BLOG CULTUREL
Les ambitieux de Catherine Corsini
Il y a des films qui se résument à leur bande annonce, pour le meilleur et pour le pire.
En effet, condensé pouvant être représentatif du film et mettant en exergue les moments forts celle-ci doit donner envie d'aller se délasser ou s'interroger ... Ici, la bande annonce met en scène une Karin Viard tout à fait exquise avec un Jacques Weber piquant et un Eric Caravaca insouciant.
On a envie d'y aller... mais lorsque la fin du film est annoncée, le sentiment est différent, certes quelques moments drôles ou Karin Viard est toujours aussi exquise et où elle se livre mais globalement cette comédie est loin de relever les challenges qui émanent du titre qui est très peu en rapport avec le propos du film qui d'ailleurs reste un peu obscur et décousu... Est-ce découvrir le talent, se découvrir, écrire, essayer de réussir à Paris,... enfin un peu de tout ça mais sans réel liant ni consistance, on ne peut pas trop y croire et puis il y a quand même pas mal de moments de latence, un scénario qui somme toute bat des ailes de bout en bout...
Bon vous l'aurez compris je n'ai que moyennement apprécié, cela se laisse voir sans plus... Mon conseil du jour: ne nous laissons pas toujours berner par les bandes annonces alléchantes...
Cashback de San Ellis
Voici un petit film que je voulais voir après avoir vu le court métrage dont il est originaire au Festival des courts métrages présenté il y deux ans je crois aux ButtesChaumont.
On est dans ces moments d'apesanteur oùsi l'on sait qu'il ne s'agit pas d'un film de première volée, il y a des moments qui s'incrustent comme sur une bande son, indélébile et instantanés. Humour potache pour certains, conte poétique et romantique pour d'autres, on oscille d'un univers à l'autre en naviguant avec Sean Ellis. Ben Willis(Sean Biggerstaff), étudiant aux Beaux-arts est devenu insomniaque, il ne dors carrément plus depuis qu'il a rompu avec Suzy.
Il veut alors mettre à profit ce temps libre, ces huit heures par jour contre un peu d'argent, il trouve un supermarché avec comme figure emblématique de la connerie intrinsèqueJenkins qui sous ces airs de patrons est tout à délicieusement à prendre au second degré tellement il est caricatural des valeurs d'équipe, d'argent, de manager... Chacun dans cet univers de nuit s'essaye à rompre la monotonie du temps qui ne passe qu'au ralenti, les uns feront des concours de vitesse, les autres duKung Fu quand l'horloge et le tic et le tac sont la hantise première de Sharon ( Emilia Fox) vers laquelle il se sent progressivement attiré.
Quand à notre ami ben, entre fiction et réalités le manque de sommeil et l'abstraction aidant, il arrive à suspendre le temps et à se promener dans cet univers qui est le sien, dont la maîtrise totale lui est acquise; retour sur son enfance, son attirance pour les femmes qu'il aime dessiner sentir et dans ce temps en pose c'est cette perfection des traits qu'il essaye de capter à travers ces dessins d'une réalité fascinante.
Franchement, c'est vrai qu'il y a quelques instants de latence mais dans l'ensemble un petit film qui se laisse voir tranquillement
Regarder le court métrage, il dure quelques 17 minutes et permet d'avoir une belle vue d'ensemble de ce qui vous sera projetté
Fur, un portait imaginaire de Diane Arbus par Steven Shainberg
S'installer dans une salle à la tombée de la nuit, attendre que les lumières s'effacent et que l'écran de blanc vêtu s'inonde de lumière et que le spectacle commence, c'est ça que l'on attend et avec Fur, on va plus loi, on part dans la vie fictionnelle et imagée de Diane Arbus, la très célèbre photographe d'un monde étrange dont la vie s'arrêtera à 48 ans seulement. Diane Arbus c'est Nicole Kidman qui lnullinterprète, venue d'une famille riche de fourreurs new Yorkais elle est lnullassistante de son mari photographe, plus qu'une assistante, le film essaye de nous dire qunullelle est déjà responsable de la scénographie, qu'elle est le coeur et l'oeil à la fois. Sa vie qui se déroule de manière banale, somme toute; on apprendra qu'elle a renoncée jusque là à ces envies étranges qui lui suggères d'aller dans les asiles, les morgues, les endroits peu recommandées. Dans cet univers de fiction, c'est grâce à sa rencontre avec l'envoutant Lionel (alias Robert Downey Junior ) que tout va progressivement devenir possible, cette homme qui est son voisin emménage haut dessus de chez elle, c'est le début d'une vie qui s'ignorait et de sa révélation, avec lui se noue une amitié et une complicité d'un autre genre, touchante et subtile, innocente et taquine. le masque qu'il porte la subjugue dans un sens de distance et d'intérêt tout particulier; le monde étrange dans lequel il évolue, elle le comprend aussi, en quelque sorte elle en fait partie. Elle ne prend pas encore de portraits, le Rolleyfleix attend sagement son heure.
Dans ce film, ce sont les ambiances, les sentiments réprouvées qui ressortent au fil du temps, la chaleur de la vie et des expériences, des possibles et de l'esthétique des prises de vues, le choix des couleurs et des accessoires, un ensemble qui fait partie d'un nouveau monde en construction. Et puis c'est un film touchant sur une femme qui décide de suivre sa voix et qui révolutionnera en quelque sorte la vision de la photographie américaine ce qui n'est pas rien.
