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L'île des morts de Roger Zelazny

 


Eh bien à vrai dire, assez déçu par ce, semble t-il, classique de la science-fiction de Roger Zelazny.

Cela se laisse lire mais franchement c'est un peu plat comme épopée; il y a des idées intéressantes comme souvent mais pas assez creusé à mon goût. Cet homme,Francis Sandow, qui est un des derniers, des survivants et qui vit au XXXIIème siècle est presque immortel, tel un Dieu; d'ailleurs il a hérité du pouvoir de créer des monde, c'est un faiseur de mondes multimilliardaire qui est seul, dans ses souvenirs et un peu reclus, en dehors des morts lorsqu'il décide à répondre à un appel d'une vielle amie, un piège se tend de toutes parts mais va t-il y tomber... il se laissera guide vers celui, ceux qui veulent sa mort, qui veulent la vengeance; le lieu du déchaînement sera un de ces anciens monde, l'île des morts.

Dommage que la condition de faiseur de mondes ne soient pas plus développés ni d'ailleurs ses rapports sous-jacents avec la religion et cette capacité de vie très longue également...Egalement intéressant cette idée de peur de la mort plus la vie se rallonge. On retrouve bien les thèmes qui sont apparemment intrinsèquement lié à cet auteur à savoir l'homme, le pouvoir, le manichéisme et l'immortalité mais je suis un peu resté sur ma fin....

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Un livre blanc de Philippe Vasset


Premier livre de Philippe Vasset dans lequel je me suis plongé, cela ne sera pas le dernier.

Dans celui-ci, c'était l'intérêt premier pour ces zones obscures, inhabitées, ces zones inexplorées aussi, peut être dans cet univers urbain ultra quadrillé, connu et reconnu dont les recoins sont rares. mais finalement pas tant que ça; ces espaces en friches, laissés à l'abandon, ces la découverte d'un autre monde, d'une sorte de carte au trésor que l'on aimerait découvrir mais pour cela, il faut jouer et c'est ce qu'il a fait pendant près d'un an à raison d'une fois par semaine, seul il a essayé d'approcher, de rentrer et de parcourir ces zones blanches de la région parisienne, ces zones que l'homme ne désire pas voir de là-haut pour une raison ou une autre.

Il s'avère qu'il est difficile de circonscrire ces zones, ces espaces qui parfois sont vide de sens, parfois habités par l'une ou l'autre famille, il y a aussi ce réceptacle des bruits du monde qui est une caisse de résonance de notre monde, d'un certain monde invisible et impalpable aussi. Des rencontres fortuites par là, des escaladements par ici et puis ces notes prisent au fil du temps, ces notes éparses en vrac, ces journaux pornos délavés et puis cette vie qui existe par delà le monde blanc qui s'étale par touche successive et touchante sur ces cartes.


On sent cette force qui en émane mais également cette difficulté à palper l'impalpable, cette écriture riche que l'on aime trouver, happer par ces mots de Philippe Vasset, c'est aussi l'histoire de ces découvertes, de cette confrontation entre ces lieux et cette plume qui attaque la page blanche et noirci ces pages. Il y a du documentaire autant que des moments de poésie dans ce livre qu'il nous livre brut, tel un coffret à décrypter qui va plus loin que ces espaces que ces les lieux et nous interroge sur la ville, son évolution et sur nos vies.

Quelques très belles références à des auteurs pour le moins connus mais non encore lus de ma part, c'est un dialogue et un échange qui s'instaure de cette manière et pousse à aller plusloin , ce spécialiste des cartes les fait parler à travers un documentaire fiction qui vous permettra de comprendre quelques clés du monde d'aujourd'hui...

