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A petites foulées et Le mobile de Javier Cercas, le surréalisme est de retour
Je dois dire que la lecture de ces deux petits romans A petites foulées et Le mobile de Javier Cercas après avoir lu ces précédents romans tels que les soldates de calamine, les lois de la frontière m'a bien plusD'un style bien différent, A petites foulées nous emmènent dans une sorte de nouvelle surréaliste aux côtés de Mario Rota qui mène une petite vie tranquille et routinière jusqu'au jour ou un stupide accident va faire de sa vie un véritable enfer. Il n'y a pas besoin d'en dire plus, la nouvelle vous laissera pantois.C'est également l'occasion de voir comment un petit changement est de nature à dérégler au final toute une machine bien huilé et voir aussi à se remettre perpétuellement en question pour ne pas s'encrouter ou se laisser aller dans une vie routinière qui manque de plus en plus de pers et de folie, à la cette folie sans laquelle nous ne serions plus...Pour le mobile, c'est encore quelque part une nouvelle surréaliste, un premier roman à ce que j'ai pu voir et qui est très réussi. L'histoire d'un homme qui partage son temps entre écriture et travail alimentaire et sur la question de l'inspiration propre à l'écrivain. Et que faire dans le ça soulève celle-ci fait défaut, une problématique bien ennuyeuse ... d'autant plus si le sujet du roman se doit d'être dans ce cas réaliste. Quel sera donc l'angle d'attaque que trouvera Alvaro pour se tirer de cet imbroglio...A ne pas manquer en tout cas...A bientôt pour vous donner quelques impression sur le Point aveugle
Djerbahood, le musée de street art à ciel ouvert
Djerbahood, le musée de street art à ciel ouvert c'est à la fois du réel et du matériel. Ce dernier étant représenté par un livre, eh oui, bien réel et palpable, consultable et vivant qui donne à découvrir ce projet et les artistes qui ont pu y participer.Cela remonte maintenant à 1 an, cela s'est passé durant l'été 2014, un rassemblement de 150 street-artistes, 30 nationalités dans un seul village, celui dderritadh à Djerba en Tunise avec à la clé près de 300 oeuvres créées.Le site internet du projet parle de lui-même avec son découpage en projet, le village, la web-sérieMehdi Ben Cheikh est à l'initiative de ce projet après celui tout aussi réussi de la Tour Paris 13. Il est aussi le fondateur de la Galerie Itinérance (7 bis rue René Goscinny 75013 Paris) qui accueille évidement quelques expositions d'artistes de street-art...Un projet qui se veut représentatif de "À ciel ouvert, Djerbahood est une expérimentation de ce que pourrait être un musée du mouvement street art : conçu dans le respect des normes muséales classiques avec une lumière, une scénographie et un parcours, il se démarque des festivals d'art urbain".Je vous conseille vivement le livre qui vous permettra de découvrir à la fois comment a pu animer le projet et les artistes qui y ont participé.Pour ma part je ne vous citerai que quelques une des artistes qui me touchent le plus et que je ne connaissais pas forcément d'ailleurs. Ceci à des fins de découvertes tout simplement...Et merci à Pitoulou pour ce très beau cadeau!!Alexis Diaz : Alexis Diaz - Cargo et et son InstagramMehdi Bouanani alias DaBro : sa page facebookFaith 47 : son site internetHendrik ecb beikirch : son site internetHyuro : son site internetFranco Fasoli alias Jaz : son site internetLogan Hicks : son site interneMosko : son site internetOrticanoodles :site internetPhlegm : http://phlegmcomicnews.blogspot.frStew : www.stewearth.comStinkfish : www.stink.tk Swoon : https://www.facebook.com/SwoonStudio et