BLOG CULTUREL
La transparence selon Irina par Benjamin Fogel
A l’heure des réseaux sociaux, de la panne d’hier sur les mêmes réseaux sociaux projetez-vous en 2058 dans un monde où les multinationales ont été déboutés de leurs prérogatives (c’est vrai qu’elles abusent de leur position dominante...) et où les états ont repris le contrôle enfin semble t-il.
La transparence est devenue une des valeurs phares de nos sociétés sinon la première, il n’y a plus de faux semblants toute votre vie s’affiche devant vous, sur le Réseau. Attention le Réseau est là et tout commence demain, en 2027. Cela s’accélère alors très très rapidement. Si a un moment de ma jeunesse, je me disais que finalement la Privacy n’aurait pas ou plus grand sens car noyée dans la masse des informations de TOUS, elle perdrait probablement son sens. Eh bien non, il s’avère que la transparence instrumentalisée à grand échelle donne froid dans le dos, il nous faut préserver cette vie privée qu’il nous reste et plus encore avec les progrès croissants de la technologie et l’interconnexion de nos vies, de nos habitats, de nos corps et bientôt de nos esprits…
On lira d’ailleurs à cet égard la très bonne bande dessinée ‘les derniers jours d’un immortel’
Le Réseau est là, omnipotent et sans compte à rendre sauf à vous tracer, vous suivre même si ce n’est pas sa finalité première… Un revenu universel a été institué, le métadicateur règle vos vies un peu à la manière d’un de ses épisodes éponyme de Black Mirror que vous n’aurez évidemment pas manqué.
La vie est plutôt de nature In Virtual Life (IVL), une sorte de grand jeu sans grand intérêt, un espèce de ‘forum’ perpétuel garant de la ‘vérité’. La vie In Real Life (IRL) s’apparente quant à elle plutôt à un succédané vieillissant et sans matière propre. Les rienacalistes où apôtres de la transparence sont sur le Réseau alors que les nonymes évolue plutôt à travers une double vie, une respiration et un semblant de vie pseudonymique à la manière d’un avatar mais dan le monde réel cette fois avec avantages et inconvénients. La schizophrénie nous guette...
Une inversion de tendance bien ancrée dont on se souvient à travers par exemple Sword Art Online (SAO) par exemple et cette complexité voir Real Player One plus près de nous, cet entrelacement entre mondes virtuels et réels mais à l’envers dans ce cas là.
On se retrouve projeté dans un monde où l’urbain prime mais un peu à la manière, si l’on peut oser, de certains parisiens qui ne veulent pas s’expatrier en dehors de leur microcosme de peur de ne rien faire mais qui in fine ne font rien. Une vie de possibles plus qu’une vie réelle. La vie de demain semble largement appauvrie et grise, sans rebonds autre que ceux de son appartement autorégulé, les odeurs, les couleurs, la vie tout simplement semble s’écouler, disparaître mais sans compter sur un mouvement d’opposition, les obscuranets s’insurge (pacifiquement, eh oui, cela peut exister !!) contre cet état de fait, contre cette toute puissance du Réseau
Une belle envolée dans un monde à la fois proche et on l’espère très distant, où la blockchain a permit que le Réseau soit, se développe, un monde où les états sont des souverains de façade, les individus des ombres sans vie. La nature a disparu ou presque en tout cas on en est pas loin..
Evidemment cet opus se construit au travers d’une intrigue et pas des moindres entre Dyna, Camille, Irina l’archétype de l’intellectuelle essayiste du réseau, Chris, Ursula, Lukas, U. Stakov, Zax, Idrixa sur fond de musique, de concert évidemment c’est quand même Playllist Society qui est derrière cet ouvrage… Vous aimeriez les notes de bas de pages qui vous permettront d’apprendre les quelques concepts qui vous manque tout en suivant les personnages évoluer selon une ligne aérienne vers cet issue inexorable.
Un bel opus qui permet pour les non technophiles de se plonger sans aucune difficulté dans le monde qui construit demain afin de le changer et de se rendre compte des errances qui sont les nôtres aujourd’hui
Bon je crois que vous avez besoin de lire la transparence selon Irina “pour en connaître” …
Ma fille m’a montré cette petite vidéo ce soir et cela me semblait juste à propos...
La revue dessinée, l'actualité en bande dessinée sous un autre jour
Et voilà, on m'avait parlé de la revue TOPO et de la revue dessinée, cette dernière s'adresse elle au plus de 20 ans ou en tout cas de manière différente mais dans la même optique.Donner à lire, comprendre, appréhender l'actualité d'une autre façon tout simplement.