En tout cas, intéressant à plus d'un titre mais tout dépend ce que vous attendez de cet univers : "(...) je griffonnais dans le bus et le RER, ou bien accroupi dans un coin pendant mes promenades. j'aurai bien voulu, avec de longues phrases pleines d'incises et de mots précis, borner l'espace de signes. Mais, lorsque je rouvrais mon cahier, je n'y trouvais que de la brisure de texte que tentaient d'organiser des flèches tracées en tout sens. Sans cesse, appliqués à tout, revenaient les mêmes termes : "déchets", "ruines", ainsi que l'adjectif "abandonné". ma langue s'appauvrissait comme si elle-même était gagnée par la désaffection, comme si l'informe, l'indifférencié auquel j'avais voulu me confronter avait finalement eu le dessus, m'obligeant à bredouiller toujours la même chose, incapable de dire ce qu'on trouvait sur ces lieux et ce qui m'y amenait, inlassablement. J'étais dans les zones blanches comme avant le surgissement du texte, où les expressions les plus contradictoires passent et repassent sans interférence et, au lieu de chercher à m'en extraire, je me complaisais dans cettelanguitude plénitude infra-langagière, retardant au maximum le moment où un concept, une intuition finirait par polariser la langue ".

Comme vous le voyez une écriture belle, souple et incisive qui vous permettra de vous perdre dans ces mondes rares où la langue ressort changée, chargée d'autres substrats qui jusque là étaient enfouis au coeur de la plume.

A découvrir en tout cas

Retrouvez quelques critiques découverte in fine sur le site de François Bon dans Philippe Vasset : zones vides de la ville

  1. l'approche de Dominik Jenvrey pour remue.net, et celle de Sébastien Bailly
  2. le compte rendu de lignes de fuite
  3. entretien vidéo (plus clean et calme que le livre et l'auteur) avec Philippe Vasset sur le site Fayard.
  4. pour les Parisiens : rendez-vous et expo galerie Ars Longa, 67 av Parmentier, vernissage le 10 septembre.

Le site cartographique de la (dis)continuité du Livre Blanc

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Le sang des atrides de Pierre Magnan


Un polar régional si l'on peut dire, c'est dans le sud que je connais ou presque, pas loin que Pierre Magnan m'emmène, vous emmène avec ces romans-polars. Ici, avec le commissaire Laviolette et le juge chabrand, deux amoureux du pays qui mutés pour de sombres raisons sont bien heureux de pouvoir rester là et goûter aux joies de la couleur et de la qualité de vie qu'offre le sud.

Cependant, cette tranquillité toute mesurée vient à être perturbée par un puis deux crimes assez incompréhensibles, des crimes réalisés avec un galet. Comment arrêter cette hécatombe qui frappe de manière aléatoire mais toujours au même endroit de la tête, quelle adresse faut-il pour tuer de cette manière, qui se cache derrière tout cet imbroglio. Digne et ses habitants commencent à trembler mais c'est sans compter sur la sagacité de Laviollette et du juge Chabrand, hommes de coeur mais de devoir...

Un bon petit Magnan à lire en tout cas et puis sinon il y a les charbonniers de la mort, La Maison assassinée, et dans un genre non polar mais tout aussi beau l'aube insolite... et pleins d'autres bien entendu...

Et puis, sur Pierre Magnan, regardez attentivement son site internet et apprenez les dernières chroniques de son travail : "Je viens de recommencer pour la quatrième fois le début du roman policier que je vous promets depuis dix ans et dont la longueur s'étend, avec le même mystère, de la peste noire (1349-1350) à nos jours et qui s'intitule "Chronique d'un château hanté". Ce roman se déroule tout entier dans l'espace triangulaire compris entreManosque, Forcalquier, Mane, Dauphin et le château de Sauvan . Je vous en fait tenir ci-joint les trois ou quatre premières pages. Ce travail me prendra trois ans de ma vie, s'ils me sont accordés. Pendant trois ans je ne vais rien produire d'autre et serai en grand danger d'être oublié. Tâchez de vous en souvenir, vous qui aimez à me lire".

Le site internet de Pierre Magnan et petite biographie sur Wikipedia

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L'étranger d'Albert Camus


Relecture après une lecture initiale datant d'il y a 16 ans, le temps passe... et voilà qu'aujourd'hui encore je tombe sous le charme et m'interroge à la lecture de ces lignes. Il y a beaucoup dans cette oeuvre qu'il faut digérer tranquillement à sa manière; y revenir et faire sien les idées, les concepts qui naviguent ici.

