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Paris de Cédric Klapisch



Une ribambelle d'acteurs connus : François Cluzet, Albert Dupontel, Fabrice Luchini, Juliette Binoche, Romain Duris, Karine Viard,... pour décrire Paris, la ville éternelle, il faut bien ça, au moins. Seulement, j'ai été un petit peu déçu par cette mini-fresque.

En effet, plein d'histoires qui sont là mais il manque du raccord, il manque ce je ne sais quoi qui fais aussi la magie de Paris.

François Cluzet n'est pas à son avantage, dans cette relation de frère cadet, d'architecte qui veut tout contrôler même sa vie, face à un Luchini qui reste quand même pareil à lui-même, tout à fait grand, avec cette désinvolture et cette force nonchalante qui le caractérise si bien (et qui peut énerver) et cet aura qui s'en dégage, qui d'autres pouvait incarner ce professeur de faculté... spécialiste de l'histoire et de Paris. Et puis également cette scène grandiose de Lucchini chez un psychanalyste, bonne chance à la profession.... Une très  très belle relation entre frère et soeur, que celle qui se noue entre Romain Duris et Juliete Binoche, il est malade, elle a arrêté sa vie en quelque sorte, il lui demande de vivre, de donner une chance au hasard et de profitez, c'est vrai bordel, on ne vit qu'une fois alors profitons, c'est quand même cela le plus important au-delà de toutes les petites tracasseries qui existent, cette soif de la vie doit être la plus forte, envers et contre tout. Une Juliette Binoche que le temps n'affecte pas, elle est rayonnante, belle et subtile, un vrai bonheur. Elle est dure également et a du tempérament tout comme l'ami Dupontel qui est assez attachant dans son rôle de maraîcher...

Par contre, je vois bien ce qu'a pu essayé d'esquisser Klapisch avec la relation entre la mannequin et le clandestin camerounais qui traverse toute l'Afrique pour venir à Paris retrouver son frère mais cela ne tient pas, tout comme la scène qui se passe dans le marché derungis, cela ne cadre pas avec le film...

Avis mitigé alors, avec de belles vues de paris que l'on connaît, c'est assez agréable de se promener d'un lieu à l'autre sans avoir à l'appréhender, du Parc de l'air en passant par les côtés du père Lachaise, la place des victoires, le jardin du palais royal, la Sorbonne, les alentours de la BNF... une petite promenade sur Paris et la vie qui roule et ne s'arrête pas, au contraire, elle court elle vole...

Profitez-en, de la vie bien entendu...

Un peu le même esprit sur BMR-Mam avec une note tout à fait juste sur karine Viard que j'avais oublié dans sa vie de boulangère acariâtre...

Le site internet de Paris

 

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Juno de Jason Reitman



Bon, allez j'avoue, naturellement je n'y serai pas allé, cela me semblait être la dernière comédie "niaiseuse" américaine. Mais des avis de part et d'autres m'ont convaincu et tant mieux, un réel bol de fraîcheur et de spontanéité. C'est réellement très sympa...

Un jour où elle s'ennuie, Juno décide de coucher avec Bleeker, elle a 16 ans, il adore les tic tac goût orange et aime courir tous les jours. Elle est aussi décalé que lui peut l'être, elle tombe enceinte et tout commence pour le meilleur et pour le rire. En effet, une des caractéristiques les plus évidentes de ce film, c'est que l'on sourit tout au long des péripéties deJuno qui ne se voit pas fille mère à son âge même si ces parents prennent la chose le mieux du monde...
Elle décide de trouver un charmant couple de personne qui pourrait adopter sa progéniture et les rendre heureux du même coup... C'est là que La belle Jennifer Garner intervient avec son charmant mari qui a quelques points communs avec Juno.

Histoire d'une adolescente qui devient femme sans vouloir non plus trop le devenir, une fille contre les conventions, contre l'establishment. Une famille attachante avec de vrais seconds rôles et quelques très belles envolées dont la scène entre la belle-mère et la praticienne d'échographie et des dialogues et une justesse de jeu tout à fait excellente de Ellen Page (alias Juno) qui a l'avenir avec elle avec ou sans bleeker quoiqu'ils s'entendent quand même assez bien...