http://shop.swooninprint.comLa liste des artistes ayant participé est la suivante :3ZS (Palestine), Abdellatif Moustad (Maroc), Az (Arabie Saoudite), Add fuel (Portugal), Alexis Diaz (Puerto Rico), Amose (Français), Arraiano (Portugal), Axel void (USA/Espagne), Aya Tarek (Egypte), Btoy (Espagne), BomK (France), BRUSK (France), C 215 (France), Nina (France), Calma (Brésil), Monica Canilao (USA), Cekis (Chili), Curiot (Mexique), Dabro (Tunisie), Dan 23 (France), David de la Mano (Espagne), Deyaa Rambo (Arabie Saoudite), Dome (Allemagne), eL Seed (Tunisie), Elliot Tupac (Pérou), Ethos (Brésil), Evoca 1 (République Dominicaine), Faith 47 (Afrique du Sud), Fintan Magee (Australie), Hendrik Beikirch (Allemagne), Herbert Baglione (Brésil), Hyuro (Espagne), Inkman (Tunisie), Inti (Chili), Jace (La Réunion), Jaz (Argentine), Kan (France), Katre (France), Know Hope (USA), Kool Koor (USA), Laguna (Espagne), Liliwenn (France), Logan Hicks (USA), Maatoug. Y (Lybie), Malakkai (Espagne), Màrio Bélem (Portugal), Mazen (Arabie Saoudite), M-city (Pologne), Mosko (France), Myneandyours (Irak), Nadhem & Rim (Tunisie), Najah Zarbout (Tunisie), Nebay (France), NeSpoon (Pologne), Nilko (France), Orticanoodles (Italie), Pantonio (Portugal), Phlegm (UK), Pum Pum (Argentine), Rea (France), Roa (Belgique), Rodolphe Cintorino (France), Saner (Mexique), Sean Hart (France), Sebastian Velasco (Espagne), Seth (France), Shoof (Tunisie), Stew (France), Stinkfish (Colombie), Sunra (France / Tunisie), Swoon (USA), Tinho (Brésil), Twoone (Japon), UNO 370 (France), Vajo (Tunisie), Wais 1 (Russie), WiseTwo (Kenya), Wissem El Abed (Tunisie), Yazan Halwani (Liban), Zepha (France).
La zone par Guillaume Herbaut et Bruno Masi
Avec La zone, Guillaume Herbaut et Bruno Masi, nous donne à lire et à voir une sortie d'ovni.En effet, la zone est la zone contaminée suite à l'accident de Tchernobyl et qui est censé être une zone fermée non ouverte à l'homme. La réalité comme on le sait est bien différente; comme de nombreux documentaires ont pu nous le montrer et aussi parce que cette zone rapporte, l'argent du métal même radioactif est la qui irrigue et incite à aller dans la zone. D'autres prendront même le pli d'y vivre au mépris de toute première nécessité, le seul fait d'y entrée et de dépasser les doses mettant en danger sa survie.
"Vica fixe la fenêtre et parle de la nuit où le cousin Viktor lui trancha le bras, douze plaies entre l'épaule et le poignet, et son mari qui riait, la journée devant la télé, et les porcs qui hurlent dans la grange, l'odeur sur le pas de la porte. Il est accroupi sur le pas de la porte. Il parle d'une voix calme. Il dit : l'homme l'avait violée. Il dit : je l'ai attrapé et battu puis torturé, tué, brûlé, dix-sept années de prison. "
Entre récit, fiction et images on se plonge, on se laisse happer par l'écrit au vitriol,par l'horreur sans nom, palpable de la périphérie qui se constitue autour de la zone, de ces villes fantômes qui abritent une population déjà en mutation.Une histoire, celle de Vitali ou presque vue par les yeux d'un homme externe. La folie au sens le plus strict est la qui flotte, la dégénérescence des corps et des esprits frappent. Le récit n'est pas très clair, il semble être instinct, pensée, moments vécus ou instantanés et bribes de vie. On a une impression certaine de malaise, voire de nausée; un état évanescent a la limite de la conscience, un état second ou l'alcool semble agir ou tout devient flou et ou le souvenir et l'oubli se mêlent. La vie n'est plus mais des soubresauts qui sont là mêlés à l'odeur de brûlé, de métal et de radiomètre qui hurle, de cavalcades sans fin, de nuit sans aube ni lendemain.
