BLOG CULTUREL
Fukushima dans la zone interdite par William T. Vollmann
Fukushima, c'est déjà loin (11 mars 2011...) et pourtant cela ne l'est pas!
La vie à repris le dessus sans que l'on connaisse vraiment l'ensemble de la situation et que la vérité ait été dite. Lorsqu'il est question de santé unique et plus particulièrement de sûreté nationale, avec le nucléaire cela devient encore plus opaque.
Aussi il me semblait intéressant d'en apprendre un peu plus avec ce livre de William T. Vollmann qui est allé au c?ur des événements pendant une période critique...
« La serveuse m'assura fièrement que la nourriture était d'origine locale dans la mesure du possible, aussi, pendant que je la mangeais, je me mis une fois de plus en colère contre Bob, le vendeur, qui m'avait promis une sonde de mesure locale, qui n'était jamais arrivée, et bien sûr contre Tepco?. ».
Malheureusement, j'ai été assez déçu par le contenu de ce livre documentaire qui finalement nous raconte, certes de l'intérieur, la situation la-bas mais sans réellement finalement nous donner beaucoup plus d'explications et d'envergure sur le sujet ce que j'attendais au fin
La question qui demeure est celle du nucléaire et de l'information liée au nucléaire qui reste comme souvent très difficile à appréhender dans son ensemble.
Donc je ne vous conseille pas forcément de lire cet opus..
Quelques liens :
- La série ?Récits de Fukushima? : http://fukushima.arte.tv/#!/4883
- Centrale nucléaire de Fukushima, catastrophe nucléaire et rejets radioactifs : http://www.criirad.org/actualites/dossier2011/japon_bis/sommaire.html
- Fukushima : quelles conséquences sur la santé ? : http://www.sciencesetavenir.fr/crise-nucleaire-au-japon/20120310.OBS3467/fukushima-quelles-consequences-sur-la-sante.html
L'humeur vagabonde d'Antoine Blondin
Merci tout d'abord à Guillaume qui m'avait offert cet opus il y a bien un an maintenant, et puis aussi Sébastien qui m'a permis de me rappeler que ce livre dormait dans ma bibliothèque et qu'il fallait le découvrir de manière urgente...
L'humeur vagabonde d'Antoine Blondin est assurément un morceau de littérature qu'il faut relire, redécouvrir; un morceau de bravoure qui nous parvient des années 50 avec une fraîcheur et une vision qui maintenant semble surannée mais qui reste un très beau morceau de cette littérature qui donne des envies d'auteur, d'être et de vie. d'autant plus pour ceux qui viennent à paris aujourd'hui ou qui sont arrivés hier. l'histoire de cet homme, Benoît Laborie qui décide monter à la capitale et dont les premières phrases résument à elles seules la dynamique qui s'enclenche :
?Après la Seconde Guerre mondiale, les trains recommencèrent à rouler. On rétablit le tortillard qui reliait notre village à la préfecture. J'en profitai pour abandonner ma femme et mes enfants qui ne parlaient pas encore. Ma femme, elle, ne parlait plus.?
Dans ces quelques phrases, une destinée débute, s'enclenche, c'est celle d'un jeune homme, d'un paysan qui veut voir du pays, qui veut devenir homme. Il laisse tout et part à l'aventure, le lendemain de la guerre, les séquelles qu'elle a laissée. Il quitte non seulement sa femme et ses enfants mais aussi sa mère.
On le découvre à Paris à la découverte de lui-même, à la découverte des moeurs d'alors qui ma foi ne doivent pas être très éloignés de ceux d'aujourd'hui. Le travail de sa mère durant ces années pour qu'il puisse, une fois, à la capitale bénéficier ?d'appuis?. Le rocambolesque surgit où plutôt les déambulations et les errements d'un provincial perdu dans cette jungle, les quiproquos et les errances, l'absence de repère et la solitude qui hante rapidement ses mouvements, sa décision d'alors et le drame qui surgit alors que l'on ne pouvait l'imaginer, l'inimaginable, l'improbable qui advient et le bonheur qui s'enfuit... la suite est la déclinaison bourgeoise de cette situation qui par maints côtés à des accents absurdes, camusien...
Et cette phrase pour terminer : ?Un jour, nous prendrons des trains qui partent?.
Une phrase réciproque du début du roman si l'on peut dire mais on apprendra aussi le sens détournée de celle-ci par l'auteur lui-même qui conte le pourquoi du comment dans cette merveilleuse transcription d'une des émissions réalisées vers 1972 pour France Culture par patrice Galbeau qui discute avec Antoine Blondin par lequel on apprend la réalité qui se cache derrière ce roman et cette phrase quelque peu énigmatique qu'il faut lire pour bien prendre la mesure de cette aventure, de ce roman...
En tout cas, vous l'aurez compris, plongez-vous dans cet opus et puisez quelques inspirations et prenez plaisir à humer ces papiers, cet enchevêtrement de lettres et de mots qui donne à aimer la lecture.....
La centrale d'Elisabeth Filhol
Écrit en 2010 bien avant les incidents qui ont eu lieu au Japon, la Centrale d'Elisabeth Filhol retrace la vie des invisibles, ces personnes qui sillonnent la France et ses sites nucléaires pour faire les opérations de maintenance nécessaires a leur bon fonctionnement.