'Notre revue a pour ambition de redonner du temps au traitement de l'information.Une information critique, engagée mais pas militante : nous sommes attachés à la diversitédes points de vue et des formes. C'est pourquoi vous découvrirez dans nos pagestoutes sortes de sujets, sur l'économie, l'écologie, la politique, la société, la musique,le cinéma, les guerres ou les utopies.'
Encore une fois le paris est réussit et c'est avec délectation que je me suis plongé dans le dernier numéro et que j'attends avec impatience le prochain...Les sujets sont plus denses et riches à la fois en dessin et dans leur scénario, leur trame et les sujets sont diablement bien traités et le ton abordé reste assez objectif, en tout cas cela me convient bien comme ligne éditoriale...Quelques uns des sujets du dernier numéro à ne pas manquer :
- Algues vertes, Sur la plage empoisonnée -> très aussi, on espère que les pouvoirs publics lèveront leurs oeillères, un jour...
- Balkanyles amoureux de Levallois -> très réussi et assez édifiant...
- Cocaïne chargés comme des mules -> on complètera avec le film Maria pleine de grâce
- Justice, Le jeu de l’asile et du hasard -> peut être qu'un jour la devise de la France sonnera juste...
- Uber À bout de course -> les
Allez rapidement chez votre libraire favori et/u rendez-vous sur le site de la revue dessinée : https://www.larevuedessinee.fr
La revue topo, les infos pour les moins de 20 ans en bande dessinée
On m'a fait connaître cette merveilleuse revue qu'est TOPO il y a peu.Rien que d'entendre en parler m'a donné envie de la consulter, de la découvrir et me voilà donc avec le dernier numéro en poche et quel plaisir, vraiment une riche découverte.Alors comme vous le verrez, elle s'adresse au moins de 20 ans et c'est tout à fait bien vu.le concept est quand même assez intéressant : l'acte en bande dessinée et ce n'est pas une gageure car comme vous pouvez l'imaginer, ce n'est pas simple mais le résultat est au rendez-vous et cela met du baume au coeur que de voir l'actualité revue sous un autre angle, une autre approche Au programme du dernier numéro et qui se laisse bien lire :
- Au royaume du flirt interdit en Arabie saoudite,
- La france peut-elle se passer du nucléaire, l'énergie est mise en perspective
- Histoire sans paroles et la surdité vu au quotidien
- la science infuse et la vie sur d'autre planète ou...
Vous aurez l'occasion de voir des styles différents et de comprendre les choses sous un autre point de vue.Une grande réussite en tout cas alors essayez tout simplement...https://www.toporevue.fr
L'ordre du jour d'Eric Vuillard
Que dire sinon le lire, c'est déjà un grand pas pour ne pas oublier et et ne pas laisser se répéter l'histoire si tant est que cela soit envisageable... au moins discernableUn écrit, simple, court, tranchant qui fais peur aussi. Une remontée dans les arcanes de l'histoire, des évènements qui scellent des destins, des vies, des morts bien évidemment. On ne saurait ignorer ces faits qui se répètent malheureusement inlassablement, c'est un peu comme si la fatalité ou l'aveuglement était de mise et que l'on puisse pas briser le cercle néfaste dans lequel on se trouve...Identifier et comprendre les causes permet j'en suis certain de ne pas réitérer les erreurs du passé et changer, voir le monde autrement
Le fils de Philipp Meyer
Conseillé cet été par ma mère, ce livre est haut en couleurs.Une véritable épopée, celle de l'Amérique ou du moins d'une partie de l'Amérique, du Texas, des indiens, du pétrole, de la guerre, des guerres, des mexicains,...De 1850 à nos jours, on va suivre la vie de trois personnages en des temps différents, parallèle, entrecoupé... c'est la voix des McCullough avec en tête Eli qui sera enlevé par les Comanches puis adopté, on va le suivre dans cette vie trépidante, cette communion avec la plaine, la nature mais pas seulement pour ensuite le retrouver chez les blancs, une adaptation difficile, un engagement forcé dans les Rangers, la guerre de Sécession puis les trames et errances qui lui permettront de bâtir un véritable empireDe l'autre côté, c'est la voix plus soft, plus en référence au frère d'Eli qui est celle de Peter fils d'Eli et des choix qu'il fera et qui bouleverseront sa vie.Enfin, c'est la petite-fille d'Eli Jeanne-Anne qui prend la parole et qui doit bon gré mal gré prendre la tête de cet empire dont elle a héritéChacun parle en alternance, des époques qui se chevauchent, se croisent, des histoires qui se recoupent, l'histoire qui se répète d'un certaine manière, une véritable fresque dont la partie correspond à Eli m'a plus intéressé que les autres mais qui donne à voir en couleurs ce qu'était la vie à l'époque, la conquête de l'Ouest et la part d'ombre qui entoure sûrement tout ces empires