"Le Moldave et Vitali a l'arrière, ils crient: plus vite, roule plus vite! Et la route dans la nuit, les phares sur les arbres, le brouillard et la cime des arbres, leurs haleines chargées d'alcool. Ils crient : plus vite, tout droit, plus vite, et la voiture dans le noir, les doigts sur le volant, tout droit, plus vite, et le Moldave dix morts au compteur. Demain nous irons dans la zone."
Les photographies sont la montrant une femme qui se dénude se montre de plus en plus, elle n'est pas belle mais elle a cette présence. Les enfants sortent du cadre, des photos qui semblent sortie d'un autre temps de la grande dépression mais en couleur. La crasse est la, la décrépitude et la mort au bout. La zone et ses portes sans fin qui se désagrège, ses flaques de sang, ses êtres en perdition et perdus, si animaux et ses monstruosités...Difficile dans ces conditions de ne pas entr'apercevoir l'horreur qui se trame, la vie qui n'est que survie, mouroir, zone de non droit ou l'humain a tendance à s'effacer. La Zone - Webdocumentaire de Guillaume Herbaut from Polka Image on Vimeo.
Soumission de Michel Houellebecq
Le roman soi disant polémique de la rentrée se lit finalement assez bien. Michel Houellebecq a toujours cette facilité d'écriture et nous donne à lire une version assez amusante des années à venir, il s'agit d'une fiction qu'on se le dise... Un roman d'anticipation pour lequel l'avenir nous donnera sont point de vue...Les propos évoqués ont pu en choquer quelques uns sans qu'au final il n'y est finalement matièreà. Il est dommage que certains points de vues ou explications de Houellbecq ne soient finalement pas assez creusées ce qui peut les rendre parfois assez simplistes et caricaturales même si quelques idées restent amusantes.Son point de vue sur les femmes restent égal à ce qu'il a l'habitude de nous décrire à part peut être dans la carte et le territoire. Ces propos étant évidemment assez archaïques et d'une autre époque...L'histoire qu'il décrit et notamment celle de cette homme reste quand même assez glauque et pauvre en Vie mais je vous invite vivement à le lire.
Cris de Laurent Gaudé
Cris de Laurent Gaudé date de 2001. En virée chez D&T j’ai emprunté ce titre que je n’avais pas lu alors que je suis les sorties de l’auteur dont je vous conseille la lecture notamment La Mort du roi Tsongor (2002), Le Soleil des Scorta (2004), La Porte des Enfers (2008), Les Oliviers du Négus (2011).Pour revenir à Cris, c’est une lecture de circonstances si l’on peut dire, achevée le 11 novembre, jour de commémoration de la grande guerre, de la première de celle où les poilus sont à l’honneur dans l’horreur des tranchées où ils ont agonisés.C’est par les voix de Marius, Boris, Ripoll, Rénier, Barboni, M'Bossolo, Le médecin, Jules, Le Gazé et les hurlement de l’homme-cochon que l’on entre dans cette sale guerre, cette guerre de tranchées, où la boue et la terre submerge, d’hommes vieux avant l’âge, de soif de vivre, de folies aussi, de morts évidemment,...Il n’y a rien d’historique dans cette fiction, plutôt un théâtre des opérations de ce qui est advenu, une ambiance morbide sur fond de dialogues, de monologues entres des membres d’une même unité avec cette voix off, celle de Jules permissionnaire qui s’éloigne de cette saleté pour mieux y revenir prisonnier qui a soif d’air pur, de nouveaux horizons même s’il ne sera plus le mêmeDifficile de passer à côté de l’homme-cochon métaphore par trop vraie de l’homme revenu à son état originel, son état de bêteVoilà, à vous de vous y plonger