Sans faire trop de discours, je crois que ce qui finalement résume le mieux l'Etranger est un poème de Charles Baudelaire initialement dans Le Spleen de Paris et repris en 1864 sous le titre Petits poèmes en prose :

L'étranger

"Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis? ton père, ta mère, ta soeur ou ton frère?
   - Je n'ai ni père, ni mère, ni soeur, ni frère.
   - Tes amis?
   - Vous vous servez là d'une parole dont le sens m'est resté jusqu'à ce jour inconnu.
   - Ta patrie?
   - J'ignore sous quelle latitude elle est située.
   - La beauté?
   - Je l'aimerais volontiers, déesse et immortelle.
   - L'or?
   - Je le hais comme vous haïssez Dieu.
   - Eh! qu'aimes-tu donc, extraordinaire étranger?
   - J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... là-bas... les merveilleux nuages!"

Il a été chanté par Ferré évidemment.



A l'époque, en 1991, c'est-à-dire il y a maintenant une éternité, et même si cela est succinct et date un peu maintenant, voilà ce que j'avais écrit: "Camus donne, avecl'Etranger, une " expression mythique" de la sensibilité moderne. Meursault est une incarnation de l'homme absurde. L'homme  absurde est bien sûr , l'expression d'un temps de désarroi. L'Etranger a été conçu et écrit à la veille de malheurs collectifs, et il a trouvé sous l'occupation, lors de sa publication, des échos particulièrement favorables. le héros de camus n'incarne pas seulement la sensibilité d'un temps, il est aussi un double de l'auteur. camus a souligné, à plusieurs reprises, la conscience qu'il avait d'un identité commune avecMeursault. Il notait en mars 1940, dans ses carnets, deux mois avant d'achever l'Etranger : " Tout m'est étranger (...) Que fais-je ici, à quoi riment ces gestes, ces sourires ? Je ne suis pas d'ici, ni 'ailleurs non plus (...)".

En retrouvant une vieille coupure de journaux du 9 mars 1987, on peut lire dans le supplément littéraire du Figaro de l'époque : "N'est-ce pas Emmanuel Roblès qui, évoquant "les années de jeunesse" de camus insistait sur l'indissociable sentiment d'angoisse et de désir de vivre ? Ce double visage de Mer / sault - mer / soleil - à l'écoute "des rumeurs d'un monde à jamais différent" !

Étonnant ces petits retours en arrière et encore sont-ils seulement quelques bribes jetées qu'ils faudraient approfondir à sa manière. En tout cas la lecture de camus n'a décidément pas vieilli et relire ces classiques est une heureuse chose que je m'en vais continuer de pratiquer...

Voilà je vous laisse appronfondir...

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Transparences d'Ayerdhal


Franchement tombé par hasard sur cet auteur, je vous conseille vivement, ce petit pavé d'environ 600 pages se lit très vite, l'intérêt est là, la traque a commencé et quelle traque. Lorsque vous allezdécouvrir, à l'instar de Stephen, criminologue/psychologue canadien embauché pour une mission à Interpol, le dossier Ann X vous comprendrez que vous n'avez encore rien vu...

Lâchée dans la nature, Ann X semble être prête à tuer à chaque fois qu'une menace contre sa liberté se fait sentir, prête est un faible mot. L'enquête débute en 1997 et se termine le 11 septembre 2001 et permet de découvrir de nouveaux concepts psychologiques dans notre manière d'aborder les choses, dans notre perception de tous les jours, la transparence étant comme le suggérera Michel, seul ami véritable de Stephen au coeur de cette étrange aventure entreserial killer à tendance paranoïaque surdoué qui a plus d'un tour dans son sac, notamment cette capacité à disparaître des caméras vidéos et à se déplacer sans que l'on puisse réellement la saisir.

Les rebondissements vont bon train et Stephen en sera complètement chamboulé lui qui semble imperturbable se retrouve devant des choix difficiles, voire inavouables... Mais devantl'acharnement du grand manitou qui se cache derrière tout cela, est-ce que la panoplie déployée par Ann X sera suffisante pour rester hors de portée: il est surprotégé et a les moyens de la ramener au nid...

En tout cas un beau polar qui plonge dans les arcanes des agences de renseignement américaines avec force et sans complexe...

A bouquiner tranquillement en tout cas...

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