Une citation de Diane Arbus qui prend tout sons sens en écho au film :"A Photograph is a secret about a secret. The more it tells you the less you know".
J'aime bien ce que dit Lunettes rouges sur ses photos lors d'une exposition de novembre 2005: "Je suis sorti de cette exposition pleine d’autres images étranges et inquiétantes en me disant qu’elle sait rendre le familier bizarre et l’étrange ordinaire. Son travail évoque l’illusion et l’apparence tout autant que l’identité et la réalité. Pour elle, le sujet de la photo est plus important que la photo elle-même. Pas d’intimisme, pas de sentimentalité dans ses portraits, mais une réalité brutale qui nous confronte".
Feuilletez également ce très bel album de photographies en ligne de Diane Arbus, livre ouvert de 28 tirages sur son oeuvre... et pour ceux qui préfèrent l'écrit, la traduction de la biographie de Diane Arbus par Patricia Bosworth vient de paraître ainsi qu'un essai sur son oeuvre intitulé Diane Arbus ou le rêve du naufrage par Patrick Roegiers.
ou une petite vidéo sur quelques photos, bon la présentatrice n'est pas top top mais voilà cela permet de voir également quelques photos sur un vieux fond musical pas si mal...
En tout cas un bel hommage qui s'il ne reflète pas une vérité permet d'aller ou de retourner vers cette photographe de la vie qu'est DianeArbus
Apocalypto de Mel Gibson
Quid d'Apocalypto dont la signification première d'après Mel Gibson lui-même serait "un nouveau commencement".
Je suis perplexe indubitablement. Certes, il ne s'agit pas d'un film sur les Mayas, enfin on peut l'espérer tant est survolée la civilisation Mayas et son fonctionnement qui se résume dans le film pour ainsi à une civilisation d'une violence incomparable et où l'hypothèse veut que l'édification massives des cités mayas a été à la source de leur destruction dans la mesure où caricaturalement elles ont absorbées pour ainsi dire les ressources naturelles alentours causant ainsi sa propre perte.
Certaines de ces hypothèses sont avancées par des historiens et archéologues semble t-il mais je doute que l'on puisse résumer la grande civilisation mayas à cela. Il ne faudra pas oublier l'arrivée des européens sur le sol des Amérique et occulter les massacres qui s'en suivirent.
Par contre, je suis intéressé par la lecture de L'Effondrement, essai de Jared Diamond qui traite de la manière dont les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie; ce livre ayant d'ailleurs été une source d'inspiration pour le réalisateur. Peut être est-ce d'ailleurs cet aspect qui mérite un approfondissement car pour le reste du film, d'une rare violence souvent un peu gratuite d'ailleurs on est plus près de l'univers de Mel Gibson en tant qu'acteur des débuts avec le très bon Mad Max, un film d'action pur et dur; une sorte de grande chasse à l'homme qu'il s'agisse des gens du village devant être sacrifiées devant le Dieu suprême, le Soleil ou la chasse éperdue dans la jungle de Patte de jaguar qui mériterait simplement une médaille olympique tant sa course d'une journée entière sans a priori d'arrêt fait de lui le champion toutes catégories confondues des sprints de longue durée, c'est bien d'un jaguar qu'il s'agit...
Petite référence non voulue à notre ami Tinitin et le temple du Soleil, album qui est d'ailleurs excellent avec notre amie Typhon toujours aussi halluciné. L'éclipse, seul élément prophétique qui pouvait sauver l'homme par lequel la fin des Mayas vient sur fonds de délires d'une enfant au regard troublant, celui qui va voir les espagnols et l'église débarquer sur les sols fins du Nouveau Monde. On est loin comme dirait certains du monde idyllique que Terrence Mallick tentait d'approcher il y a quelques mois... quoique le retour à la nature de patte de jaguar sera peut être la solution, le retour à la nature et l'enfoncement dans les profondeurs de la forêt de ses pères, repartir de rien, un monde nouveau pourra alors peut être s'offrir à lui...
Alors doit-on voir la fin de notre propre civilisation dans ce film prophétique ? certes des comparaisons existent avec l'Irak ou avec la guerre, avec la violence et la torture dont nous sommes aisément capables; avec le réchauffement climatique et le pompage incessant des énergies et l'épuisement de la Terre nourricière mais est-ce suffisant pour annoncer notre fin... On espère qu'il en sera différemment quand même et que nous aurons assez de ressources pour nous réveiller...
L'incroyable destin de Harold Crick
L'idée de départ est tout à fait excellente.
Un écrivain a du mal à terminer la fin de son roman intitulé "La mort et les taxes". Il s'avère alors que son personnage principal n'est autre que Harold Crick, un inspecteur des impôts bien réel, de chair et sang. Il entend par moments cette voix qui lui susurre des moments de sa vie, bien réels; en quelque sorte elle le sort de son coma profond ou il s'était enfermé et lui remet un peu de baume au coeur, il apprend en effet par cette voix qu'il va mourir.
En effet, que se passera t-il si la fiction et la réalité se rejoigne. Le temps explose, la magie abolie les distances, le personnage est-il issu du roman ou est-ce l'inverse, at-il une vie propre, est-il lié à un destin de tout premier choix ? Quel doit être sa conduite.... doit-il accepté son destin et mourir tout simplement ?
Voilà tout un programme qui s'annonce pas mal avec Emma Thompson , Maggie Gyllenhaal , Dustin Hoffman et Will Ferrel mais tombe à l'eau tout simplement.. pas de réelle concrétisation... too bad
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