Un sujet méconnu de beaucoup, moi le premier, celui de ses personnes sans statut qui errent de saison en saison, de centrale en centrale, de tranche en tranche avec le couperet du dépassement de la dose : ?Une seule obsession : « la gestion de la dose », comprendre « vingt millisieverts », la quantité maximale de radiations supportable par homme et par an.?
Une limite pour la sécurité de tout un chacun, les conséquences à long terme pour ses travailleurs de l'extrême ne sont pas abordées, on n'ose pas ou on ne veut pas savoir.
Et puis lorsque l'incident ce produit, aussi anodin qu'il puisse être, aussi banal qu'il soit, les conséquences se font directement ressentir, dans le corps, dans la tête, il n'y a pas d'autres issue que la simulation de l'incident et les effets que celui-ci peut avoir...
Un roman qui est écrit de manière quasi autobiographique, on ne doute pas que l'auteur ait eu des proches dans cette situation, on apprend que les sociétés prestataires se substituent à l'opérateur national, étatique avec les effets néfastes que cela peut avoir : productivité, niveau de formation et de suivi moindre. Il serait intelligent que ces personnes aient un statut, un emploi stable et reconnu; que l'état reprenne en main le domaine du nucléaire de manière à s'assurer que des catastrophes telles que Tchernobyl ou plus récemment Fukushima puissent être maîtrisées (si c'est encore possible).
Une plongée abyssinale dans le monde du nucléaire qui vous invite à réfléchir un tant soit peu aux conséquences de l'utilisation de cette énergie pas encore complètement maîtrisée par l'Homme.
L'armée furieuse de Fred Vargas (8/10)
Dernier opus de Fred Vargas, les connaisseurs connaissent sans doute et ont probablement déjà lu celui-ci avec la même ferveur que les précédents. Moi de même à vous dire vrai, je suis assez fan et encore une fois je suis assez content de ce bon petit polar avec notre pelleteur de nuage préféré le Commissaire Adamsberg accompagné de ses fidèles : Violette Retancourt la déesse, Veyrenc et ses vers et Danglard et sa connaissance...
Plusieurs histoires s'entrecroisent dans ce tranche de vie de la vie d'un commissariat.
Un fait divers qui va vite se transformer en autres choses avec comme personnages principaux un joueur de mots-croisés, 2 rats assez sympathique et un peu de pain... Puis une histoire de sucre, enfin plusieurs histoires de sucre qui tournent autour d'un incendie volontaire par un petit gars, un pigeon aux pattes striées en perte de vie et le coeur de l'histoire quand même l'armée furieuse où plutôt la vision d'une jeune fille que le chemin de Bonneval qui a vu la Mesnie Hellequin qui annonce la mort de trois personnes et ils se pourraient qu'il y en est une autre car elle n'a pas vu le visage de cette dernière.
Je ne vous en dirai pas plus sur cet étrange épisode qui vous sera révéler rapidement mais sachez que la vision ne date pas d'hier, elle remonte dans les profondeurs du passé et assaille les chemins du nord; point de rédemption ou presque pour les saisis...
L'ambiance est là qui donne à connaître un peu plus Adamsberg, quelques talents cachés de Violette, l'esprit d'équipe de veyrenc et le dévouement de Danglard ainsi que le fils d'Adamsberg
Tous les ingrédients sont réunis pour vous donner le plaisir que seuls savent donner ces alchimistes étranges que sont certains écrivains...
A vos libraires préférés...
Souvenirs de la Cour d'Assises par André Gide (7,5/10)
Andre Gide est juré à la Cour d'assises de Rouen en 1912, pendant douze jours, du 13 au 25 mai 1912.
Une aventure dans laquelle il nous entraîne, il nous raconte d'une manière singulière son expérience des tribunaux et DES jurys populaires qui sont amenés a se prononcer sur des affaires criminelles, de moeurs, d'infanticides, de vols voire de meurtres.
Il s'attelle à donner une description assez précise des personnes qui doivent être jugés ce qui donne déjà un avant-goût de la sentence... l'un a le regard sournois, l'autre a un air patibulaire alors que son compagnon a l'air plus affable... On a le sentiment évident que la justice n'est pas des plus équitable et on est effaré devant l'ignorance, les préjuges, l'influences des jurés...
Et ce, d'autant plus que l'on se trouve en Cour d'assises, ce n'est pas rien.
Vous me direz on est en 1912? quand même, combien d'innocents on eu à subir les frasques des jurés ou avoir été condamnés de façon outrancière à des peines plus sévères que nécessaire, enfin c'est ce qui ressort de cette lecture en tout cas. C'est surtout triste de lire ces quelques pages, récit en retrait d'un des jurés sur la condition de ses « collègues » du moment et surtout sur l'aveuglement qui s'en suit. Ils ne sont pas méchants, loin de là mais tout simplement incompétent et trop influençable, sans recul. Un peu une caricature que de rendre la justice dans ces conditions.
Pour plus d'informations sur la Cour d'assises, rendez-vous sur Archive 13 par exemple ou sur Vie publique. Et puis, pour ceux qui sont intéressés, lisez le mémoire intitulé Jury de Cour d'assises : http://ddata.over-blog.com/xxxyyy/0/55/93/89/rapports/jury-Maggio08.pdf