Voilà voilà un petit film qui permet de passer en revue l'Amérique d'aujourd'hui sous un autre angle, une autre vision avec un autre type de famille made in USA. Loin du regard des autres et des préjugés, Juno est entière et simple, tout simplement lumineuse.

Alors, oui allez-y pour découvrir une autre facette de la vie et rire un petit peu que diable...

 

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Rétrospective : « Africamania », 50 ans de cinéma africain à la Cinémathèque française, jusqu'au 17 mars 2008

 

Non, le cinéma africain, ce n'est pas que Les dieux sont tombés sur la tête !, peut-être le seul succès international d'un film du continent, où les Noirs sont traités par-dessus la jambe dans un pays (l'Afrique du sud), où l'apartheid était encore de rigueur.

Loin de là. La preuve en images à la Cinémathèque française de la rue de Bercy, qui accueille, jusqu'en mars une rétrospective consacrée aux cinémas d'Afrique subsaharienne. La définition retenue ici de l'Afrique n'inclut pas le Maghreb ou l'Egypte, pourvus il est vrai d'histoires cinématographiques propres.

 

Dans les pays « noirs » d'Afrique exposés, il est de coutume de distinguer les cinémas des pays de l'ancienne sphère d'influence de la France et de la francophonie, et ceux de la sphère dite anglophone. Même si cette vision peut paraître trop marquée par l'Histoire, voire post-colonialiste, force est de constater qu'elle est opérante.

 

En résumé : les pays de la sphère francophone ont une histoire plus riche et ancienne, parfois trop tournée vers la réalisation de films à vocation poétique pour les festivals et marchés occidentaux (notamment la France qui les coproduit souvent) et les pays de la sphère anglophone ont une histoire beaucoup plus récente, centrée quasi exclusivement sur deux pays, le Nigeria et l'Afrique du sud, et très tournée vers le numérique, et vers l'exploitation télévisuelle des contenus tournés vers les publics locaux. Un cas à part est la sphère lusophone, où quelques réalisateurs comme Flora Gomes, de Guinée-Bissau, donnent de loin en loin des images de fiction à des pays qui en ont peu. Les longs-métrages de fiction ayant donc été longtemps une spécificité de la sphère francophone, la rétrospective de la Cinémathèque se focalise naturellement dessus.

 

Pour vérifier cela sur place, à la Cinémathèque, on conseillera donc de voir les classiques du cinéma africain, en priorité les films du « père du ciné africain » décédé l'an passé, le politique Ousmane Sembène, ancien docker à Marseille retourné au pays (La Noire de?, Le Mandat, Ceddo, Xala, Mooladé, entre autres). Souvent, ses films (coproduits par la France), comme d'autres après lui, interrogent de façon critique le rapport à l'ancienne puissance colonisatrice, à sa domination économique qui perdure, jusque dans l'exil des Africains dans l'Hexagone, mais aussi la corruption des élites locales et la façon dont les Africains peuvent accompagner leur propre naufrage. Le rire y est souvent jaune. Dans Le Mandat, comédie satirique quasi italienne, façon Affreux, sales et méchants, Sembène montre comment un vainqueur de la loterie nationale se fait déposséder progressivement par tous ses proches et voisins de la somme. L'utilisation de la langue locale et non du français (comme dans ses débuts avec La Noire de?) constitue un geste politique d'émancipation de Sembène, vis-à-vis de la France qui coproduit, et avec qui les relations sont donc incestueuses. C'est aussi en cela que Sembène a ouvert la voie, en pionnier, aux autres cinéastes africains. Capable de tacler la France jusqu'à la fin de sa vie, il fut également jusqu'au bout un pamphlétaire des m?urs africaines elles-mêmes : son dernier film, Mooladé (2004), dénonce les pratiques rampantes d'excision.

 

 

Parallèlement, s'est développé une forme de cinéma plus poétique, illustrant contes et légendes, dans l'Afrique rurale des cases et de la savane, inventant des formes de mises en scène et des images, et dont le père putatif serait le Malien Souleymane Cissé (Yeelen / La Lumière, prix du Jury à Cannes en 1987, Finye / Le Vent, Baar /Le Travail). On retrouve également ce type de films au Burkina-Faso, le pays qui a impulsé le premier (et le seul ?) une vraie politique d'incitation à la création cinématographique, depuis les années 70, et permis l'émergence de Gaston Kaboré (Wend Kuuni, Buud Yam), Idrissa Ouedraogo (Yaaba, Tilaï) ou Pierre Yameogo (Dunia, Laafi).

