette poésie qui vous remue ...

Un très beau conte et l'on espère que Sfar nous en racontera rapidement d'autres... enfin voilà, allez-y quoi...

Eric Elmosnino est en tant que Serge gainsbourg assez exceptionnel...

Et puis écoutez Melody nelson, toujours aussi belle, c'est de 1972...

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Invictus de Clint Eastwood [6,5/10]



Après Gran Torino, souvent assez décrié par la critique sans que cela se justifie d'ailleurs, il revient avec Invictus, retour sur l'Afrique du sud au moment de la sortie de prison de Mandela (alias Madiba) joué par Morgan Freeman qui devient président de l'Afrique du sud. Le travail qui l'attend en terme de réconciliation nationale est colossal et on suit un peu son parcours et les valeurs qu'il essaye de faire passer dans son entourage et plus généralement, le ressenti n'est plus de mise alors même qu'il a passé près de 27 ans en prison.

Les sprinboks, l'équipe nationale de Rugby, symbole d'une époque passée ou les blancs étaient au pouvoir a-t-elle vocation à disparaître ? Pour la plupart des sud africains la réponse est évidemment oui mais pour le président, cela n'est pas pareil. Il veut et il va tout faire pour que cette équipe au maillot vert et orange devienne celle de tous, des 43 millions d'habitants de ce nouveau monde en construction.

La coupe du monde va prendre pour cette équipe mais également pour le président un autre tournant et une dimension les dépassant. C'est assez beau de voir cela, la réconciliation nationale à travers le sport, cela n'existe plus tant que ça mais c'est vrai, le sport permet de créer des moments d'éternité et de rassembler autour de lui tout un peuple, une nation. Donner de l'inspiration a quelqu'un, a quelque chose, donnez les moyens a tout un chacun de se dépasser d'aller au-delà de soi et de devenir le maître de son destin, c'est aussi cela le message qu'il y a derrière cette détermination sans borne de Mandela, cette force puisée en soi pour faire l'impossible.

Un Matt Demon en capitaine de l'équipe assez convaincant et un Morgan Freeman tout à fait excellent dans ce rôle de président pour un film qui m'a foi ne restera pas de légende comme d'autres Clint Eastwood tels que Mystic River, Million Dollar Baby mais qui à le mérite de s'inscrire dans un moment d'histoire. Si cela n'avait pas été cela resterait anecdotique, mais cela est arrivé.

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