 

Ce type de film, qui a donné une incontestable nouvelle dimension au cinéma africain, s'est développé dans les années 80 au risque d'être exposé à la critique d'être uniquement destiné aux festivals et marchés occidentaux (et à leurs élites urbaines), en donnant une image un peu cliché de l'Afrique, mais ne parlant certainement pas aux publics africains, qui n'y ont que peu accès en raison de la faiblesse du parc de salles de cinéma, et qui attendent des histoires urbaines et contemporaines. Certains y ont vu une forme de « post-colonialisme ». Dans Le Monde du 7 février ? un des rares média de masse à avoir évoqué cette rétrospective, bravo Thomas Sotinel ? le cinéaste nigérian Newton Aduaka dit ainsi que Yeelen, incunable de Cissé qui met en image une légende immémoriale où la lumière représente le passage de l'âge enfant à l'âge adulte, a fait autant de bien que de mal au cinéma africain.

 

Parmi les autres cinéastes d'Afrique subsaharienne, la Cinémathèque permet de découvrir certains des plus connus, mais dont les films sont très peu visibles en France (hormis parfois au Forum des Images à Paris, hélas fermé longuement pour travaux) : les Sénégalais Med Hondo (Soleil O) et Djibril Diop-Mambéty (Hyènes et surtout Touki-Bouki, chef d'?uvre halluciné, space opéra godardien sur le thème de la difficulté du choix de l'exil, thème si fréquent dans le cinéma africain), l'Ivoirien Désiré Ecaré (Visages de femmes), le Malien Cheikh Oumar Sissoko (Nyamanton, Finzan, Guimba, La Genèse)?

 

Curieusement, le plus connu et certainement le plus intéressant cinéaste africain d'aujourd'hui, Abderahmmane Sissako, Malien qui a vécu en Mauritanie, puis aujourd'hui en France, est capable de s'exposer dans les deux courants : film d'une intense poésie (Heremakono / En attendant le bonheur) comme dans le pamphlet politique (Bamako, qui dresse concrètement un portrait des pays du nord et de l'aide aux pays africains qui ne ferait qu'entretenir l'aliénation).  Pour le reste, mis à part quelques exceptions heureuses de loin en loin (par exemple, Daratt du Tchadien Mohamat Saleh-Haroun), force est de constater que les films africains sortis depuis une dizaine d'années se font régulièrement étriller par la critique, qui déplore sans trop d'indulgence le manque de moyens, la faiblesse des histoires, la typologie rapide des personnages?

 

Heureusement, çà et là, au-delà de Sissako, quelques lumières semblent s'allumer, comme autant de phares indiquant la possibilité d'une poursuite de l'aventure artisanale du cinéma africain. Ainsi, le numérique, qui ne sera peut-être pas la panacée, permettra sans doute le développement d'un cinéma plus fort en quantité de films produits et plus destiné aux publics locaux. Ce qui est déjà beaucoup. Le Nigéria a ouvert la voie, reste à voir si le reste du continent aura les moyens et l'énergie de suivre le mouvement. L'Afrique du sud se situe dans son sillage avec une capacité à créer des longs-métrages de fiction classiques qui a pu être célébrée l'an passé avec l'Oscar (contestable !) du meilleur film délivré à Mon nom est Totsi de Gavin Hood (qui, gagnant ainsi son ticket pour Hollywood, a depuis réalisé Détention secrète). Bref, aujourd'hui, la sphère anglophone, longtemps cantonnée à pas grand-chose dans le domaine du long-métrage, est celle qui semble connaître une vraie dynamique. Cela reste à vérifier avec les « avant-premières » proposées par la Cinémathèque de films récents ? en fait souvent des films qui n'ont toujours pas trouvé de distributeurs? L'avenir du cinéma africain tient tout entier dans cette interrogation permanente sur sa possibilité. C'est aussi ce qui en fait le prix. 
 


Programme d'Africamania
à la Cinémathèque

 
 Cinémathèque française : www.cinematheque.fr

 1, rue de Bercy - 75012 Paris

 

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Nos souvenirs brûlés de Susanne Bier



Un beau film de Susanne Bier, c'est son premier film "non indépendant" si l'on peut dire, après notamment After the Wedding que je dois encore voir... Donc nous voilà avec Audrey (alias  la sublime et délicieuse Halle Berry) qui est marié à Brian (alias David Duchovny, récemment vu en transsexuel dans Twinpeaks, un grand moment...) qui va mourir suite à une altercation. Le deuil est là, à la porte d'Audrey qui ne sait comment réagir, comment comprendre et vivre ce qui lui arrive. Elle se tourne vers le meilleur ami de Brian, Jerry Sunborne (alais Benicio del Toro), qu'elle déteste, hait depuis de nombreuses années, depuis qu'il est devenu un véritable junkie accro à l'héroïne... son mari lui était resté fidèle envers et contre tous comme nous l'apprend les séries de flash-back.

Devant sa solitude et son errance, elle propose un toit à cet homme qui est à la à la fois proche et distant, il connait toute leur vie mais ne l'a pas vécu auprès d'eux. Harper et Dory, les enfants de Brian s'attachent a cet énergumène venu de nulle part mais qui est le meilleur ami de leur père, il les aide à revenir à leur vie tout en se débattant pour sauver la sienne, un combat difficile que celui de la drogue, il retombera finalement dans cet enfer etAudrey qui s'est rapproché de lui le soutiendra alors pour le sortir de là.

Un chassé croisé entre un homme et une femme qui à un moment de leur vie doivent s'épauler mutuellement pour rester debout et ne pas s'effondrer. Un film assez juste et qui ne tombe pas trop dans les clichés hollywoodiens avec unbenicio del Toro tout à fait excellent, c'est un plaisir de voir un film avec lui.

Voilà, un petit film sympathique.

 

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La graine et le mulet de Abdellatif Kechiche



Eh bien assez mitigé de mon point de vue. A la fois de très belles scènes et des longueurs. En effet, l'histoire de Slimane (alias Habib Boufares) est touchante tout comme il est touchant en tant qu'homme et notamment dans la relation privilégiée qu'il a avec Rim (alias Hafsia Herzi). Pour Rim, Slimane est un peu son père, un homme qu'elle apprécie et qu'elle a envie d'aider dans ce sens; elle l'accompagnera dans toutes les démarches de son projet, essayant de faire reculer tous les obstacles avec l'optimisme des battants; sachant très bien manoeuvré sa mère et ayant le don de soi; elle est belle intérieurement tout simplement.

On est à Sète, le port de pêche, cela fait plus de 35 ans qu'il trime sur le chantier naval et voilà que la fin lui est signifiée plus vite que prévue... ce n'est pas juste mais c'est dans l'ordre des choses à l'heure actuelle. Cette fin lui fait entrevoir son inutilité et pourtant il a besoin de s'inscrire comme tout un chacun dans ce monde et dans celui qu'il laissera, non pas pour lui au grand dieux non mais pour ses enfants. Il n'a aucune envie de rentrer au bled comme lui suggère un de ses enfants, ce n'est pas la question, il a envie de rester et de profiter de la vie. Il décide de monter un restaurant de couscous de poisson sur le port en réhabilitant un vieux bateau.

Un projet qui va prendre corps et qui finalement mobilisera toute sa famille; tous ses enfants y compris son ancienne femme qui est la clef de voûte du couscous au poisson ce qui d'ailleurs ne plaira pas à sa nouvelle compagne qui n'est autre que la mère deRim.

La scène de la réunion dominicale autour du couscous au poisson est un condensé de cette vie qui est la leur. Dans un HLM miteux, ils se retrouvent deux de ses filles sont mariés à deux hommes de la mer, une autre à un de ses collègue du chantier naval et l'autre à une fille d'origine française mais il a un peu trop tendance à aller voir à gauche à droite comme on le verra dans le film, sous couvert de sa mère... toutes les petites histoires sont là qui refont surface mais qui sont également enfouies pour faire bonne figure. La scène de l'escalier duHLM est excellente, engueulade et visage tout miel lorsque la voisine passe, c'est vrai que le commérage est un sport plus que régional...

Alors voilà est-ce que la soirée d'inauguration va être le début de cette grande aventure qu'est la restauration, rien n'est moins sûr mais l'avenir nous le dira....

On oubliera pas de voir et revoir l'esquive qui reste un très très bon film d'Abdelatif Kechiche

 

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